Rencontrer la population pour maintenir les gestes barrières contre la COVID-19

Rencontrer la population pour maintenir les gestes barrières contre la COVID-19

Le relâchement des gestes barrières en pleine pandémie de COVID-19 constitue un risque majeur pour la santé et la vie de la population dans un contexte où les cas de contamination à la maladie sont en hausse. Pour booster la riposte et s’assurer du maintien des mesures de santé publique essentielles face à la COVID-19, le gouvernement, appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les ONG locales, a organisé une vaste campagne de sensibilisation à travers le pays. Cette campagne avait deux composantes majeures à savoir la diffusion d’émissions de sensibilisation dans les radios rurales et communautaires et l’organisation de campagnes sonorisées dans les quartiers et lieux publics.

Bintou Coumbassa, rencontrée au quartier Dibia à Boké, s’est réjouie de l’initiative : « J'apprécie les émissions qui sont diffusées et aussi le fait que les équipes viennent à notre rencontre pour nous sensibiliser sur la prévention de la COVID-19. C’est une façon de mieux nous faire comprendre les risques liés à la maladie car comme nous l’avons tous constaté, les mesures de protection ne sont pas observées comme il faut. »

A travers cette campagne, cette mère de cinq 5 enfants a pris conscience de la gravité de la COVID-19 et de l’importance de maintenir les gestes barrières : « Je comprends que la COVID-19 est une maladie très grave qui contamine très vite si les mesures ne sont pas respectées. Dans mon domicile, nous vivons à huit. Alors pour la sécurité de ma famille, j'ai placé un récipient d'eau et du savon devant ma maison pour que tout le monde se lave les mains avant de rentrer. Le conseil que je peux donner à tout le monde c'est de respecter les mesures barrières, d’utiliser les masques, de se laver les mains et de garder leurs distances autant que possible. »

Sory 2 Keira, Chef du département de Communication et Mobilisation Sociale à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), explique le bien-fondé de la campagne : « La réussite de la riposte contre la COVID-19 passe nécessairement par la compréhension puis l’adhésion de la communauté afin d’agir ensemble sur les facteurs qui influencent notre réponse. Cette campagne de sensibilisation était particulière car les équipes se déplaçaient à travers les villes pour véhiculer des messages et mobiliser les communautés. Le Ministère de la Santé à travers l’ANSS a ainsi fait de la communication des risques et de la mobilisation communautaire des leviers fondamentaux pour assurer une compréhension adéquate de la situation de cette maladie. »

La campagne a eu lieu dans huit préfectures (à Kankan, Siguiri, Labé, Mamou, Kindia, Boké, Faranah et N’Zérékoré) et a permis la production et la diffusion de 16 émissions radiophoniques ainsi que l’organisation de 14 campagnes sonorisées dans 134 quartiers et 65 lieux publics. L’OMS y a été associée dès sa phase de conception, comme l’explique son Représentant en Guinée, Dr Georges Ki-Zerbo : « Lors de toute urgence de santé publique comme c’est le cas avec la COVID-19 actuellement, il faut partager rapidement les informations qui sauvent et mobiliser l’ensemble de la population pour lutter contre la maladie. La communication des risques est essentielle car elle permet d’informer le public sur les risques encourus afin qu’ils adhèrent aux mesures de prévention. Nous sommes donc heureux de constater que cette vaste opération de sensibilisation a été l’occasion d’atteindre un maximum de personnes à travers le pays, des personnes de toutes les couches de la société, afin que les gens acceptent de continuer à adhérer aux mesures de santé publique pour se protéger et protéger les autres. »

Un des éléments essentiels mis en avant lors des séances de sensibilisation dans les lieux publics a été le port du masque. Fatoumata Keita, chargée de communication au bureau de l’OMS Guinée, faisait partie des équipes d terrain : « Lorsque nous allons à la rencontre de la population, nous commençons par offrir des masques, et cela brise la glace et facilite le dialogue avec les gens. Globalement, 2 160 masques ont été distribués à travers les endroits visités. Nous avons été marqués par l’engouement de la population à écouter nos messages, surtout celui des groupes vulnérables souvent ignorés. »

Ousmane Barry fait partie de ces groupes. Vivant à Labé, il est atteint d’handicap moteur depuis son enfance. Il a été personnellement touché par la démarche des agents de sensibilisation : « Nous les personnes handicapées, il est rare qu’on se préoccupe de nous. Pourtant, nous sommes tout aussi exposés à la maladie ! Fatoumata m’a expliqué que cette maladie, la COVID-19, est très contagieuse et mortelle et que personne ne doit la prendre à la légère. Lors de cette campagne, j’ai reçu des masques et je compte toujours en porter à partir de maintenant. »

Pour Bintou Coumbassa, la mère de famille rencontrée à Boké, la fin de la COVID-19 est entre les mains de chacun : « Selon moi, une fois que chaque personne acceptera de mettre en pratique les mesures nécessaires que sont le lavage des mains régulier au savon, le port du masque, tousser dans son coude et respecter la distanciation physique, le coronavirus va quitter la Guinée pour de bon. »

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Kadijah Diallo

Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique 
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Issiaga KONATE

Administrateur chargé de la promotion de la santé & de la communication

OMS Guinée

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