Mpox : des motos-ambulances pour sauver des vies en RCA

Mpox : des motos-ambulances pour sauver des vies en RCA

Mbaïki – Cyrille Bakake, est conducteur de moto-ambulance au centre de santé de Bagandou, à une centaine de kilomètres de Bangui, la capitale centrafricaine. Ce trentenaire, père de 4 enfants, cultivateur de son état, est devenu ambulancier en 2018. Son travail est similaire à celui d’un ambulancier ordinaire, mais lui, son véhicule est une moto. 

Depuis la déclaration de l’épidémie de mpox dans le district sanitaire de Mbaïki, en 6 mois, Cyrille a transporté 18 patients sur les 41 traités au centre de prise en charge. « Conduire les malades à l’hôpital est très important. Car s’ils restent à la maison, ils peuvent contaminer les autres et même mourir », indique-t-il.  « Moi aussi, je participe à sauver des vies. » 

Le 20 juillet 2024, la République Centrafricaine a déclaré une épidémie de mpox. A la date du 22 décembre 2024, 89 cas confirmés et 3 décès ont été enregistrés dans le pays. Sur les 89 cas confirmés, 35 proviennent du district sanitaire de Mbaïki, dont 22 de la localité de Bagandou où travaille Cyrille. 

Dans cette zone difficile d’accès, l’un des moyens de transport le plus courant est la moto. L’hôpital de Mbaïki, la seule structure de référence du district sanitaire ne dispose pas d’ambulance. Pour assurer le transfert des patients, l’alternative trouvée est la moto-ambulance. 

La mpox étant une infection très contagieuse, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appuie les ambulanciers en mettant à leur disposition des équipements de protection individuelle. Cyrille, comme d’autres motos-ambulanciers, a également été formé sur les moyens de protection et les modes de contamination de la maladie avec le soutien de l’OMS.

« Grâce à cette formation et au dispositif de protection mis à notre disposition, je suis resté sain et sauf et j’ai pu continuer à transporter les malades », explique Cyrille. « Après chaque trajet, la moto est désinfectée ».

Les motos-ambulances permettent en effet de transporter rapidement le patient vers le centre de traitement pour une prise en charge précoce afin d’éviter les complications et d’augmenter les chances de survie.

« Vue le mauvais état des routes et la contagiosité de la maladie, nous avons opté pour la moto-ambulance pour conduire rapidement les malades des formations sanitaires vers le centre de traitement et limiter les risques de propagation. Nous prenons toutes les dispositions nécessaires pour protéger le conducteur de la contamination », révèle le Dr Franck Bertin Beltoum, médecin-chef du district sanitaire de Mbaïki. « Grâce à la rapidité des motos-ambulances, les patients sont pris en charge très tôt et recouvrent rapidement la santé. Sans la moto-ambulance, nous aurions dénombré plus de cas de décès, car il est difficile sans ce mode de transport de se rendre rapidement au centre de traitement. »

Dans le cadre de la riposte à la mpox en Centrafrique, l’OMS a mis à disposition 1 000 tests PCR de dépistage en temps réel et 100 cartouches GeneXpert afin de renforcer les capacités de diagnostic des deux laboratoires de référence du pays. 

Des équipes d’intervention rapide, soutenues par l’OMS, ont été déployées dans le district sanitaire pour des investigations approfondies, le suivi des contacts, la prise en charge des cas et la sensibilisation. L’Organisation a également fourni au district de Mbaïki quatre motos-ambulances, grâce au financement de l’USAID, et assure également la dotation en carburant.

« Les réalités du terrain nous ont montré que le transport des patients par moto-ambulance entre le centre de santé et le centre de traitement représente une alternative valable et très efficace », a indiqué le Dr Thomas D'aquin Koyazegbe, responsable de la gestion des risques infectieux au bureau de l’OMS en RCA. « Cette initiative innovante qui s’adapte aux conditions locales contribue à sauver des vies depuis et particulièrement lors de cette épidémie de mpox. »

En plus des motos-ambulances et du carburant, l’OMS, avec le soutien financier du Fonds Humanitaire pour la RCA et d’autres partenaires, a livré à Mbaïki des kits d’urgence sanitaire pour le traitement des patients. Il s’agit de kits composés des anti-douleurs, des anti-inflammatoires, des antibiotiques, des consommables pour traiter les lésions cutanées ainsi que des équipements de protection individuelle. Ces kits peuvent servir pendant trois mois à prendre en charge 7 000 patients. 

A Bagandou, la moto-ambulance de Cyrille a la réputation d’avoir sauvé des vies pendant l’épidémie de mpox. « Sans l’aide de Cyrille, j’aurais succombé à la mpox, tout comme ma défunte épouse qui était enceinte de 6 mois lorsqu’elle a été infectée par le virus », témoigne Ange Nzonpou, un patient guéri de la mpox. « Alors que j’étais abandonné dans ma souffrance et que personne n’osait m’approcher, il m’a transporté sur sa moto malgré les difficultés liées au mauvais état de la route », ajoute-t-il. « C’est en partie grâce à lui que je suis encore en vie. »

 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
René Koundou IFONO

Chargé de communication

OMS - République Centrafricaine

Email : ifonor [at] who.int (ifonor[at]who[dot]int)

Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
Email: lawsonagbluluf [at] who.int (lawsonagbluluf[at]who[dot]int)