Des visites de terrain pour mieux comprendre les défis sanitaires du pays et renforcer la coopération avec les autorités nationales

Trois mois après sa prise de fonction en tant que Représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Côte d'Ivoire, le Dr Lucien Manga a initié des visites de terrain dans les Pôles régionaux d’Excellence en santé (PRES) du pays. Les deux premières missions de terrain, qui se sont déroulées du 10 au 15 novembre 2024 pour l’une, et du 25 au 29 novembre 2024, pour l’autre, ont ciblé cinq PRES ; elles ont permis au premier responsable de l'OMS en Côte d’Ivoire de s'imprégner directement de la situation sanitaire du pays, d’échanger avec les autorités locales, de rencontrer les équipes de santé de première ligne ainsi que les communautés. Le Représentant était accompagné d’un important groupe d’experts du bureau de l’OMS et d'une équipe de communication.

La première mission s’est déroulée dans les régions sanitaires du Bélier, de Gbêkê et du Poro (10 – 15 novembre) et la seconde a permis de visiter les régions sanitaires du Haut-Sassandra et de San-Pedro (25 au 29 novembre). 

Ces visites de terrain, plus que des occasions de renforcer la collaboration entre l'Organisation et les autorités sanitaires locales, visaient également, à :

• Décrypter l’organisation et le fonctionnement du système de santé au niveau déconcentré, y compris la gestion des districts sanitaires ;

• Identifier les opportunités et les défis locaux ;

• Mesurer le niveau d’implication des communautés dans l’organisation et le fonctionnement des districts sanitaires ;

• Comprendre les perceptions des populations par rapport aux problèmes prioritaires de santé et de bien-être.

Ces missions ont consisté en des visites de courtoisie et de travail, non seulement avec les autorités préfectorales, municipales et coutumières, mais également avec les responsables techniques, des Régions et districts sanitaires, ainsi que les communautés locales et leurs leaders.

L’équipe conduite par le Dr Lucien Manga a également visité des établissements de santé de premier contact ainsi que des hôpitaux de référence, à l’effet d’évaluer la qualité des infrastructures et des équipements, et identifier les défis auxquels sont confrontés les professionnels de santé au quotidien.

Une immersion pour comprendre la situation sanitaire

Lors de ces visites, le Représentant de l’OMS a pris le temps de se rendre dans différentes régions du pays pour observer de près le quotidien des acteurs et des bénéficiaires de l’action sanitaire locale. « Ces visites sont essentielles pour comprendre les défis sanitaires auxquels fait face le pays, mais aussi pour identifier les priorités nationales permettant de mieux cibler l’action de l’OMS dans sa coopération avec le Gouvernement, au bénéfice de la population», a déclaré Dr Lucien Manga. 

Parmi les principales préoccupations enregistrées figurent la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles, le déploiement des soins de santé primaires, l’accès aux services de santé dans les zones rurales, le fonctionnement de la couverture maladie universelle, la disponibilité des médicaments essentiels, le plateau technique dans les structures de santé, la santé de la mère et de l’enfant et la gestion des crises sanitaires. A l’issue de ces visites, le Représentant de l'OMS a déclaré que « le gouvernement a une politique volontariste de santé. Il a l’ambition de rendre disponibles les soins partout dans le pays. Les standards d’offre de soins et de services sont à un niveau élevé par rapport à ce que j’ai déjà vu ailleurs dans notre région. La CMU est une réalité, et elle commence à bien fonctionner, même si elle fait encore face à de nombreux défis ». « Cependant », a-t-il ajouté, « tout l’investissement fait par le Gouvernement ne produit encore qu’une partie du bénéfice qu’on pourrait en attendre, car une partie de la population n’utilise pas encore les services offerts ». 

Des échanges avec les autorités et les acteurs locaux

Au cours de ces visites, le Représentant de l’OMS a échangé avec les autorités et les acteurs locaux de la santé autour des priorités et des besoins urgents de leur localité. Il a souligné que « la couverture sanitaire universelle (CSU) est essentielle pour parvenir à des systèmes de santé durables, résilients et équitables ». 

