Bujumbura – Entre janvier et avril 2024, le Burundi a connu de graves inondations dues au phénomène climatique El Niño. Les inondations et glissements de terrain ont affecté plus de 179 200 personnes dont près de 32 000 ont été déplacées. Au total, 29 décès et 175 personnes blessées ont été enregistrés, avec des dégâts matériels considérables.
Les provinces les plus touchées sont celles de Cibitoke, Bubanza, Rumonge et surtout Bujumbura, notamment la localité de Gatumba. Les populations de cette banlieue frontalière de la République démocratique du Congo (RDC) ont vu leurs maisons complètement englouties par l’eau, des écoles détruites ou inondées, des routes, réseaux hydrauliques et formations sanitaires endommagés. Ceci a privé les habitants d’infrastructures sanitaires susceptibles de leur offrir des soins de santé, dans un contexte de risque élevé d’épidémie.
Au vu de l’intensité des dégâts, le Gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, a installé un site à Mubimbi, localité située sur des collines à quatre kilomètres de Gatumba, pour accueillir les populations affectées. Le site a été ouvert depuis le début du mois de mai et à la date du 17 juin 2024, 3300 personnes déplacées y vivent.
Sur le site, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec le soutien du Japon, a érigé une clinique mobile gérée par l’ONG Global Community Development Burundi (GCDB) et opérationnelle depuis le 28 mai. Elle accueille quotidiennement une soixantaine de patients qui reçoivent les soins dont ils ont besoin.
Alors qu'elle faisait la queue pour voir le médecin, Virginie explique les raisons qui l’ont amenée avec son fils pour consultation à la clinique mobile.
« La nuit dernière je n’ai pas bien dormi à cause d’un mal de gorge et de difficultés pour respirer. Mon fils aussi ne se sent pas bien, avec le ventre ballonné, des plaies et un manque d’appétit. C’est pourquoi, très tôt ce matin, nous sommes venus ici », indique-t-elle.
« Le médecin nous a examinés et m’a dit que j’avais un début d’angine. Pour mon fils, elle a estimé que ce n’est pas très grave et nous a donné des médicaments. Tout est gratuit, la consultation ainsi que les médicaments. »
La clinique mobile dispose également d’une ambulance pour faire évacuer les cas graves vers un centre de santé mieux équipé.
Il y existe aussi un centre d’appel pour la prise en charge psychologique. « Des spécialistes sont à l’écoute des patients qui souffrent de pathologies liées à un déséquilibre psychologique. Et au besoin, des conseils et orientations leur sont donnés surtout dans les cas de violence basée sur le genre », explique la Dre Aline Arakaza, Coordinatrice médicale de la clinique mobile.
« Nous avons travaillé en collaboration avec les autres partenaires pour mettre en place ce poste de soins qui permet de couvrir les besoins de santé de base des plus de 500 ménages qui sont hébergés sur le site », a déclaré le Dr Xavier Crespin, Représentant de l’OMS au Burundi.
En moyenne, la clinique mobile fournit plus de 60 consultations par jour. « L’affluence constatée nous réconforte et constitue la preuve qu’à travers ce poste de santé, nous sauvons et allons sauver des vies », se réjouit-il.
« Les habitants de Mubimbi doivent jouir des mêmes droits, que ce soit en termes de santé, nutrition, eau hygiène, assainissement, et autres domaines essentiels », précise le Représentant de l’OMS.
OMS Burundi
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