Tchad : créer un environnement favorable au diagnostic précoce et au traitement de la lèpre
La Journée mondiale de lutte contre la lèpre 2024 a été commémorée au Tchad ce 1er Avril 2024, au centre de santé Habbena de N’Djamena. L’évènement s’est tenu sous la présidence du Secrétaire Général (SG) du Ministère de la Santé et de la Prévention, M. Dabsou Guidaoussou, en présence du Représentant de la Fondation Raoul Follereau au Tchad, du délégué de la Représentante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le pays, des autorités politico-administratives et des cadres du Ministère de la Santé.
Le thème de cette année, « vaincre la lèpre », a pour objectifs d’éradiquer la stigmatisation associée à cette maladie et de promouvoir la dignité des personnes affectées.
En 2022, 174 087 nouveaux cas de lèpre ont été notifiés dans le monde, soit 21,8 cas par million d’habitants, un chiffre en augmentation de 23,8 % par rapport à 2021. La Région africaine comptait 12,6 % de ces cas.
Au Tchad, la lèpre n’est plus un problème de santé publique depuis 1997. Cependant, le pays continue de dénombrer des cas. Ainsi, en 2023, 362 nouveaux cas, dont 86 % était de la forme la plus contagieuse et 33 des enfants, ont été notifiés. 138 des personnes nouvellement atteintes, soit près de 40 %, s’étaient faites diagnostiquées tardivement et en portent les séquelles.
Le Dr Kipese Gilson Paluku, délégué de la Représentante de l’OMS au Tchad, a rappelé l’objectif de la stratégie mondiale de lutte contre la lèpre 2021–2030, intitulée « vers zéro lèpre », qui est d’arriver à avoir « zéro infection », « zéro maladie », « zéro incapacité », « zéro stigmatisation » et « zéro discrimination ».
Dr Paluku a insisté sur la nécessité de créer un environnement nouveau où les patients n’hésiteront pas à venir se faire diagnostiquer et traiter. « Pour ce faire, il faut changer les mentalités pour que la lèpre ne soit plus une source de honte ou de préjugés. Nous devons éliminer les obstacles qui empêchent les personnes touchées et leurs familles de vivre dans la dignité et de jouir de tous leurs droits fondamentaux en tant que membres à part entière de la société. »
Le Secrétaire Général du Ministère de la Santé, M. Guidaoussou a quant à lui exhorté les délégations sanitaires provinciales du Ouaddaï, du Sila, du Salamat, de N’Djamena, celle du Lac et leurs districts sanitaires qui demeuraient hyper endémiques en fin 2023, à poursuivre de manière acharnée la lutte contre la lèpre.
Le SG a également relevé le besoin de ne pas exclure les malades de la lèpre de la communauté et rappelé la disponibilité et la gratuité des soins contre cette maladie. Il a été soutenu dans ce plaidoyer par la compagnie de théâtre Koravy qui a produit un sketch sur ces deux enjeux de la lutte contre la lèpre.
Reconnaissant le rôle joué par les partenaires, dont l’OMS, la Fondation Raoul Follereau, la Mission Evangélique Contre la Lèpre et le personnel soignant, M. Guidaoussou a aussi rendu hommage au Philanthrope Raoul Follereau, appelé encore « Apôtre des lépreux ou le Vagabond de la charité » qui a institué en 1954 la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre.
En marge de cette célébration, le Secrétaire Général de la Santé et de la Prévention a fait un don de vivres à la communauté des victimes de la lèpre au Tchad.