Laisser des acquis durables après l’épidémie d’Ebola en Guinée

Laisser des acquis durables après l’épidémie d’Ebola en Guinée

N’zérékoré – C’est une matinée tranquille pour le personnel du centre de traitement de la maladie à virus Ebola situé dans la périphérie de N’zérékoré, une ville du sud-est de la Guinée. Les zones de triage et de réception du centre sont toutes vides. Le personnel médical est détendu et jovial pendant qu’il s’occupe d’une poignée de patients ou fait du rattrapage sur quelques tâches administratives dans le bureau.

Il y a quelques semaines, ce même personnel travaillait en première ligne dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui s’était propagée dans cette région forestière de la Guinée. Depuis la détection du premier cas, le 14 février 2021, 23 cas d’infection et 12 décès ont été recensés. Bon nombre de patients ont été traités dans ce centre situé à la périphérie de N’zérékoré.

Grâce à la réaction rapide des autorités sanitaires guinéennes, et avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la fin de l’épidémie a été déclarée le 19 juin. Si un calme appréciable s’est depuis lors installé au centre de traitement, le soutien fourni par l’OMS et ses partenaires continuera de porter ses fruits. « L’appui et les formations fournies par l’OMS nous permettront d’être mieux outillés pour faire face à de futures épidémies », explique Pauline Guilavogui, agent de promotion sanitaire au centre de traitement, tout en effectuant sa ronde matinale.

« En situation d’épidémie, nous essayons de mettre en place le nécessaire, non seulement pour rompre la chaîne de transmission de la maladie, mais aussi pour mettre à disposition du personnel de santé et de la communauté tous les outils leur permettant de répondre par eux-mêmes, au niveau local, à toute autre situation d’urgence », renchérit Bienvenu Houndjo, chargé du programme de lutte anti-infectieuse au bureau de l’OMS en Guinée, présent sur le terrain à N’zérékoré depuis le début de l’épidémie. « L’une des stratégies serait de renforcer les compétences des agents de santé disponibles au niveau local et d’enraciner une solide culture de la lutte anti-infectieuse en prévision du futur. »

En plus des diverses formations et de l’appui technique, l’OMS a contribué au financement et à la mise en œuvre d’une série d’infrastructures, et l’Organisation a fourni des équipements que l’on peut réutiliser facilement dans le cadre d’autres situations d’urgence sanitaire. Au département provincial de la santé, dans le centre de N’zérékoré, l’Organisation a notamment équipé une salle de conférence ultramoderne et mis en place un centre d’appels et un numéro vert afin de faciliter la notification des cas suspects de maladie à virus Ebola. L’OMS a financé en partie la construction d’unités bio-sécurisées de soins d’urgence au centre de traitement d’Ebola à N’zérékoré. L’Organisation a également offert 30 motos et un véhicule 4x4 aux autorités sanitaires locales, afin de faciliter la surveillance des cas sur le terrain, dans la ville de N’zérékoré, ainsi que dans les villes et villages avoisinants.

« Si les épidémies sont des événements que nul ne peut prévoir, la disponibilité d’infrastructures et d’équipements solidement établis et fonctionnels peuvent permettre de les combattre et de prendre en charge les cas de nombreuses autres maladies », précise la Dr Marie Claire Lamah, administratrice de la prise en charge des cas au bureau de l’OMS en Guinée, qui a fourni un appui technique au personnel du centre de traitement tout au long de la flambée épidémique de maladie à virus Ebola.

Son point de vue est clairement illustré par la valeur durable de l’expertise, des infrastructures et de la sensibilisation de la population en général à la santé publique, qui ont été acquises et mises en œuvre dans le cadre de la précédente épidémie de maladie à virus Ebola qui a touché la Région entre 2014 et 2016, causant plus de 11 000 décès en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. Cet héritage a d’ores et déjà joué un rôle décisif dans la riposte en cours à la pandémie de COVID-19. En plus d’une solide campagne de vaccination et à l’amélioration des traitements, ces acquis ont contribué à un endiguement beaucoup plus rapide des dernières épidémies d’Ebola en Guinée et en République démocratique du Congo.

Dans le laboratoire de l’hôpital central de N’zérékoré, des techniciens manipulent avec précaution les échantillons de test d’amplification génique de la COVID-19 prélevés dans la matinée. Ils revêtent de la tête aux pieds les équipements de protection individuelle fournis par l’OMS, qui a également offert au petit laboratoire un réfrigérateur et un dispositif « GeneXpert » de diagnostic, pouvant être utilisé aussi bien pour des cas de COVID-19 que pour des cas de tuberculose. Tout au long de l’épidémie d’Ebola, le laboratoire a aussi bénéficié de formations systématiques et de l’appui technique fourni par l’OMS et par les experts en matière de lutte anti-infectieuse.

« L’appui de l’OMS a été très utile », reconnaît le Dr Youssouf Sidibé, superviseur du laboratoire, tout en observant les techniciens au travail. « Grâce à l’OMS, la capacité technique de notre laboratoire a été renforcée, ce qui représente un acquis durable, qu’il s’agisse de lutter contre la COVID-19 ou contre d’autres affections. Nous espérons vivement entretenir une relation pérenne avec l’OMS. »

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