Addis Abeba, Éthiopie – La sécheresse prolongée qui sévit dans certaines parties de la Grande Corne de l’Afrique a eu des effets dévastateurs sur des millions de vies. Dans le sud et le sud-est de l’Éthiopie, près de 24 millions de personnes sont confrontées à une grave insécurité alimentaire, à la malnutrition et à des privations extrêmes. Leurs moyens de subsistance ont été sérieusement affectés par cinq saisons consécutives de pluies insuffisantes.
La plupart des personnes touchées par la sécheresse sont des éleveurs nomades qui ont désormais besoin d’une aide humanitaire pour survivre. Depuis début 2022, le nombre de personnes ciblées par cette aide, estimé à 8,1 millions de personnes, a quasiment triplé.
Dans les zones reculées et touchées par la sécheresse en Éthiopie, des équipes mobiles de santé et de nutrition bénéficient de l’accompagnement de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ces équipes fournissent une assistance sanitaire essentielle et traitent la malnutrition afin d’éviter une situation extrême et de limiter les pertes potentielles en vies humaines, en particulier chez les enfants pour qui la malnutrition et la maladie peuvent être mortelles.
Les travailleurs de la santé s’affairent à installer des tables en plastique à l’ombre d’arbres et à approvisionner ces centres de santé mobiles en fournitures et équipements médicaux qui seront nécessaires pour la journée bien remplie qui s’annonce.
Temira est heureuse de ne pas avoir à parcourir de longues distances pour obtenir des soins de santé. « Cette clinique est située près de chez moi, donc je peux emmener Zahara ici facilement », souligne-t-elle. « Lorsque je ne me sens pas bien, je reçois également des soins de santé ici. »
Chaque mercredi, dans le cadre de leurs efforts de sensibilisation, Ahmed et ses collègues examinent entre 100 et 120 enfants. « La plupart des enfants que nous traitons souffrent de malnutrition, de diarrhée ou de paludisme », dit-il.
Actuellement, le pays connaît des épidémies multiples et simultanées de maladies, notamment le choléra, la rougeole, les cas suspects de méningite et le paludisme, qui sont plus graves dans les cinq régions touchées par la sécheresse. Au total 87 % des 8821 cas de rougeole détectés dans le pays entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022 ont été recensés dans ces régions.
L’insuffisance des installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène contribue aussi à la propagation des maladies d’origine hydrique. Une épidémie de choléra sévit actuellement dans les régions d’Oromia et de Somali touchées par la sécheresse. Elles représentent l’ensemble des 1127 cas de choléra recensés en Éthiopie entre le 27 août 2022 et le 6 février 2023.
Cette équipe est l’une des cinq que l’OMS soutient directement en prenant à sa charge les dépenses opérationnelles de l’équipe, en mettant à sa disposition des fournitures médicales et en assurant des formations. « Je suis très heureux de faire partie de cette équipe de santé mobile parce que cet endroit est assez éloigné. Sans cette équipe, les gens n’auraient pas facilement accès aux soins de santé », déclare Ahmed.
« Il est vrai que beaucoup a déjà été fait, mais des défis majeurs restent à relever pour mettre en place une riposte robuste, en raison d’un important déficit de financement », relève la Dre Betty Lanyero, gestionnaire d’incident pour la riposte à la sécheresse à l’OMS.
« Actuellement, 73 membres du personnel de l’OMS sont déployés dans les localités touchées pour soutenir la riposte à la sécheresse, y compris aux épidémies de rougeole et de choléra », souligne le Dr Patrick Abok, chef de l’équipe de l’OMS chargée de la préparation aux situations d’urgence et de la riposte en Éthiopie.
Une partie du travail de l’OMS visant à atténuer l’impact des inondations consiste à surveiller la qualité de l’eau, à fournir des comprimés destinés à purifier l’eau et à organiser une formation pour améliorer l’eau, l’assainissement et l’hygiène en synergie avec les bureaux sanitaires respectifs en Éthiopie.
« Nous devons élargir l’accès aux services essentiels de santé et de nutrition, en particulier pour les personnes déplacées », déclare la Dre Nonhlanhla Rosemary Dlamini, Représentante par intérim de l’OMS en Éthiopie. « Pour ce faire, nous devons mettre en place des financements souples à long terme et des systèmes de santé résilients et durables. »
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