Lesotho: Améliorer la vaccination contre VPH

Lesotho: Améliorer la vaccination contre VPH

Berea - « C'était une décision réfléchie », déclare Malihaelo Qhobela, 34 ans, à propos de sa décision de permettre que sa fille de 13 ans, Lihaelo, soit vaccinée contre le virus papillome humain (VPH) à l'école internationale Soofia, dans le district de Butha-Buthe, au Lesotho.

Le VPH, une maladie sexuellement transmissible, est la principale cause du cancer du col de l'utérus, un problème de santé majeur au Lesotho. Chaque année, environ 541 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du col de l'utérus et 362 en décèdent dans le pays.  

« J'étais consciente de la gravité de la situation, c'est pourquoi je suis heureuse de savoir que ma fille est désormais protégée, grâce à ce vaccin », ajoute Malihaelo. « Protéger nos filles contre le cancer du col de l'utérus est primordial. »

Liahelo fait partie des plus de 139 000 filles âgées de 9 à 14 ans qui ont été vaccinées contre le VPH depuis que le Ministère de la Santé du Lesotho a lancé une nouvelle campagne nationale en 2022 avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé et d'autres partenaires. Cela équivaut à une couverture vaccinale de 93 %, dépassant l'objectif de 90 % fixé au début de la campagne, ainsi que la couverture de 91 % obtenue lors d'une précédente campagne interrompue en 2015, en raison de contraintes financières. Environ 35 000 filles plus âgées que la tranche d'âge cible ont également été vaccinées.

« Je suis très heureuse d'être vaccinée. Je me projette dans un avenir sans le cancer du col de l'utérus. » Leboleli Ntlobo, élève. 

Dans un pays caractérisé par des reliefs montagneux et accidentés, ainsi qu’une population essentiellement rurale, le fait d'atteindre les filles là où elles se trouvent a fait partie intégrante du succès de la campagne. À cet effet, des équipes de vaccination mobiles ont été déployées dans les zones difficiles d'accès, tandis que des sites de vaccination temporaires ont été installés dans les écoles, ainsi que dans d'autres lieux importants de la communauté, notamment les églises.

Les inspecteurs et agents de santé des villages ont été à l'avant-garde d'un processus de mobilisation sociale vigoureux, faisant du porte-à-porte pour impliquer les communautés, lutter contre l'hésitation concernant les vaccins et s'assurer qu'aucune fille n'était laissée pour compte. « Certains parents étaient réticents, mais je suis allée vers eux afin de leur expliquer et leur faire comprendre le danger que représente cette maladie », explique Mampotseng Letuka, un agent de santé du village de Koali, dans le district de Berea, âgée de 61 ans. « J'étais tellement heureuse de voir les fruits de mon travail qui consistait à rassembler autant de filles que possible et les voir se faire vacciner en grand nombre. »

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En plus de servir de sites de vaccination clés, les écoles ont joué un rôle tout aussi important en termes de sensibilisation et de mobilisation des élèves pour la vaccination. « Nous avons nommé des personnes relais qui allaient sensibiliser les élèves, les enseignants et l'ensemble de la communauté scolaire à la vaccination », explique Mopei Selikane, responsable de l'éducation du district de Berea.

« Il y a eu une très bonne mobilisation sociale dans tous les domaines, grâce à laquelle les structures communautaires ont été mobilisées, les agents de santé des villages ont été mobilisés, tout comme les écoles », réitère Lepolesa Mpholo, infirmière de santé publique dans le district de Berea. « C'est ce qui a fait le succès de cette initiative. »

L'OMS a aidé le Ministère de la santé du Lesotho à former 450 travailleurs de la santé dans les 10 districts du pays avant la réintroduction du vaccin, ce qui a permis d'assurer un déploiement en douceur, et de fournir un soutien technique sur le terrain tout au long de la campagne. L'Organisation a également facilité la mobilisation d'un soutien financier de 320 000 dollars de la part de Gavi, l'Alliance du Vaccin, afin de couvrir les coûts opérationnels des campagnes de vaccination contre le VPH. 

« Il y a eu une très bonne mobilisation sociale dans tous les domaines, grâce à laquelle les structures communautaires ont été mobilisées. » Lepolesa Mpholo, infirmière de santé publique

Mathoora Semela, infirmière clinicienne au centre de santé St. David à Berea, a été l'une des professionnels de la santé à bénéficier de la formation appuyée par l'OMS. Elle a utilisé ses connaissances nouvellement acquises pour sensibiliser et vacciner des dizaines de filles dans sa communauté. « Je me sens fière d'avoir participé à ce processus », dit-elle. « Je suis heureuse que nous aidions les filles et les jeunes femmes à rester à l'abri du cancer du col de l'utérus. »

Grâce à cette intervention sûre, efficace et peu coûteuse, le Lesotho s'aligne désormais sur la stratégie mondiale de l'OMS, qui vise à éliminer le cancer du col de l'utérus d'ici à 2030. « Nous félicitons le gouvernement du Lesotho, en particulier le Ministère de la Santé, pour avoir réintroduit le vaccin contre le VPH et l'avoir inclus dans les vaccinations de routine, tout en intensifiant le dépistage et le traitement du cancer du col de l'utérus », déclare la Dre Mary Stephen, représentante par intérim de l'OMS au Lesotho. « Je suis convaincue que de tels efforts conduiront à un Lesotho où aucune femme ou fille ne mourra du cancer du col de l'utérus. »

Pour les élèves de l'école internationale Soofia, nichée dans les contreforts pittoresques de la montagne Butha-Buthe, tout est possible. Lorsque Leboleli Ntlobo, 16 ans, obtiendra son diplôme, elle rêve de devenir analyste de données. Elle a reçu le vaccin contre le VPH lors du premier tour de la campagne, en 2022. « Je suis très heureuse d'être vaccinée », dit-elle. « Je me projette dans un avenir sans le cancer du col de l'utérus. »

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