Aujourd’hui, la communauté mondiale célèbre le 30e anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le thème retenu pour l’édition de cette année est « Connais ton statut ». En effet, la seule façon de déterminer le statut sérologique d’une personne vis-à-vis du VIH est de lui faire passer un test de dépistage.
Le dépistage du VIH est essentiel pour étendre le traitement et veiller à ce que toutes les personnes séropositives puissent mener une vie saine et productive. Le dépistage est aussi crucial : d’une part pour faire en sorte que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique et que 90 % des personnes diagnostiquées séropositives bénéficient d’un traitement antirétroviral, et d’autre part pour parvenir à la suppression de la charge virale chez 90 % des personnes vivant avec le VIH et placées sous traitement. Le dépistage du VIH permet aux populations d’opérer des choix concernant la prévention du VIH, et particulièrement la façon de se protéger et de protéger leurs proches contre l’infection.
Des progrès remarquables ont été accomplis dans la riposte au sida depuis 1988 et, aujourd’hui, quatre personnes sur cinq (soit 20,8 millions de sujets) vivant avec le VIH dans la Région africaine connaissent leur statut. En outre, plus de trois personnes sur cinq (15,3 millions d’individus) ont accès au traitement antirétroviral qui leur sauve la vie. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de plus de 30 % et les personnes vivant avec le VIH mènent une vie plus longue et plus saine grâce à l’accès soutenu au traitement antirétroviral.
Cependant, ces progrès ne sont pas uniformes dans notre Région. Par exemple, en Afrique de l’Ouest et centrale, seule une personne séropositive sur deux (2,9 millions) connaît son statut vis-à-vis du VIH. C’est pour cette raison que l’OMS, ses partenaires et les États Membres de ces deux sous-régions œuvrent de concert pour accélérer l’expansion des programmes de dépistage du VIH afin d’atteindre les personnes vivant avec le VIH qui ne connaissent pas leur statut et de veiller à ce qu’elles bénéficient de services de qualité et de services de prévention.
De nombreuses personnes, par exemple les jeunes et les hommes adultes, sont laissées pour compte et d’autres ne sont testées que lorsqu’elles sont déjà malades. La stigmatisation et la discrimination dissuadent encore certaines personnes de se faire dépister pour le VIH. L’accès au test confidentiel du VIH constitue un autre sujet de préoccupation. De nombreuses personnes laissées pour compte sont pourtant les plus touchées par l’infection à VIH, par exemple les personnes qui utilisent des drogues, les professionnels du sexe, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les prisonniers.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie quinquennale de l’OMS, nous collaborons avec les États Membres de la Région africaine pour renforcer leurs systèmes de santé et leur permettre de converger vers la couverture sanitaire universelle, afin de garantir à toutes les populations l’accès aux services dont elles ont besoin sans éprouver de difficultés financières. La couverture sanitaire universelle offre la possibilité d’étendre le dépistage, la prévention et le traitement du VIH en les intégrant à d’autres programmes et services, notamment de lutte contre la tuberculose, ainsi qu’aux programmes et services axés sur la santé sexuelle et reproductive.
Je lance un appel aux pays pour qu’ils utilisent les nouvelles stratégies de dépistage du VIH et choisissent une combinaison stratégique de modèles de prestation de services en vue d’assurer un accès universel et équitable aux conseils et au dépistage dans le domaine du VIH. Nous devons élargir les options et les innovations communautaires pour aller au-delà des établissements de santé. Nous devons aussi tisser des liens solides pour garantir la disponibilité de services de prévention, de soins et de traitement du VIH après le dépistage. Pour y parvenir, nous avons besoin de volonté politique ; nous avons également besoin de l’investissement des gouvernements, des partenaires et du secteur privé ; et, surtout, nous avons besoin que les communautés accentuent la demande de services de dépistage du VIH.