Préserver la santé des personnes fuyant le conflit au Soudan

Préserver la santé des personnes fuyant le conflit au Soudan

Juba – Mary Ukuach Deng, 34 ans, se souvient du jour où elle et ses trois jeunes enfants ont été réveillés par une rafale de coups de feu à Khartoum, la capitale soudanaise. « Le crépitement des armes dans notre quartier m’a effrayée. Il y avait des soldats partout qui couraient dans tous les sens », raconte-t-elle.

Mary a vite compris que le moment était venu pour elle de rassembler ses affaires et de commencer le voyage retour vers le Soudan du Sud, son pays d’origine qu’elle avait fui deux décennies plus tôt à cause de la guerre civile. Mais le voyage s’annonçait difficile.

Réfugiée dans la ville frontalière de Renk au Soudan du Sud, à environ 450 km au sud de Khartoum, la famille de Deng a passé plusieurs jours sans eau, sans nourriture, ni abri et soins de santé.

Un risque important d’épidémies

Mary Ukuach Deng fait partie des plus de 113 000 personnes qui ont cherché refuge dans des campements similaires au Soudan du Sud. Face à cette situation d’urgence, le gouvernement du Soudan du Sud a mené une action à grande échelle, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des équipes pluridisciplinaires d’experts sont actuellement déployées pour répondre aux besoins sanitaires de ceux qui continuent de franchir la frontière.

L’OMS a envoyé sur place des équipes médicales mobiles composées de cliniciens, d’infirmiers et de responsables de la santé publique, pour aider à renforcer la coordination sanitaire et humanitaire, la surveillance des maladies et la fourniture des services de soins de santé indispensables sur ces sites.

« Avec la présence massive de rapatriés et de réfugiés, les sites de transit sont surpeuplés, ce qui entraîne un risque important d’épidémies de maladies », explique le Dr Ernest Apuktong, Ministre de la santé de l’État du Haut-Nil. « Nous sommes reconnaissants envers les partenaires pour le rôle qu’ils continuent de jouer, notamment en soutenant notre gouvernement et notre peuple. L’arrivée de l’équipe de l’OMS a été un soulagement pour de nombreux résidents », poursuit-il.

Pré-positionnement de kits d’urgence sanitaire

L’OMS a également prépositionné 269 kits d’urgence sanitaire, contenant des fournitures médicales ainsi que des tests et des traitements pour les cas de choléra, de pneumonie et de malnutrition aiguë sévère. Ces kits permettent de garantir des services de santé continus dans les villes de Renk, Malakal, Panikang, Raja, Aweil, Paloich et Rubkona, où la plupart des réfugiés sont concentrés. Les kits pourront servir à plus de 100 000 personnes pendant trois mois.

En outre, des cliniques mobiles positionnées à Aweil, accueillent actuellement environ 150 à 200 personnes par jour, ainsi que dans les cinq autres comtés où les réfugiés affluent. Sur le site de transit de Wedwil, dans l’État de Norther Baher el Ghazal, la clinique mobile avait déjà effectué plus de 1800 consultations à la date du 1er juin.  Sur le site de transit de Paloich, plus de 2000 personnes ont été consultées par la clinique mobile de l'OMS.

« L’afflux massif de personnes accroît le risque d’épidémies de maladies, mettant ainsi des dizaines de milliers de vies en danger. »

Dr Fabian Ndenzako, Représentant par intérim de l’OMS au Soudan du Sud.

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Fonds africain pour les urgences de santé publique contribuent également aux efforts de riposte. L’USAID a alloué cinq millions de dollars américains à l’OMS pour soutenir une riposte sanitaire intégrée au Soudan du Sud dans les communautés touchées par des crises humanitaires et par l’insécurité alimentaire aiguë.

« La crise humanitaire en cours au Soudan exerce une pression considérable sur un système de santé déjà fragilisé [au Soudan du Sud]. L’afflux massif de personnes accroît le risque d’épidémies de maladies, mettant ainsi des dizaines de milliers de vies en danger », souligne le Dr Fabian Ndenzako, Représentant par intérim de l’OMS au Soudan du Sud.

« L’OMS a renforcé sa présence sur le terrain, en mettant à disposition des fournitures médicales indispensables pour une riposte rapide. L’Organisation continuera à soutenir le Ministère de la santé et les partenaires afin de veiller à ce que les réfugiés et les rapatriés bénéficient des services de santé de base dont ils ont besoin d’urgence », relève le Dr Ndenzako.

Les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) indiquent qu’au 13 juin, plus de 528 500 personnes avaient fui le Soudan et franchi la frontière avec les pays voisins, dont l’Égypte, le Tchad, le Soudan du Sud, l’Éthiopie, la République centrafricaine et la Libye – en tant que réfugiés, demandeurs d’asile et rapatriés. L’OMS collabore avec les autorités nationales de chaque pays hôte pour offrir des soins de santé, englobant les soins d’urgence et le soutien psychosocial nécessaire aux personnes fuyant le conflit. Au Soudan du Sud, où seulement 41 % des établissements de santé sont pleinement opérationnels, les autorités sanitaires nationales font déjà face à de nombreux défis, notamment la recrudescence des cas  de paludisme, les épidémies de COVID-19, d’hépatite E, de rougeole et de choléra et une augmentation du nombre de cas de malnutrition.

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Meenakshi Dalal

Chargée de relations avec les média
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
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