Les rencontres avec les agents de santé ont été des occasions de recueillir leurs témoignages et de souligner le rôle crucial qu’ils jouent dans la gestion des soins de santé au quotidien. « Les professionnels de santé, toutes catégories confondues, font un travail remarquable, parfois dans des conditions difficiles. Cependant, pour qu’ils puissent continuer à fournir des soins de qualité, il est crucial de continuer à leur fournir les moyens nécessaires », a expliqué Dr Lucien Manga. 

Au cours des audiences à lui accordées par les autorités préfectorales et municipales des différentes régions visitées, le Représentant de l’OMS a salué l’hospitalité ivoirienne et reconnu la dynamique positive qui engage tous les acteurs dans le secteur de la santé. « Il est essentiel de comprendre la réalité sur le terrain pour élaborer des stratégies adaptées aux besoins spécifiques de chaque région. Je suis impressionné par le dévouement du personnel de santé et la résilience de la population face aux défis sanitaires », a-t-il déclaré lors de ses audiences.  Dr Lucien Manga a souligné l'importance de la participation communautaire dans l’élaboration des politiques et stratégies de santé, afin que celles-ci soient adaptées aux besoins locaux et bénéficient d’un soutien accru de la part des citoyens. 

Tout en approuvant le constat fait par le Représentant de l’OMS, les Préfets de Yamoussoukro et de Bouaké ont reconnu que « le problème est réel ». Celui de Yamoussoukro a rappelé la responsabilité de l’administration en tant que représentant de l’État dans les régions : celle de créer la confiance entre la population et les établissements de santé de premier contact (ESPC). Pour lui, « la CMU est une politique du gouvernement qui fait son bonhomme de chemin. Mais la machine n’est pas totalement huilée. Si les enrôlements et la distribution des cartes se passent très bien, plusieurs défis persistent au niveau de l’utilisation que font les usagers de ces cartes, les bénéfices qu’ils en tirent et surtout la contribution individuelle que l’on doit payer mensuellement pour pouvoir bénéficier des avantages liés à cette carte CMU ».

Dans le même élan, le Préfet de Bouaké constate que « les besoins sont réels et les gens sont conscients de l’importance de la santé ». Comme pour approuver l’initiative du Représentant de l’OMS, qui consiste à aller au contact du terrain pour toucher du doigt le vécu et les perceptions des populations.

Les priorités pour l'avenir

Au cours de sa visite, le représentant de l'OMS a rappelé l'importance de renforcer les systèmes de santé au niveau régional et de district, notamment en matière de prévention, d’offre et d’accès aux soins de santé de qualité, de gestion des données (collecte analyse, traitement et de diffusion). Il a particulièrement insisté sur la participation des communautés dont les besoins de santé devraient être mis en avant.  Il a également souligné que la santé de la mère et de l’enfant doit être la priorité des priorités, tout comme la résilience des systèmes de santé face aux pandémies et autres crises sanitaires, avec une attention particulière portée aux régions les plus vulnérables.

Une autre priorité mise en avant lors de cette mission est la lutte contre les inégalités en matière de santé. Dr Lucien Manga a insisté sur le fait que la couverture sanitaire universelle (CSU) est un objectif essentiel pour le pays et qu’il est important de garantir un accès aux soins pour tous, indépendamment de la situation géographique ou socio-économique.

Un partenariat renforcé pour une meilleure santé publique

À l'issue des différentes visites de terrain, le Représentant de l’OMS a réaffirmé l’engagement de l’Organisation à accompagner le pays dans ses efforts pour améliorer la santé publique. « L’OMS est prête à soutenir les autorités nationales dans la mise en œuvre de leurs priorités en matière de santé et à travailler aux côtés des autres partenaires pour relever les défis sanitaires du pays », a-t-il déclaré.

Ces visites de terrain marquent une étape importante dans le soutien continu de l’OMS au pays pour améliorer la santé publique, et réaffirmer son rôle essentiel dans la mise en place de politiques de santé durables et inclusives dans la perspective de la mise en œuvre son 14ème Programme général de travail.