N’Djamena – Le Tchad a commémoré la 17e Journée mondiale de lutte contre le paludisme, sous le thème « Accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable », avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur fonds de la Coopération Monégasque, de l’UNICEF, du PNUD, de Malaria Consortium et de PermaNet.

La célébration a débuté par une cérémonie organisée dans la salle des fêtes de la Faculté des Sciences de la Santé Humaine de N’Djamena, la capitale du pays. Elle a été présidée par le Secrétaire général du Ministère de la santé publique et de la prévention, Dabsou Guidaoussou, en présence de Dr. John Eyong, représentant de la Représentante de l’OMS au Tchad et de Dr. Mahamat Saleh Issakha Diar, Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme. Les acteurs majeurs de la lutte contre le paludisme, des praticiens, des membres de la communauté et de nombreux étudiants étaient également présents à la cérémonie.

Au Tchad, le paludisme reste le principal problème de santé publique. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus touchés. En 2023, les cas de paludisme, au nombre de 1 727 230, représentaient environ 30 % de toutes les nouvelles consultations reçues par les formations sanitaires. Le paludisme a causé au cours de la même année, le décès de 2 864 personnes, ce qui représente environ 28 % de tous les décès enregistrés par le pays. 

Pour faire face à cette situation, le Tchad, avec l’appui de ses partenaires, dont l’OMS, multiplie les actions de prévention et de traitement. Le pays organise régulièrement des campagnes nationales de distribution de Moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action. La plus récente a permis de partager plus de 9 millions de moustiquaires imprégnées à plus de 19 millions de personnes, touchant près de 4 millions de ménages dans 17 provinces. Grâce à ces actions de distribution de masse, 80 % des ménages du Tchad possèdent au moins une moustiquaire et plus des deux-tiers d’entre eux disposent de moustiquaires imprégnées permettant de protéger 24,8 % d’enfants de moins de 5 ans et 22,2 % de femmes enceintes.

Le Tchad mène aussi des campagnes de chimio prévention saisonnière qui consistent à administrer des traitements mensuels durant les périodes de pluies aux enfants de moins de 5 ans. En 2023, le pays a introduit la technologie dans la conduite de ces campagnes. « Grâce à l’usage du digital, plus d’un million d’enfants ont bénéficié d’au moins 3 cycles de traitement soit 96,36 % des enfants contre 95,94 % en 2022 », s’est félicité le Secrétaire général du Ministère de la santé publique et de la prévention.

Le Tchad s’apprête également à procéder à l’introduction du vaccin contre le paludisme dans son Programme Élargi de Vaccination. « Le déploiement du vaccin antipaludique pour la première fois au Tchad est un espoir pour nos enfants et ceux de toute l’Afrique. Il marque une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme », a déclaré Dabsou Guidaoussou.

D’autre part, le pays a mené des études avec l’appui de l’OMS sur le test d’efficacité thérapeutique d’association de différentes molécules à Massakory, ville située à 145 km de N’Djamena. Les résultats de ces recherches ont été présentés lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme et serviront de base pour l’amélioration de la prise en charge. 

L’Organisation mondiale de la Santé s’est félicitée des efforts consentis par le Tchad dans la lutte contre cette maladie. Le pays est encouragé à « continuer d’investir dans la lutte contre le paludisme et à édifier des systèmes de santé résilients, tout en consolidant les soins de santé primaires afin de garantir la disponibilité de services de qualité pour tous », a souligné Dr John Eyong. « La Journée mondiale de lutte contre le paludisme est une belle opportunité de renouveler les engagements politiques et de donner un coup de fouet aux investissements dans la lutte antipaludique », a-t-il ajouté. L’OMS a également exhorté le pays, à renforcer son système de surveillance, de suivi et d’évaluation, afin de produire des données fiables pour cibler les interventions et adapter les services aux groupes les plus à risque. 

Le Coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme, Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, quant à lui, a plaidé pour un soutien continu des partenaires et une approche multisectorielle impliquant « autant les dirigeants et les décideurs du secteur public que du secteur privé ».

Outre les différents messages de plaidoyer lancés par les autorités, la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme 2024 au Tchad a été marquée par une prestation théâtrale de sensibilisation sur la gratuité des soins contre le paludisme et la visite de stands exposant des équipements et médicaments de référence utilisés par le pays pour la prévention et la prise en charge de cette maladie. 

Les festivités se sont achevées par une marche sportive et de sensibilisation de 5 Km, qui a réuni acteurs, étudiants et particuliers qui a débuté et s'est achevée au stade Paris Congo de N'Djamena.