Praia – Teresa Ramos de Carvalho a vu son long combat contre l’hypertension et le diabète prendre un tournant positif depuis qu’elle a commencé à consulter régulièrement et à recevoir gratuitement ses médicaments au centre de santé de sa localité à São Domingos, une région du centre de Cabo Verde.

Elle retrouve une vie normale après avoir été contrainte de passer un mois à l’hôpital l’année dernière pour ajuster son traitement médicamenteux. Cette amélioration est en grande partie due aux initiatives entreprises par le gouvernement pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, qui demeurent l’une des principales causes de décès et de morbidité à Cabo Verde.

« Je suis satisfaite des services que je reçois ici », Teresa Ramos de Carvalho.

D’après un rapport statistique produit par le Ministère de la santé, les maladies non transmissibles sont à l’origine de 70 % de tous les décès enregistrés sur le plan national, avec plus d’un tiers de ces décès attribués aux maladies cardiovasculaires et environ 5 % au diabète. Les maladies cardiovasculaires affectent près de 170 personnes sur 100 000 individus et présentent un risque légèrement accru chez les femmes.

Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Ministère de la santé de Cabo Verde assure la formation des professionnels de la santé aux protocoles fondamentaux de l’ensemble d’interventions essentielles définies par l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHOPEN). Ce programme a été initié en 2019 sous la forme d’une phase pilote prenant en compte trois centres de soins de santé primaires afin de traiter ces affections et les facteurs de risque associés.

La formation dispensée à 16 professionnels de la santé (médecins, infirmiers et travailleurs sociaux) a depuis permis, grâce au soutien technique et financier fourni par l’OMS, d’aboutir à la mise en œuvre du protocole dans plus de la moitié des 22 établissements de soins de santé primaires du pays. Avec la formation de 23 médecins, désormais aptes à évaluer les risques cardiovasculaires et à prescrire des médicaments pour la prévention secondaire, cette initiative a un impact direct sur 1500 patients et profite indirectement à près de 285 000 autres.

« En misant sur la collaboration et en promouvant une sensibilisation adéquate, une éducation de qualité et l’adoption de modes de vie sains, nous parviendrons à endiguer les maladies chroniques. » Filomena Mendes Gonçalves, Ministre de la santé.

« Nous voulons, avec cette stratégie de formation de médecins spécialistes en médecine générale et familiale, faire en sorte que chaque municipalité dispose d’un médecin qui joue le rôle de référent pour les protocoles relatifs au WHOPEN et qui se charge de la formation continue des professionnels de la santé », explique la Dre Flavia Semedo, chargée des situations d’urgence sanitaire au bureau de l’OMS à Cabo Verde.

Actuellement, tous les patients qui se présentent dans les centres de santé où exercent ces médecins bénéficient d’une évaluation du risque cardiovasculaire basée sur des tableaux de risque cardiovasculaire élaborés par l’OMS pour l’ouest de l’Afrique subsaharienne. Cet outil s’est avéré d’une valeur inestimable pour pallier l’absence de tests de laboratoire, en particulier dans les zones rurales.

De plus, les patients sont quant à eux sensibilisés aux bienfaits de la réduction des facteurs de risque cardiovasculaire, en mettant particulièrement l’accent sur l’adoption de modes de vie sains.

Selon Filomena Mendes Gonçalves, Ministre de la santé de Cabo Verde, le pays a fortement investi dans l’expansion des services de soins de santé primaires ces dernières années. En effet, des investissements considérables ont été effectués dans divers domaines, notamment dans l’amélioration des infrastructures, le renforcement des capacités de diagnostic et l’acquisition d’équipements de pointe.

« En misant sur la collaboration et en promouvant une sensibilisation adéquate, une éducation de qualité et l’adoption de modes de vie sains, nous parviendrons à endiguer les maladies chroniques, en particulier l’hypertension », assure Mme Filomena Mendes Gonçalves. « Nous devons continuer à investir dans les ressources humaines afin que chaque établissement de santé dans notre pays soit équipé pour fournir les meilleurs soins possibles aux populations ».

De son côté, Teresa Ramos de Carvalho est très satisfaite des services qu’elle reçoit dans sa localité qu’elle a décliné la proposition de sa fille de se rapprocher d’elle à Praia, la capitale de l’île. « Je suis satisfaite des services que je reçois ici », dit-elle.