Enrayer la propagation d'Ebola chez les survivants masculins
Monrovia ‒ En 2014, en seulement trois mois, Randall Varney a perdu neuf membres de sa famille, dont ses parents et ses sept frères et sœurs, à cause d’Ebola. Lui aussi a contracté le virus, il en est guéri. Après avoir appris qu’il pouvait encore transmettre le virus par voie sexuelle, 90 jours après sa sortie de l’hôpital, il a décidé de faire tout ce qui était en son pouvoir pour assurer la sécurité de sa femme.
Randall Varney fait partie des plus de 11 000 patients infectés par le virus au cours de l’épidémie qui a sévi au Libéria pendant plus de deux ans. Il fait également partie des 857 survivants inscrits au programme de dépistage consacré à la santé masculine, piloté par le Ministère de la santé du Libéria en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis d’Amérique.
« J’ai souhaité prendre part au programme car je voulais savoir ce qui m’arrivait. Je ne voulais pas mettre ma femme et ma famille en danger. »
Randall Varney, survivant de la maladie à virus Ebola
Le programme a été lancé en juillet 2015, après que la transmission sexuelle du virus a été identifiée comme étant à l’origine des troisième et quatrième vagues de l’épidémie d’Ebola au Libéria. L’objectif était d’analyser le sperme des survivants et de prodiguer des conseils pour des rapports sexuels sans risque aux hommes guéris âgés de 15 ans et plus.
Le programme a été initié au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone. En juillet 2022, le Libéria est devenu le premier pays à déclarer que tous les hommes inscrits au programme étaient désormais sans risque de transmettre la maladie par voie sexuelle après que deux tests de dépistage successifs ont obtenu des résultats négatifs. En mars 2023, le Ministère de la santé a officiellement mis fin au programme lors d’une cérémonie de clôture à laquelle ont assisté la Ministre de la santé, la Dre Wilhemina Jallah, le personnel de l’Institut national de santé publique, les partenaires, ainsi que Randall Varney et de nombreux autres hommes inscrits au programme.
« Les résultats du programme et les enseignements qui en ont été tirés serviront non seulement au Libéria, mais aussi au monde entier », a déclaré la Dre Jallah.
« Les résultats du programme et les enseignements qui en ont été tirés serviront non seulement au Libéria, mais aussi au monde entier. »
Dre Wilhemina Jallah, ministre de la Santé du Libéria
e son côté, le Dr Julius Monday, chef de l’équipe chargée des situations d’urgence sanitaire au bureau de l’OMS au Libéria, a expliqué que le peu de données préexistantes a permis d’identifier le potentiel de persistance virale chez les survivants comme un sujet de recherche important dès le début de l’épidémie. « Cette nécessité est devenue encore plus évidente lorsqu’une femme libérienne a été testée positive au virus Ebola et que l’enquête épidémiologique a révélé qu’elle n’avait été exposée qu’à des rapports sexuels non protégés avec un survivant dont le sperme a été testé positif à l’ARN du virus Ebola, 200 jours après l’apparition des premiers symptômes de l’intéressé », a-t-il ajouté.
En dépit de la forte stigmatisation, Randall Varney s’est rapidement inscrit au programme. « J’ai souhaité prendre part au programme car je voulais savoir ce qui m’arrivait. Je ne voulais pas mettre ma femme et ma famille en danger », souligne-t-il.
Pendant six ans, les survivants ont été soumis à un test de dépistage toutes les deux semaines. L’OMS a également mis au point le protocole de conseils sur les comportements à adopter en vue de réduire les risques liés à la persistance du virus Ebola. Ce protocole doit servir à identifier les obstacles à la réduction des risques et à faciliter l’élaboration d’un plan personnalisé de réduction des risques liés au virus Ebola, notamment en ce qui concerne l’utilisation de préservatifs et l’abstinence.
De plus, l’OMS a fourni les protocoles, les orientations et les procédures opérationnelles normalisées pour le programme, ainsi que les fournitures pour les prélèvements d’échantillons, le conditionnement et les consommables.
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