Kampala ‒ En Ouganda, environ 1,4 million de personnes sont porteuses du VIH, dont 860 000 femmes et 80 000 enfants.
Dans le cadre de l’initiative visant à réduire le nombre de nouveau-nés porteurs du VIH, l’Ouganda a mis en place un programme efficace de prévention de la transmission mère-enfant du virus. Ce programme consiste à accompagner les femmes en âge de procréer infectées par le VIH ou qui sont susceptibles de contracter le virus, depuis la conception et tout au long de la grossesse, jusqu’à la fin de la période d’allaitement de leur bébé.
Grâce à une réponse multisectorielle bien coordonnée et à une collaboration étroite entre le Gouvernement de l’Ouganda, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, le programme de prévention de la transmission mère-enfant a permis de réduire de 77 % le nombre d’infections par le VIH chez les nouveau-nés, qui est passé de 20 000 cas en 2010 à 5900 cas en 2022.
« Quand j’ai appris que j’étais séropositive il y a six ans, lors de ma première visite prénatale, j’ai été bouleversée. J’ai pensé que tous mes enfants seraient malades comme moi, à commencer par mon bébé à naître », raconte-elle.
L’OMS recommande aux femmes enceintes de se faire dépister pour le VIH, la syphilis et l’hépatite B au moins une fois au cours de leur grossesse, de préférence au premier trimestre, dans le cadre des soins prénatals. Ces tests de dépistage permettent de diagnostiquer un grand nombre d’infections sexuellement transmissibles chez les femmes, leur donnant ainsi la possibilité d’accéder à un traitement approprié et de prévenir la transmission de la maladie à leurs enfants.
« Après avoir été diagnostiquée séropositive à l’hôpital, j’ai été orientée vers un centre spécialisé de prise en charge du VIH et j’ai immédiatement été mise sous traitement antirétroviral. Depuis lors, je donne naissance à des bébés en bonne santé », explique Bitali.
Le programme de prévention de la transmission mère-enfant a été étendu à plus de 3600 établissements de santé dans tout le pays. « Cette initiative est mise en œuvre à l’échelle nationale au moyen d’outils adoptés par l’OMS », précise la Dre Linda Kisaakye Nabitaka, point focal de la lutte contre le VIH au Ministère de la santé.
L’infirmière commence par une évaluation de routine en prenant les paramètres vitaux de la patiente, à savoir la température, la taille et le poids. Bitali effectue également un dépistage des maladies non transmissibles, y compris le diabète et l’hypertension artérielle, et sera orientée vers d’autres spécialistes en fonction des résultats de l’évaluation préliminaire.
Pour les femmes comme Bitali qui se trouvent à un stade avancé de leur grossesse, l’infirmière réalise des examens physiques, notamment l’écoute du rythme cardiaque du fœtus à l’aide d’un doppler fœtal.
Leticia Nakandi propose aussi des services de planification familiale, elle traite les problèmes de santé reproductive, y compris les infections sexuellement transmissibles, et effectue le dépistage et la prise en charge des stades précancéreux du cancer du col de l’utérus, tout en dispensant une éducation sur les risques liés aux modes de vie et sur les changements de comportement.
« À chaque visite à la clinique, Leticia et moi discutons de l’utilisation correcte des préservatifs pour éviter de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles potentiellement dangereuses pour la vie de mon futur bébé », explique Bitali.
« Nos nouvelles orientations concernant la prise en charge du VIH recommandent, entre autres, que toutes les femmes enceintes séropositives fassent vérifier leur charge virale tous les trois mois, plutôt que tous les six mois, afin de garantir un faible risque de transmission », déclare Dre Kaggwa Mugaga, chargé de la lutte contre le VIH au bureau de l’OMS en Ouganda.
Bitali se soumet donc à un contrôle sanguin tous les trois mois.
« Lorsque la quantité de VIH dans le corps est constamment maîtrisée grâce à une prise régulière de médicaments, la mère a de meilleures chances de donner naissance à un enfant non porteur du virus », indique la Dre Jacqueline Balungi Kanywa, médecin-chef et responsable de la clinique Baylor Uganda.
En vue de rationaliser la gestion des programmes de prévention de la transmission mère-enfant en Ouganda, les autorités ont mis en place, en 2022, un point de prise en charge pour les tests PCR du VIH. Ces examens sanguins permettent de mesurer la quantité de VIH dans l’échantillon de sang du sujet, avec des résultats disponibles presque instantanément. Ce test est disponible dans tous les centres spécialisés dans la prévention du VIH. La mise en place de ce système a considérablement réduit le délai de réalisation des tests de charge virale du VIH chez les femmes enceintes et allaitantes, passant d’un mois à seulement deux heures.
Ces efforts ont pour objectif d’éradiquer le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. « Des progrès considérables ont été réalisés dans la prévention de la transmission mère-enfant en Ouganda », affirme le Dr Yonas Tegegn Woldemariam, Représentant de l’OMS en Ouganda. « Nous devons également accorder une attention particulière aux facteurs qui contribuent aux infections par le VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes », a-t-il ajouté.
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