Le 24 mars de chaque année, la communauté internationale se mobilise à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose pour trouver la meilleure façon de vaincre la tuberculose, une vieille maladie que l’on peut prévenir et traiter mais qui continue de toucher et de tuer de nombreuses personnes.
Le thème retenu pour l’édition de cette année, « Avis de recherche : des chefs de file pour un monde exempt de tuberculose », vise à créer une dynamique en vue de la première Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la tuberculose, qui doit se tenir en septembre de cette année et au cours de laquelle des chefs d’État et de gouvernement et des acteurs clés décideront de mettre fin à la tuberculose par des interventions urgentes et intégrées dont le but est de parvenir à un monde exempt de tuberculose.
Malgré les succès remarquables obtenus dans la lutte antituberculeuse, la Région africaine continue de ployer sous la plus lourde charge de tuberculose au monde et nos systèmes de santé ne détectent que la moitié des cas de tuberculose existants. Notre Région compte aussi le plus grand nombre de patients co-infectés par le VIH et la tuberculose, et l’on assiste à une progression inquiétante de formes de tuberculose résistantes aux médicaments courants. Enfin, les gouvernements ne mobilisent qu’un quart des ressources requises pour la prise en charge appropriée des patients tuberculeux, et 40 % des besoins financiers en matière de lutte contre la tuberculose ne sont toujours pas comblés.
Le rêve d’un monde sans tuberculose sera réalisé uniquement par des dirigeants qui jouent le rôle de chef de file des efforts visant à mettre fin à la tuberculose au niveau local. Lors de la première Conférence ministérielle sur la tuberculose qui s’est tenue en novembre 2017 à Moscou, 75 ministres (de la Santé et d’autres secteurs) de la Région africaine se sont engagés à œuvrer résolument pour mettre fin à la tuberculose. Les États Membres de l’Union africaine ont également convenu d’une position africaine commune sur la tuberculose en marge de cette conférence historique.
Les chefs de file ont une influence considérable qu’ils peuvent mettre à profit pour édifier des partenariats solides et susciter l’engagement afin d’éradiquer l’épidémie de tuberculose à tous les niveaux. Je lance par conséquent un appel aux gouvernements, aux parlements et à tous les décideurs pour qu’ils formulent des plans ambitieux qui vont accélérer la lutte contre la tuberculose au niveau national.
J’exhorte les travailleurs de santé, les organisations non gouvernementales et les techniciens à optimiser l’emploi des méthodes éprouvées pour diagnostiquer et traiter correctement toutes les formes de tuberculose. Je prie également les chercheurs de mener des études scientifiques susceptibles d’éclairer les politiques qui visent à améliorer les services de lutte contre la tuberculose et à en assurer le suivi.
Je lance un appel aux responsables communautaires, aux groupes de défense des droits des malades et aux patients tuberculeux pour qu’ils agissent en synergie avec les pouvoirs publics pour promouvoir l’accès universel au traitement.
J’invite instamment les gouvernements à accroître le financement national de la lutte contre la tuberculose et à prendre la responsabilité de veiller à ce que les médicaments essentiels et les fournitures de laboratoire soient toujours disponibles. Les administrations nationales devraient aussi œuvrer pour la couverture universelle par des services de qualité et hautement efficaces.
Étant donné que la tuberculose sévit dans des communautés où les droits de l’homme et la dignité humaine sont souvent bafoués, les gouvernements devraient impulser des actions au-delà du secteur de la santé pour s’attaquer aux facteurs environnementaux et économiques, ainsi qu’aux autres facteurs qui accentuent le risque de tuberculose.
La mise en application de ces actions passe par un leadership solide. Nous voulons des chefs de file pour un monde exempt de tuberculose.
L’OMS dans la Région africaine et la Commission de l’Union africaine définissent des mécanismes permettant de suivre les progrès réalisés pour éradiquer l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030, comme le préconisent les objectifs de développement durable et la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose. En ma qualité de Directrice régionale de l’OMS dans la Région africaine, je prends l’engagement de fournir un appui continu aux pays pour qu’ils puissent accélérer les actions vers un monde exempt de tuberculose.