Lutter contre les maladies non transmissibles

Lutter contre les maladies non transmissibles

Dar es Salaam ‒ Pendant quatre mois, Stella Fikiri a subi divers tests dans plusieurs cliniques privées, avant d’être finalement diagnostiquée diabétique au centre de santé public Magomeni de Kinondoni, un district de la capitale  de la Tanzanie, Dar-es-Salaam. Maintenant, elle se rend à l’hôpital pour des contrôles tous les deux mois, ce qui a permis de réduire sa glycémie de 9,1 à 7,1 en seulement huit semaines.

Stella a pu s’en sortir grâce  le reflet  des efforts concertés du Ministère de la santé de Tanzanie, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires, pour rendre accessible les services de traitement des maladies chroniques telles que le diabète au niveau des soins de santé primaires. Les maladies chroniques sont responsables de plus d’un tiers de tous les décès dans le pays.

« Je suis à la lettre tous les conseils qui me sont donnés, et les résultats sont visibles. » Stella Fikiri, personne atteinte de diabète 

Bien que l’Université Muhimbili de la santé et des sciences connexes de Tanzanie ait accueilli sa première clinique du diabète dans les années 1970, les services de triage des établissements de soins de santé secondaires et primaires sont depuis longtemps mal équipés pour traiter le diabète et l’hypertension. De plus, les services périphériques n’ont jamais intégré le dépistage des maladies non transmissibles.

Tout a changé en 2013, lorsque la Tanzania Diabetes Association, en collaboration avec l’OMS et les partenaires, a introduit le paquet d’interventions de l’OMS contre les maladies non transmissibles (WHOPEN) dans les guides nationaux et les manuels de formation du personnel sur ces maladies. Par la suite, en 2022, l’ensemble d’outils techniques de l’OMS pour la prise en charge des maladies cardiovasculaires au niveau des soins de santé primaires, dénommé HEART, a été intégré dans les lignes directrices nationales.

« Cela a vraiment contribué à renforcer l’ensemble des interventions proposées aux personnes atteintes de maladies non transmissibles », déclare la Dre Alphoncina Nanai, point focal de l’OMS pour les maladies non transmissibles en Tanzanie.

« La création de services de lutte contre les maladies non transmissibles dans les établissements de soins de santé primaires a considérablement fait augmenter les taux de détection précoce et réduit le coût des soins tant pour les soignants que pour les patients. » Dr Omar Ubuguyu, Ministère de la santé, Tanzanie

Le gouvernement a désormais mis en place des services de prise en charge du diabète et de l’hypertension dans plus de 702 établissements répartis dans 26 régions du pays. Au total, 2092 travailleurs de la santé ont également reçu une formation à la prise en charge des personnes atteintes de maladies non transmissibles, en particulier le diabète et les maladies cardiaques, les deux maladies chroniques les plus courantes en Tanzanie.

Entre 2017 et 2022, le nombre de personnes ayant reçu des soins contre l’hypertension artérielle a plus que doublé, passant d’environ 688 000 à près de 1,4 million. 

La Dre Saumu Sheni, qui offre tous les jeudis des soins sur le diabète et l’hypertension au centre de santé Magomeni, explique que les difficultés d’accès aux services de prise en charge des maladies non transmissibles dans les établissements de santé primaires avant l’introduction de l’approche WHOPEN ont favorisé la hausse de la charge de morbidité dans le pays.

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« Nous disposons désormais de protocoles qui énoncent des mesures claires sur la prise en charge et le suivi des patients atteints de maladies non transmissibles, et je suis beaucoup plus confiante pour conseiller les patients sur leur régime alimentaire et les activités physiques », précise-t-elle.

D’après le Dr Omar Ubuguyu, Directeur des services de lutte contre les maladies non transmissibles au Ministère de la santé de la Tanzanie : « la création de services de lutte contre les maladies non transmissibles dans les établissements de soins de santé primaires a considérablement fait augmenter les taux de détection précoce et réduit le coût des soins tant pour les soignants que pour les patients ». « Il existe désormais des coordonnateurs de la lutte contre les maladies non transmissibles au niveau régional et des districts qui supervisent les activités dans leurs zones respectives. »

L’amélioration de la santé de Stella montre que ces progrès représentent pour les personnes touchées. « Je surveille mes paramètres que je note dans un carnet obtenu  à l’hôpital. Je suis à la lettre tous les conseils qui me sont donnés, et les résultats sont visibles », déclare-t-elle.

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