Tchad : le Centre hospitalier universitaire « La Renaissance » autonome en oxygène médical

Tchad : le Centre hospitalier universitaire « La Renaissance » autonome en oxygène médical

N’Djaména – « Nous étions dans l’obligation de nous ravitailler en bouteilles auprès d’autres structures de santé, car nous disposions uniquement d’oxygène mural. Parfois, nous devions payer pour les remplir. Celles de 150 bars permettaient de sécuriser les malades en oxygène mural en cas de panne de notre centrale devenue vétuste, et les petites bouteilles servaient lors des transferts de patients, y compris en ambulance », déclare le Dr Ferdinand Nadji-Adjim, médecin du travail à l’hôpital La Renaissance.

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) « La Renaissance » est l’une des structures sanitaires les plus fréquentées de la capitale tchadienne. Il prend en charge des patients souffrant de pathologies graves nécessitant l’oxygénothérapie mais ses capacités sont limitées. L’oxygène est un dispositif important pour la prise en charge des patients souffrant de pathologies respiratoires. Il est également indispensable en chirurgie, pour les accouchements difficiles, y compris les césariennes, ainsi que pour la prise en charge des blessés et accidentés.

 Face aux difficultés liées à la vétusté de sa centrale de production d’oxygène installée en 2013 à l’ouverture de l’hôpital et aux défis d’approvisionnement auprès d’autres structures de santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds mondial ont renforcé les capacités techniques de l’hôpital « La Renaissance » en construisant une nouvelle centrale de production d’oxygène. Le Centre hospitalier universitaire est désormais doté d’une infrastructure moderne capable de produire 60 bouteilles de 150 bars par jour, soit 21 900 bouteilles par an.

Avec ce nouvel équipement fonctionnel depuis janvier 2025 et qui offre des garanties quant à la disponibilité de l’oxygène, le CHU « La Renaissance » a les moyens de sécuriser les patients dépendants de l’oxygène lors des transferts interservices et de répondre aux besoins fréquents qui lui sont adressés pour récupérer en ambulance des patients et des blessés, en grande partie en provenance des théâtres d’opérations. « Il nous arrivait de récupérer des patients oxygéno-dépendants avec des ambulances dépourvues d’oxygène, une situation qui rendait la prise en charge encore plus difficile. Avec cette nouvelle installation, nous offrons de meilleures conditions de prise en charge », a rassuré le Dr Daoud Salim Mahamat, Directeur général du CHU « La Renaissance ».

Le Ministre de la santé publique et de la prévention, le Dr Abdelmadjid Abderahim, a souligné l’impact de cette réalisation pour le système de santé du pays. « La nouvelle centrale fait partie des initiatives prises pour la modernisation de notre système de santé, y compris les infrastructures et les équipements », a déclaré le Dr Abderahim. « Notre objectif est de le rendre plus performant et résilient pour ainsi améliorer la santé et le bien-être des populations. »

Si l’hôpital se réjouit de cet appui de l’OMS et de ses partenaires, les responsables n’oublient pas le défi de la pérennité. Dans la dynamique de la durabilité, l’Organisation a soutenu la formation des techniciens locaux. Ils sont outillés pour garantir un fonctionnement optimal de cet équipement essentiel. « L’installation de cette centrale de production d’oxygène au CHU « La Renaissance » répond à un besoin vital en comblant le manque d’approvisionnement constant en oxygène pour les patients de cette structure de santé, compte tenu de son plateau technique élevé et de sa position dans la pyramide sanitaire où elle constitue le dernier recours », a relevé la Dre Blanche Anya, représentante de l’OMS au Tchad. « La formation des techniciens fait partie des dispositions prises pour assurer le bon fonctionnement des installations et par conséquent une bonne prise en charge en oxygène médical. »

En 2020, seulement deux hôpitaux disposaient de petites centrales à capacités très limitées. Aujourd’hui, en plus de « La Renaissance », les structures sanitaires de Bongor, de Moundou et le Centre hospitalier universitaire Le Bon Samaritain disposent de leurs propres centrales de production d’oxygène. Deux autres centrales sont en cours de construction dans les hôpitaux provinciaux de Gozbeida et d’Ati, et seront prochainement mis en service. 

Avec la nouvelle centrale au CHU « La renaissance », entre 600 et 1 000 patients nécessitant l’oxygénothérapie peuvent être pris en charge chaque année sans craindre une rupture de l’oxygène. La capacité de production de cette centrale permet également de desservir d’autres structures de santé, notamment le CHU de référence national.

« Cette centrale a eu un impact très positif sur la prise en charge des malades dans notre hôpital. Nous avons gagné en efficacité : contrairement à la situation d’avant, les malades sont accueillis dans l’ambulance avec de l’oxygène, et nous n’enregistrons plus de ruptures de stock. Nous sommes autonomes à la fois en oxygène mural produit par notre centrale et en oxygène en bouteille, produit par la nouvelle centrale construite par les partenaires », conclut le Dr Ferdinand Nadji-Adjim.

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