Le Botswana est le premier pays fortement touché par l'épidémie de VIH à atteindre une étape clé dans l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant

Le Botswana est le premier pays fortement touché par l'épidémie de VIH à atteindre une étape clé dans l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant

Brazzaville, Genève, Nairobi – Le Botswana est devenu le premier pays fortement touché à recevoir la certification de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour avoir franchi une étape importante sur la voie menant à l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH.

Les pays avec un lourd fardeau du VIH sont définis comme les pays où plus de 2 % des femmes enceintes vivent avec le virus. Le Botswana a obtenu le statut de niveau « argent », qui le rapproche de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH. L’OMS attribue cette certification aux pays qui ont fait baisser le taux de transmission mère-enfant du VIH à moins de 5 %, qui ont fourni des soins prénatals et un traitement antirétroviral à plus de 90 % des femmes enceintes, et qui sont parvenus à une incidence du VIH inférieure à 500 cas pour 100 000 naissances vivantes.

« Il s’agit là d’un succès majeur pour un pays qui connaît l’une des épidémies de VIH les plus graves au monde. Le Botswana montre ainsi qu’une génération sans sida est possible », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Cette avancée considérable est un grand pas en avant qui permettra d’en finir avec le sida sur le continent et cela prouve comment un leadership politique visionnaire dont l’action est alignée sur les priorités de santé publique peut sauver des vies. J’ai hâte de voir d’autres pays africains atteindre aussi cette étape ».

Au niveau mondial, 15 pays ont été certifiés pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH. Aucun d’entre eux n’a connu une épidémie aussi sévère que le Botswana. L’exploit accompli par ce pays sur la voie de l’élimination est le fruit d’une stratégie nationale de riposte qui s’est étendue sur deux décennies. En 1999, alors que le taux de prévalence du VIH atteignait 30 % dans le pays, le Botswana a lancé un ambitieux programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH.

« La réussite du Botswana montre les progrès remarquables qui peuvent être accomplis lorsque la priorité est donnée à la satisfaction des besoins des mères vivant avec le VIH et de leurs enfants », a indiqué Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Les enfants font partie des groupes les plus défavorisés dans la riposte au VIH. Il est primordial de lutter contre cette inégalité et de prévenir les nouvelles infections par le VIH chez les enfants si nous voulons mettre fin au sida. L’engagement politique, un leadership fort et le travail acharné d’un personnel de santé et de communautés dévouées au Botswana ont abouti à des résultats impressionnants », a ajouté Winnie Byanyima.

Les femmes vivant avec le VIH qui ne reçoivent pas de médicaments antirétroviraux ont entre 15 % et 45 % de risques de transmettre le virus à leurs enfants pendant la grossesse, le travail, l’accouchement ou l’allaitement. Ce risque tombe à moins de 5 % si le traitement est administré à la mère et à l’enfant à toutes les étapes où la transmission peut se produire. Le Botswana a rapidement assuré une couverture nationale par les antirétroviraux avant d’appliquer des protocoles thérapeutiques plus efficaces, conformément aux orientations de l’OMS.

En 2013, le Botswana est devenu l’un des premiers pays au monde à mettre en œuvre l’« option B+ », un plan destiné à traiter toutes les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH à l’aide d’une trithérapie antirétrovirale hautement efficace à vie administrée à partir du moment où le diagnostic est posé.

D’après Mohamed Fall, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe, les progrès du Botswana pourraient servir d’exemple à d’autres pays.

« Nous félicitons le Botswana pour ce remarquable résultat qui inspire d’autres pays d’Afrique de l’Est et australe », a déclaré M. Fall. « Les progrès réalisés dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH dans cette région sont véritablement un succès de santé publique, avec plus de 1,7 million de nouvelles infections évitées chez les enfants depuis 2010. Nous avons hâte de pouvoir très bientôt féliciter d’autres pays et de poursuivre le chemin qui mène vers une élimination complète et durable. »

Les critères et les processus de validation mondiaux remontent à 2015, année au cours de laquelle l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’OMS et d’autres partenaires ont créé le Comité consultatif mondial de validation afin de normaliser l’évaluation des résultats obtenus dans le cadre de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis. En 2017, et en reconnaissance des progrès accomplis par les pays à forte charge de VIH qui enregistraient une réduction importante et durable de la transmission mère-enfant, de nouveaux critères de la « voie menant à l’élimination » ont été introduits. Le programme d’élimination s’est élargi pour inclure une « triple élimination » de la transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B.

Le Botswana procède actuellement à la mise à jour de ses orientations concernant la syphilis et élargira ses objectifs d’élimination à l’avenir.

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