Freetown ‒ La Sierra Leone est l'un des pays les plus touchés au monde par le paludisme. Cette maladie est à l’origine de plus de deux millions d'hospitalisations par an, dont la moitié concerne des enfants de moins de cinq ans, et cause 20 % des décès au sein de cette tranche d'âge.
En plus des outils existants dans la lutte contre le paludisme, y compris les moustiquaires imprégnées d'insecticide, la pulvérisation intra-domiciliaire, ainsi qu’un diagnostic rapide et un traitement adéquat, deux vaccins sûrs et efficaces - RTS,S/AS01 (RTS,S) et R21 - ont été recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour prévenir le paludisme chez les enfants.
Fin avril 2024, le gouvernement de la Sierra Leone, avec le soutien de l'OMS et d'autres partenaires, a introduit le premier vaccin contre le paludisme dans le pays. L'introduction de 550 000 doses du vaccin antipaludique RTS,S marque un tournant dans la lutte contre cette maladie dans le pays. Le vaccin a été déployé dans 15 des 16 districts du pays, et cible les bébés de 6 mois qui présentent un risque élevé de mortalité liée au paludisme.
Depuis le 12 avril 2024, une nouvelle étape s’est ajoutée à cette routine : l’administration du vaccin antipaludique aux bébés de 6 mois. C’est dans ce même quartier que Mariama Jalloh est devenue le premier enfant de Sierra Leone à recevoir le vaccin contre le paludisme.
« Le paludisme perturbe la santé de ma fille. Elle est souvent malade avec une forte fièvre et je suis tout le temps inquiète », dit-elle. « Lorsque mon enfant tombe malade, sa température monte et elle devient pâle. Le paludisme nous tourmente dans cette communauté et dans ce pays. C'est une menace pour nos enfants. »
Le vaccin est un outil supplémentaire dans la lutte contre cette maladie, en combinaison avec les moustiquaires imprégnées d’insecticide, un diagnostic et un traitement efficaces et la pulvérisation intra-domiciliaire, a souligné le Ministre de la santé, Dr Austin Demby. « Grâce à ce nouveau vaccin sûr et efficace, aucun enfant ne devrait mourir du paludisme » a-t-il ajouté.
Cynthia Ernestine Reffel, point focal pour le Programme Élargi de Vaccination (PEV) au Centre de Santé Communautaire de Waterloo a été formée pour conseiller les parents sur la sûreté et l’efficacité des vaccins. « On nous a expliqué les catégories d’âge, comment administrer le vaccin, quand et comment l’administrer aux enfants et quelles sont les informations à donner aux mères ».
Finda a entendu parler du vaccin à travers les programmes de sensibilisation, où le personnel de santé se rend dans les communautés et fait du porte-à-porte pour encourager les parents à se rendre au centre de santé et à faire vacciner leurs enfants.
« Quand j’ai étendu parler du vaccin contre le paludisme, j’étais contente. Je sais qu’après avoir fait vacciner ma fille contre le paludisme, tout mon stress va disparaître et je remercie Dieu pour cela », se réjouit Finda.
Isata continue à promouvoir les mesures de prévention et à encourager les parents à utiliser les moustiquaires.
« À chaque fois que je viens au centre de santé, ils nous demandent si nous utilisons les moustiquaires et nous rappellent constamment de le faire », indique Finda. « On m’a donné deux moustiquaires. J’utilise l’une pour moi et mon bébé et l’autre pour mes autres enfants. »
« L’OMS est fière de soutenir cette étape importante dans les efforts déployés par la Sierra Leone pour réduire le fardeau du paludisme », a déclaré le Dr Innocent B. Nuwagira, Représentant de l’OMS en Sierra Leone. « Cela permettra de réduire la mortalité infantile et d’améliorer la santé des enfants de moins de cinq ans ».
« En tant que personnel de santé, je suis très heureuse que ce vaccin soit gratuit. Je tiens à remercier le gouvernement et les partenaires pour ce qu’ils ont fait pour la population de la Sierra Leone », conclut Cynthia.
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