Renforcement de la préparation et de la riposte aux urgences sanitaires dans la Région africaine
Ouagadougou – Face à la récurrence des fièvres hémorragiques virales et des épidémies émergentes, la Région africaine s’inscrit dans une dynamique de préparation, en formant des ressources humaines en santé bien qualifiées. Ainsi, un programme de formation universitaire, sur les fièvres hémorragiques virales, les arboviroses et les épidémies émergentes et réémergentes en Afrique, a été mis en place avec l’Appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et sanctionné par un Diplôme Inter-Universitaire (DIU).
Initié en 2020, grâce à un partenariat entre les universités Joseph Ki-Zerbo du Burkina Faso et Paris Sorbonne Nord de France, l’objectif ce programme de formation est d’améliorer la préparation et la réponse aux urgences de santé publique par le bais de l’approche « une seule santé » qui inclue aussi bien la santé humaine, animale et environnementale.
Après la première promotion en 2023, la seconde cohorte, dont la cérémonie de graduation s’est tenue le 29 novembre 2024 à Ouagadougou, est composée de 38 professionnels de huit pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale le Bénin, le Burkina Faso, le Congo, la Guinée, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo et le Togo. Ils sont vétérinaires, biologistes, épidémiologistes, ingénieurs du génie sanitaire, médecins généralistes, réanimateurs, infectiologues et pédiatres.
Après huit mois de formation intense, ils sont outillés et prêts à répondre aux urgences sanitaires afin de sauver des vies. « Nous prenons l’engagement de relever le défi face à toutes urgences de santé publique qui se dresseront éventuellement contre nos Etats », a rassuré la Dre Lodie Landu Yata, au nom de cette 2è promotion.
Les modules de formation ont porté sur la coordination lors des urgences, la surveillance des maladies, l’épidémiologie, la prévention et le contrôle des infections, la communication sur les risques et l’engagement communautaire.
Les défis pour ces nouveaux diplômés sont énormes au regard du contexte épidémiologique du continent africain ces dernières années. Au cours des 30 dernières années, plus de 30 nouvelles maladies infectieuses émergentes ont été signalées dans le monde et l’Afrique enregistre une centaine d’évènements graves de santé publique chaque année.
« Le potentiel épidémique, le taux de létalité souvent élevé, les difficultés de diagnostic, de traitement et de la prévention, ainsi que les réactions imprévisibles des communautés touchées placent ces maladies au cœur des préoccupations tant au niveau mondial que local », a déclaré le Dr Seydou Coulibaly, Représentant de l’OMS au Burkina Faso. « C’est ainsi que, dans la liste des huit maladies prioritaires publiées par l’OMS comme étant des maladies hautement épidémiques constituant à court terme une menace à l’échelle mondiale, cinq sont des fièvres hémorragiques virales et des arboviroses », explique-t-il.
Ces préoccupations sont également partagées par le Ministre de la santé du Burkina Faso « Ces épidémies émergentes et réémergentes, ces fièvres hémorragiques virales constituent un problème de santé publique et ce sont toujours nos pays à ressources limitées qui paient le plus lourd tribut », souligne Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou.
Toutefois, le coordonnateur du programme de lutte contre les fièvres hémorragiques virales Pr Ismaël Diallo, se dit confiant aux vues de la qualité de la formation, des compétences acquises et de l’expérience de terrain des « Ils sauront grâce à leur expertise réduire l’impact des épidémies en Afrique et surtout sauver des vies humaines », a-t-il conclu.