La RDC renforce la lutte contre le paludisme chez les enfants avec le traitement préventif

La RDC renforce la lutte contre le paludisme chez les enfants avec le traitement préventif

Mbanza-Ngungu – La République démocratique du Congo (RDC) renforce sa lutte contre le paludisme avec le traitement préventif chez les enfants de 10 semaines à 23 mois. Avec cette nouvelle mesure introduite en novembre 2023, le pays compte réduire le fardeau du paludisme au sein de cette couche vulnérable. « Le paludisme est la première cause de consultation et d’hospitalisation dans notre centre de santé », indique Matondo Lutekayindulanga, infirmière titulaire d’Etat au centre de santé à Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo central au sud-ouest du pays.

 

En 2022, en RDC, selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), plus de 27 millions de cas de paludisme ont été enregistrés, dont 50 % concernaient des enfants de moins de cinq ans. La même source indique que plus de 24 000 décès liés au paludisme ont été recensés durant cette période, ce qui représente environ 70 % des décès chez les enfants de moins de cinq ans. 

Ces chiffres alarmants ont conduit le gouvernement et ses partenaires, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à renforcer la lutte contre le paludisme avec une nouvelle stratégie : le traitement préventif ou la chimio prévention.  « L’objectif principal de la chimio prévention est de protéger les nourrissons et les jeunes enfants, très vulnérables au paludisme, afin de réduire les risques d’hospitalisation et de mortalité », a expliqué la Dre Nana Mangaba, cheffe de division au PNLP.

La stratégie consiste à fournir un traitement préventif aux enfants contre cette maladie parasitaire. Les enfants éligibles reçoivent six doses d’un médicament antipaludique à 10 semaines, 14 semaines, 6 mois, 9 mois et à 12 mois, conjointement avec les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV) et la vitamine A. 

La phase pilote de cette initiative a été mise en œuvre dans quatre zones de santé de la province du Kongo central, que sont Boko Kivulu, Kisantu, Kwilu Ngongo et Mbanza-Ngungu. Dans ces zones, l’OMS a fourni des directives aux autorités sanitaires sur l’administration du médicament antipaludique. En plus, l’Organisation a soutenu la formation de près de 80 personnels de santé. 

Matondo Lutekayindulanga, qui fait partie du personnel formé par l’OMS, salue l’initiative qu’elle juge être l’une des interventions les plus protectrices et les plus efficaces possibles. « Depuis l’introduction du traitement préventif dans notre centre, nous avons remarqué une réduction de près de 90 % des consultations et hospitalisations dues au paludisme chez les enfants de moins de cinq ans. Nous n’enregistrons presque plus de cas de paludisme chez ces enfants », a-t-elle déclaré. 

 

À la fin du mois de juin 2024, soit après sept mois de mise en œuvre, le programme de chimio prévention a atteint plus de 52 000 enfants dans les quatre zones pilotes. « Les résultats obtenus depuis l’introduction de la chimio prévention renforcent notre engagement dans la lutte contre le paludisme en RDC », a relevé le Dr Patrick Bahizi, point focal paludisme de l’OMS en RDC.  « Le traitement préventif du paludisme augmente l’immunité des enfants et permet ainsi de préserver les communautés contre cette maladie particulièrement mortelle. » 

Conscientes de l’impact positif de ce traitement sur leur santé, les communautés prennent une part active à sa mise en œuvre. Les comités de santé et les relais communautaires sensibilisent et informent les parents sur les avantages de ce traitement, assurant ainsi une bonne adhésion des populations. 

« Mon premier enfant qui a actuellement près de trois ans n’avait pas bénéficié du médicament contre le paludisme et je ressentais de la peur à chaque fois qu’il tombe malade. Mais Fastina, mon deuxième garçon a reçu ce médicament et je me sens plus rassurée », confie Mantweli, 26 ans et mère de deux enfants. « Je veille aussi à débarrasser notre environnement des choses qui peuvent favoriser la prolifération des moustiques. Et pour finir, nous dormons tous sous une moustiquaire. »

Avec les résultats encourageants obtenus, le pays compte étendre la chimio prévention progressivement, d’abord aux 27 zones de santé restantes de la province du Kongo central avant de l’élargir vers d’autres provinces. En octobre 2024, la RDC a renforcé son dispositif de lutte contre le paludisme avec l’introduction du vaccin R21 dans son calendrier de vaccination de routine. Une mesure supplémentaire pour réduire les décès dus au paludisme chez les enfants.

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