La Zambie intensifie le dépistage du cancer du col de l'utérus grâce au test HPV

La Zambie intensifie le dépistage du cancer du col de l'utérus grâce au test HPV

Lusaka – ​​​​​​ La Zambie est le troisième pays au monde où le cancer du col de l'utérus est le plus répandu, avec un taux d'incidence de 65,5 pour 100 000 femmes et un taux de mortalité de 43,4 pour 100 000 femmes en 2020. Bien qu'il s'agisse d'une maladie évitable et traitable, le cancer du col de l'utérus représente environ 23 % de tous les nouveaux cas de cancer dans le pays. Le plus souvent, le diagnostic est posé entre 40 et 49 ans. 

Pour relever ce défi, la Zambie met en œuvre un solide programme de dépistage depuis 2006, en utilisant l'inspection visuelle à l'acide acétique (IVA) comme principal outil de dépistage. Le dépistage du cancer du col de l'utérus a été intégré au programme de lutte contre le VIH, car les femmes vivant avec le VIH courent un risque plus élevé de développer la maladie. Depuis le début, plus de 1,5 million de femmes ont été dépistées à l'aide de l'IVA, mais la couverture au niveau de la population générale reste faible et d’environ 26 %.

En 2019, la Zambie a lancé un projet pilote visant à introduire le test du virus du papillome humain (VPH), une méthode de dépistage plus précise et plus sensible. L'infection répétée du VPH par certaines souches étant la principale cause du cancer du col de l'utérus, la détection précoce est essentielle pour prévenir la progression de la maladie. Le projet s'appuie sur les cliniques VIH existantes comme point d'entrée et a validé deux différentes plateformes de dépistage au niveau central et de proximité.

La Zambie a étendu le dépistage du virus du papillome humain à l'ensemble de ses dix provinces et à ses dix laboratoires centraux régionaux depuis 2021. Conformément à la recommandation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Zambie veut atteindre une couverture vaccinale de 90 % contre le virus du papillome humain, une couverture de dépistage de 70 % et une couverture de traitement et de soins de 90 % d'ici à 2030.

À ce jour, plus de 110 000 tests ont été effectués depuis l'introduction du test de dépistage du papillomavirus. En 2023, plus de 40 000 femmes ont été dépistées à l'aide de la méthode basée sur le VPH.

« On m'a diagnostiquée un cancer du col de l'utérus à un stade précoce en 2020 et j'ai été opérée à l'hôpital des maladies cancéreuses de Lusaka. Je me suis bien rétablie et mes frottis ont été négatifs. Je suis heureuse d'être en vie et sans cancer du col de l'utérus parce qu'il a été détecté à un stade précoce et que j'ai reçu un traitement approprié », explique Mme Kasonde, institutrice à la retraite à Kabwe, une ville du centre de la Zambie. « Pendant les années où j'ai été soumise au dépistage, le test de dépistage du papillomavirus n'avait pas été introduit en Zambie. Aujourd'hui, ce test existe. J'encourage toutes les femmes à se faire dépister. »

L'introduction et l'extension du dépistage du papillomavirus ont été soutenues par le gouvernement et les partenaires, tels que le Fonds mondial et le plan d'urgence du président des États-Unis d’Amérique pour la lutte contre le sida. L'option de l'auto-prélèvement a également été introduite afin d'améliorer l'accès et la commodité pour les femmes. L'approche de dépistage et de traitement en une seule visite est actuellement mise en œuvre dans 345 centres de santé, où l'option d'auto-prélèvement est également disponible.

La transition vers le test de dépistage du papillomavirus s'est heurtée à des difficultés, mais des efforts sont déployés pour relever ces défis. Il s'agit notamment d'élaborer des lignes directrices et des algorithmes pour le dépistage du papillomavirus, d'améliorer les systèmes de gestion des données, de gérer la chaîne d'approvisionnement pour les tests et les consommables, de réduire le délai d'obtention des résultats et d'améliorer les services de conseil et la fidélisation au programme.

L'OMS a apporté à la Zambie une assistance technique et un financement pour l'élaboration de lignes directrices sur le dépistage du papillomavirus et sur le diagnostic du cancer du col de l'utérus. L'OMS a également soutenu l'achat de tests de dépistage du papillomavirus et de consommables pour les zones les plus mal desservies.

Les stratégies comprennent également la formation des personnels infirmier et de laboratoire, la rationalisation de la chaîne d'approvisionnement, l'augmentation des tests sur des plateformes de test proches des points de soins afin de réduire le nombre de personnes perdues de vue, l'introduction d'un système de registre pour les femmes bénéficiant de soins de suivi et l'utilisation de messages SMS et d'appels téléphoniques pour informer les patientes de la disponibilité des résultats.

Parmi les succès enregistrés dans le processus de transition en cours, on peut citer l'augmentation du nombre de partenaires financiers soutenant actuellement l'intervention, qui est passé d’un à quatre, et l'intégration réussie du dépistage du papillomavirus dans le programme de traitement et de soins du VIH.

La feuille de route sur la durabilité est la prochaine étape, car les services actuels sont encore principalement associés à ceux des soins et de traitement du VIH et ne touchent pas la population générale.

« Le gouvernement zambien poursuit son engagement à accélérer les progrès vers les objectifs de l'OMS d'ici à 2030. Profitant de l'intervention de dépistage du VPH, la Zambie espère réduire le fardeau du cancer du col de l'utérus et sauver la vie de nombreuses femmes », déclare le Dr Kennedy Lishimpi, secrétaire permanent du département des services techniques.

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Kafusha Kapema

Communications Officer
World Health Organization Country Office, Zambia
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