Des cliniques mobiles pour une meilleure surveillance sanitaire lors des cyclones à Madagascar

Des cliniques mobiles pour une meilleure surveillance sanitaire lors des cyclones à Madagascar

Antananarivo – « Il y a un an, fréquenter un centre de santé était un luxe pour nous. Après le passage des cyclones Batsirai et Emnati, nous ne pouvions plus accéder aux centres de santé de base et ma femme qui était enceinte est décédée, ainsi que plusieurs autres personnes dans notre communauté », relate Toky Rabemaharo, un notable de la commune de Marokarima, dans la région Vatovavy. « Aujourd’hui, nous avons de nouveau droit à ce luxe grâce aux cliniques mobiles qui dispensent des soins gratuits. »

Parmi les régions les plus durement frappées par une tempête tropicale et les cyclones Batsirai et Emnati en février 2022, Vatovavy et Fitovinany, dans le sud-est de Madagascar, ont entrepris de reconstruire leur système de santé pour mieux faire face à ces évènements météorologiques extrêmes récurrents. Grâce à l’appui du Ministère italien des affaires étrangères et de la coopération internationale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a procédé à la réhabilitation de 13 des 20 centres de santé entièrement ou partiellement détruits l’année dernière, dont sept sont déjà opérationnels.

« Des services de santé rétablis »

Pour assurer les services de santé, 20 cliniques mobiles effectuent depuis juin 2022 des tournées quotidiennes dans les zones enclavées et difficiles d’accès. Avec le soutien des fonds CERF, le déploiement de cliniques mobiles a permis à environ un million de personnes d’accéder à des services de soins curatifs dans des zones où les populations n’avaient plus accès à des structures de santé fonctionnelles.

« Les interventions des cliniques mobiles ont été d’un apport considérable car elles ont permis de rétablir les services de santé et surtout de vaccination dans les centres de santé de base lors de l’urgence cyclonique et de couvrir également des zones habituellement inaccessibles aux services de santé ainsi que les localités ou fokontany (villages) enclavés », se félicite la Dre Yasmine Laetitia Lydie, Secrétaire générale du Ministère de la santé.

« Les cliniques mobiles ont permis de renforcer la surveillance épidémiologique, la détection et la notification de cas de maladies évitables par la vaccination. »

En 2022, les violents cyclones ont entraîné plus de 300 décès, détruit ou endommagé plus de 150 structures sanitaires, privant ainsi 800 000 personnes d’accès aux soins de santé dans plusieurs régions du pays. Pour y remédier, des équipes composées de deux à trois professionnels de la santé ont été formées pour se rendre, avec leur équipement médical, de village en village en voiture, à moto, en pirogue ou à pied, en fonction de l’accessibilité des localités. Sur place, ils officient dans des cases qui sont mises à disposition.

« Les cliniques mobiles ont permis de renforcer la surveillance épidémiologique, la détection et la notification de cas de maladies évitables par la vaccination comme la polio et la rougeole, des cas de décès maternel, de violences basées sur le genre, ainsi que le rattrapage et la vaccination de nombreux enfants qui n’avaient pas été vaccinés à cause de l’inaccessibilité aux soins de santé après le passage des cyclones », ajoute la Dre Yasmine Laetitia Lydie.

Formés à gérer les urgences

In Madagascar, mobile clinics bolster health surveillance during cyclones

En préparation au passage du cyclone Freddy en février 2023, 17 médecins et techniciens de laboratoire des régions Fitovinany, Vatovavy et Atsim Atsinanana, où des cas de maladies liées à l’eau avaient été signalées après le passage des cyclones, ont été formés à mieux gérer les urgences et les services de transfusion sanguine. De plus, les populations vivant dans les zones à risques ont été invitées à rejoindre les huit sites d’hébergement aménagés pour leur sécurité avant le passage du cyclone.

Tirant les leçons de la saison cyclonale de 2022, au cours de laquelle des stocks de médicaments avaient été détruits, l’OMS a fait construire un magasin de stockage pour les intrants stratégiques et matériels médicaux à Manakara afin de servir les trois régions du grand Sud-Est. L’Organisation a également fourni des kits comprenant entre autres des médicaments contre le paludisme et les maladies diarrhéiques.

Vers un système de santé résilient

Par ailleurs, l’Organisation a aidé à déployer des épidémiologistes dans chacune des 23 régions du pays et à mettre en place un système de collecte des données sur les maladies à potentiel épidémique. De plus, la digitalisation du système de rapportage des cas de maladie a permis de suivre en temps réel de la situation sanitaire, pour une action plus rapide.

« À travers cet appui, nous faisons un pas de plus vers l’objectif de renforcer le système de santé pour le rendre résilient en cas d’urgence, comme pendant les périodes cycloniques, mais surtout nous souhaitons contribuer à l’amélioration des structures de soins au service des populations », souligne le Dr Laurent Musango, Représentant de l’OMS à Madagascar.

Cette année, avant le passage du cyclone Freddy, des équipes de personnels de santé étaient présentes en permanence sur chaque site pour palier à toute éventualité de maladie et d’épidémie. Malgré les pluies torrentielles et de nombreuses inondations provoquées par le cyclone Freddy en février 2023, le pays n’a enregistré aucun cas de maladies telles que le choléra.

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Flora Dominique ATTA

Chargée de communication
Bureau pays OMS Madagascar
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Vincent Defait

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