VIH/Sida : 3 220 nouveaux cas en 2024

VIH/Sida : 3 220 nouveaux cas en 2024

Bien que la prévalence du VIH au Cameroun soit passée de 5,4 % en 2018 à 2,7 % en 2024, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent la tranche d'âge la plus touchée.

Cette année encore, une grande mobilisation a eu lieu au Cameroun à l’occasion de la 37e édition de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le 1er décembre 2024, à Yaoundé, les acteurs engagés dans la lutte contre cette pandémie se sont réunis autour du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, également président du Comité national de lutte contre le sida (CNLS). Ils ont fait le bilan des progrès réalisés et réaffirmé l’engagement du pays, avec le soutien de partenaires tels que l’Organisation mondiale de la Santé, à continuer la sensibilisation contre la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH/sida, afin de garantir leurs droits et bâtir un système de santé plus résilient. Ce message s'inscrit dans le thème de cette année : « Suivons le chemin des droits- notre santé, nos droits ».

Selon le rapport 2023 du CNLS, les nouvelles infections ont diminué de 55 % entre 2019 et 2023. En ce qui concerne les décès, une réduction de 43 % a été observée tous âges confondus. La situation épidémiologique indique qu'environ 481 147 personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, parmi lesquelles 448 818 (soit 93,3 %) sont sous traitement antirétroviral.

Un taux de prévalence préoccupant

Le VIH/sida demeure un problème de santé publique majeur au Cameroun, avec une épidémie généralisée et une prévalence supérieure à 1 % dans toutes les populations cibles. Bien que le taux de prévalence ait chuté à 2,7 %, soit une baisse de 50 % par rapport à 2018, cela reste insuffisant. Cette amélioration est attribuée à la réduction des nouvelles infections et des décès dus au VIH. En effet, le nombre de nouvelles infections est passé de 47 958 en 2018 à 17 673 en 2024, après avoir atteint 9 900 en 2022. Ce constat témoigne d'une évolution positive de la situation épidémiologique et constitue une avancée prometteuse vers l'élimination du VIH d'ici 2030.

Cependant, malgré cette prévalence relativement faible au sein de la population générale, le pays « demeure dans une situation d’épidémie généralisée, avec une épidémie mixte caractérisée par une prévalence faible (moins de 5 %) dans la population générale et élevée (plus de 5 %) dans certaines populations clés », explique Dr Manaouda Malachie.

De nombreux défis subsistent pour inverser définitivement cette tendance. Parmi ceux-ci figurent l'élimination du VIH pédiatrique via la prévention verticale (transmission mère-enfant), le renforcement de la prise en charge pédiatrique (en identifiant tous les enfants exposés au VIH non diagnostiqués), et la réduction de la propagation du virus dans les groupes à haut risque, notamment chez les adolescents et les populations clés. La lutte contre la stigmatisation, la discrimination et les violences basées sur le genre est également essentielle pour favoriser l'accès aux services de santé liés au VIH, qui sont gratuits dans le cadre de la Couverture santé universelle (CSU) au Cameroun.

Des stratégies d’éradication en cours

Pour atteindre l'objectif d'éradication totale du sida d'ici 2030, de nouvelles stratégies sont mises en œuvre. Le ministère de la Santé publique et ses partenaires se concentrent sur l'optimisation des consultations prénatales pour les femmes enceintes afin d'identifier les cas et rompre la chaîne de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Une opération de recherche communautaire visant à identifier les enfants vivant avec le VIH dont le statut est méconnu se poursuivra dans tous les districts. Selon le ministre de la Santé publique, l’implication de tous les acteurs est cruciale pour atteindre les objectifs fixés.
 

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