L’OMS intensifie son action au niveau interrégional pour faire face à l’urgence humanitaire au Soudan
Adré — Alors que des millions de personnes fuient la guerre et la famine au Soudan, les hauts responsables des Régions OMS de l’Afrique et la Méditerranée orientale se sont réunis au Tchad, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés soudanais, pour évaluer les besoins sanitaires urgents des personnes touchées par cette crise humanitaire complexe qui ne cesse de s’aggraver.
La mission vise à améliorer l’efficacité des opérations de l’OMS au Tchad, au Soudan, ainsi que dans les bureaux de la Région africaine (AFRO) et de la Région de la Méditerranée orientale (EMRO) afin de fournir aux communautés touchées des soins médicaux essentiels et de renforcer les opérations transfrontalières d’aide humanitaire dans les États du Darfour au Soudan.
« En tant que Représentante de l’OMS au Soudan, être témoin d’un tel niveau de souffrance parmi les réfugiés est difficilement supportable. Ils racontent leur vécu fait de violence, de deuil, et de famine. Compte tenu du grave état de dégradation du système de santé — les 241 établissements de santé du Darfour central ont été endommagés —, de la propagation des maladies et de l’imminence de la famine, il est de plus en plus difficile de répondre aux besoins croissants en matière de santé. Si nous n’agissons pas de toute urgence, nous ne pourrons que constater une augmentation de la morbidité, de la mortalité et une aggravation de l’impact du conflit actuel sur toutes les générations », a déclaré le Dr Shible Sahbani.
La famine s’étend à un rythme dévastateur. Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, l’initiative mondiale faisant autorité en matière de famine, affirme que le Soudan est confronté aux pires niveaux d’insécurité alimentaire aiguë jamais enregistrés dans le pays. Au cours des six derniers mois, le nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë a augmenté de 45 %, passant de 17,7 millions à 25,6 millions.
Parmi les priorités interrégionales de l’OMS figure l’intensification des opérations transfrontalières vers le Soudan, en particulier au Darfour, qui a été largement privé d’aide humanitaire. Mais le manque d’accès imposé par les parties au conflit et les ressources exsangues — seulement 18 % de l’action humanitaire au Soudan a été financée — limitent considérablement les opérations. De nombreuses vies pourraient être sauvées par l’ouverture du poste-frontière d’Adré entre le Tchad et le Soudan, pour permettre l’approvisionnement en aide humanitaire.
La représentante de l’OMS au Tchad, la Dre Anya Blanche, a déclaré : « Les Tchadiens ont été incroyablement hospitaliers et ont offert de la nourriture, de l’eau et un abri aux réfugiés qui arrivaient, mais les besoins sont immenses. Notre priorité est de créer des systèmes de santé intégrés pour les réfugiés et les populations d’accueil qui non seulement répondent aux besoins médicaux immédiats, mais permettent également d’améliorer les capacités de soins de santé du Tchad à long terme afin que l’avenir de la population ne soit pas tributaire de l’aide. »
La petite ville d’Adré, dans l’est du Tchad, qui comptait à l’origine 40 000 habitants, a vu sa population multipliée par six. Plus de 600 000 Soudanais et 180 000 Tchadiens rentrant dans leur pays sont arrivés à Adré depuis le début du conflit en avril 2023.
La plupart des personnes réfugiées ont survécu à de multiples déplacements alors que la violence qui a commencé à Khartoum se propageait dans différentes régions du Soudan. Elles ont traversé la frontière avec des blessures par balle, ont survécu à des viols et à des violences sexuelles, et ont marché pendant des jours alors qu’elles ne mangeaient pas suffisamment depuis des mois.
À la mi-avril, qui marquait le premier anniversaire du conflit, le nombre de personnes déplacées par celui-ci s’élevait à près de 8,7 millions. En trois mois seulement, ce chiffre a augmenté de plus de 45 %, et on estime que 12,7 millions de personnes sont déplacées aujourd’hui. Plus de 10 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du Soudan, tandis que 2 millions ont cherché refuge dans six pays voisins.
Le Dr Thierno Baldé, coordinateur du Centre régional d’urgence de l’OMS pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a déclaré : « Nous sommes témoins de la souffrance des gens ici. Ils n’ont rien et sont exposés à de nombreuses maladies, y compris des maladies à tendance épidémique. Les acteurs de l’humanitaire sont présents, mais les financements sont minimes. À l’OMS, nous travaillons collectivement entre les deux Régions pour rendre nos opérations aussi économes que possible en ressources. »
Avec la saison des pluies actuelle, les abris précaires et les conditions de vie lamentables, les craintes d’épidémies telles que le paludisme et le choléra, qui pourraient ajouter encore aux souffrances, sont au plus haut.
Le Directeur chargé des urgences pour la Région de la Méditerranée orientale (EMRO), le Dr Richard Brennan, a souligné la nécessité d’une solidarité et d’une attention mondiales. « Cette crise catastrophique, en évolution constante, bénéficie de très peu d’attention de la part de la communauté internationale. Nous pouvons faire plus, et nous devons certainement faire plus. La paix, l’accès et les ressources sont essentiels pour protéger la vie et les moyens de subsistance du peuple soudanais. »
Chargée de Communication
OMS Tchad
Email : coumbalay [at] gmail.com (coumbalay[at]gmail[dot]com)
Chargée de communication
Bureau régional pour l'Afrique
Email: lawsonagbluluf [at] who.int (lawsonagbluluf[at]who[dot]int)
Communications and marketing officer
Tel: + 242 06 520 65 65 (WhatsApp)
Email: boakyeagyemangc [at] who.int (boakyeagyemangc[at]who[dot]int)