Renforcer la sensibilisation pour limiter la propagation de la mpox en Ouganda

Kampala – L’Ouganda fait face à une recrudescence des cas de mpox, les cas confirmés en laboratoire étant passés de 24 au 21 septembre à 413 au 7 novembre 2024. La propagation du virus a été confirmée dans 36 des 146 districts du pays depuis le 24 juillet 2024, date à laquelle le premier cas a été signalé.

Pour contrôler la propagation de la mpox, les autorités sanitaires, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de partenaires,  en étroite collaboration avec les communautés,  sensibilisent le public aux dangers de la maladie, aux mesures de protection,  à la lutte contre les fausses informations et la stigmatisation. L’objectif est de s’assurer que les communautés touchées font confiance au système de santé pour se faire soigner.

L’OMS soutient le Ministère de la santé en renforçant d’autres mesures essentielles de lutte contre les épidémies, notamment la surveillance des maladies, le dépistage et la prise en charge des cas. Plus de 2000 personnels de santé de la région métropolitaine de Kampala ont été formés à ce jour. De plus,  l’OMS renforce activement les systèmes des laboratoires afin d’accélérer le prélèvement et l’analyse des échantillons. 

« En mobilisant la communauté, nous nous assurons qu’elle comprend les causes de la mpox, qu’elle sait à qui s’adresser en cas de maladie, qu’elle en connaît les signes et les symptômes et qu’elle sait comment la prendre en charge », explique Menya Simon, agent de vulgarisation en santé communautaire dans le district de Mayuge, dans l’est de l’Ouganda. « De cette façon, nous soutenons également d’autres piliers comme la surveillance et la recherche des contacts. »

Les agents de vulgarisation en santé communautaire comme Simon sont en contact direct avec les communautés des districts les plus touchés d’Ouganda, à qui ils fournissent des informations sanitaires précises. Ils partagent des messages de prévention aux personnes les plus à risque de contracter le virus.

Le district de Nakasongola, au centre de l’Ouganda, se trouve sur les rives du lac Kyoga, où une grande partie de la population vit de la pêche. Il enregistre près de 20 % des cas de mpox du pays. La grande mobilité des pêcheurs, associée à des contacts étroits au sein de la communauté, a entraîné des niveaux élevés de transmission.

« L’augmentation du nombre de cas est due en grande partie à la forte transmission de la maladie chez les travailleurs du sexe, les routiers, les communautés de pêcheurs et d’autres agents du secteur informel. Le niveau d’interaction entre ces groupes est élevé, augmentant ainsi la probabilité de transmission locale de la mpox dans les communautés », explique le Dr Charles Okot, responsable de la gestion des incidents liés à la mpox au bureau de l’OMS en Ouganda.
En collaboration avec le Ministère de la santé, l’OMS fournit des orientations techniques, un appui logistique et des ressources humaines pour renforcer la riposte à Nakasongola.

L’Organisation soutient également la sensibilisation des communautés locales aux risques posés par le virus de la mpox et aux mesures de prévention nécessaires à la protection de la communauté.

L’équipe chargée de la communication sur les risques et de l’engagement communautaire a touché plus de 100 poissonniers, pêcheurs, conducteurs de boda boda (moto‑taxi), 8000 écoliers et 30 travailleurs du sexe. En outre, 500 enseignants du district ont été formés sur la mpox.
L’OMS a déployé deux anthropologues, l’un à Nakasongola et l’autre à Kampala.

Ces experts fournissent un appui aux autorités sanitaires pour mieux appréhender les croyances culturelles, les pratiques et les normes sociales susceptibles d’influencer les attitudes des populations à l’égard de la mpox et leur volonté de se faire soigner.

À Nakasongo, le Dr Chris Opesen a animé plus de 10 dialogues avec des groupes sociaux et culturels, contribuant à l’élaboration de stratégies de surveillance et de communication sur les risques.

Dans la région métropolitaine de Kampala, l’anthropologue a touché environ 1200 personnes, en ciblant les étudiants et d’autres groupes à haut risque.
La danse Kibira, un événement hebdomadaire rassemblant un grand nombre de barmans, de travailleurs du sexe, de pêcheurs et d’autres groupes des régions environnantes, a été identifiée comme un point de transmission important en raison du grand nombre d’interactions physiques étroites.

« Nous avons insisté auprès de la communauté pour qu’elle adopte des comportements sûrs et signale toutes les personnes présentant des signes et symptômes de mpox au centre de santé ou à l’équipe de santé du village le plus proche », explique le Dr Opesen.

Selon le Dr Opesen, de nombreuses personnes ayant d’abord recouru à l’automédication pendant une longue période, se sont présentées dans les centres de santé pour un traitement et des soins appropriés, grâce à une collaboration avec l’OMS et les autorités sanitaires. « Les autres cas sont maintenant orientés vers le centre d’isolement ou de traitement de Nakasongola », ajoute‑t‑il.
Une grande partie de la stigmatisation et de la discrimination dont sont victimes les personnes infectées par la mpox découle des fausses informations sur le virus. Certaines personnes pensent que la maladie ne se transmet que par contact sexuel, en particulier chez les groupes à haut risque comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les travailleurs du sexe.

Cette idée fausse pousse certaines personnes à éviter de consulter un médecin, par crainte de la stigmatisation et de la discrimination. Cette attitude a contribué à des cas de transmission communautaire sporadique et menace l’action de santé publique mise en œuvre.

« Le manque d’informations est l’une des causes du nombre élevé de cas de mpox et c’est pourquoi l’équipe de communication sur les risques est sur le terrain pour sensibiliser les populations », explique Lydia Aliyenka, Chargée de communication pour le changement de comportement au Ministère de la santé dans le district de Nakasongola.
En plus de mobiliser les communautés, l’OMS s’appuie sur les médias pour élargir la portée de la communication sur la riposte à la mpox.

Grâce à un financement de l’Agence des États‑Unis pour le développement international (USAID), l’Organisation a associé 10 stations de radio régionales et deux stations de télévision nationales aux activités de sensibilisation et de promotion des comportements préventifs.

En outre, plus de 173 000 affiches et environ 217 000 dépliants en anglais et dans les langues locales ont été imprimés et distribués par les équipes sur le terrain afin de renforcer la sensibilisation et la communication pour le changement de comportement dans 18 districts en Ouganda.

En utilisant différents modes de communication sur les risques, les cadres de l’OMS et du Ministère de la santé sont en mesure d’élargir la portée des messages important sur la prévention et de lutter contre la stigmatisation liée à la mpox.

« Avec l’appui des partenaires, nous faisons de notre mieux pour prévenir et prendre en charge les cas d’infection par la mpox chez les populations vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes et les sujets immunodéprimés, ainsi que pour éviter les flambées épidémiques dans les établissements institutionnels notamment les écoles et les camps de réfugiés », déclare le Dr Charles Njuguna, Représentant par intérim de l’OMS en Ouganda.
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