Au Congo, les comités de santé mobilisés pour l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle

Au Congo, les comités de santé mobilisés pour l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle

Brazzaville – « Avant, je n’allais pas au CSI [Centre de santé intégré] parce que le coût des soins était trop élevé et l’accueil laissait à désirer », raconte Christine, 58 ans, qui réside à Nzalangoye, dans le district de Ouesso dans le nord du Congo. 

En 2021, seulement 13,82 % de la population congolaise avait accès aux services de santé. Des obstacles tels que le manque d'information, les coûts élevés des prestations, l'insécurité et l'isolement géographique limitaient cet accès.

Le Ministère de la santé et de la population, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a lancé en 2022 un programme pilote visant à revitaliser 12 districts sanitaires à travers la création de plus de 70 comités de santé (COSA) dans le cadre de la Couverture sanitaire universelle (CSU).

Avec l’appui de l'OMS, près de 400 membres de COSA ont été formés pour sensibiliser les communautés, impliquer les populations dans la gestion des services de santé pour mieux répondre à leurs besoins, et encourager l'utilisation régulière des services de soins, tout en abordant des enjeux cruciaux comme la gratuité des médicaments.

« Quand les membres du COSA sont venus dans mon village, ils m'ont beaucoup convaincue et je suis retournée un jour en consultation dans notre CSI. J’ai été séduite », confie Christine.

Avec l’installation de cinq COSA dans le district de Ouesso, le taux de fréquentation dans les Centres de santé intégrés (CSI), est passé de 9 % à 57 % entre 2021 et 2022, complété par une hausse de 24 points de pourcentage en 2023. « La communauté a retrouvé confiance et les gens viennent désormais régulièrement se faire soigner », explique Dominique Ekani, président du COSA de Nzalangoye à Ouesso. « Le COSA joue un rôle crucial en tant que lien entre la communauté et le CSI, permettant une véritable cogestion de la santé. » 

À Ouesso, les résultats sont encourageants. Le taux de consultation prénatale est passé de 8 % en 2021 à 41 % en 2022, puis à 54 % en 2023 et le taux d'accouchement avec partogramme a plus que doublé passant de 10 % à 23 % entre 2021 et 2022.

De façon générale, dans les 12 districts sanitaires impliqués dans le programme de revitalisation, il a été constaté une augmentation moyenne de 10 % du taux de fréquentation dans les CSI. Avec les résultats obtenus, le programme sera bientôt étendu aux 40 autres districts sanitaires du pays.

« Depuis l'arrivée du COSA, le fonctionnement quotidien de notre CSI a beaucoup évolué », souligne Destin Ossickas, chef du CSI de Nzalangoye. « Nous avons appris à mieux comprendre la dynamique de la communauté, ce qui nous a permis d'améliorer la qualité des soins et de l'accueil, notamment pour les femmes enceintes. La participation des parents à la vaccination des enfants a fortement augmenté. »

Les COSA jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la désinformation lors des campagnes de vaccination. Grâce à leurs interventions, la couverture vaccinale a nettement progressé dans les zones ciblées, avec une augmentation atteignant jusqu'à 25 % dans le district de Mossaka-Loukolela dans l’est du pays.

« Je ne faisais pas vacciner mes enfants parce que je pensais que cela pouvait les rendre malades, pire, les tuer », confie Divine, une mère de trois enfants. « Les séances de sensibilisation du COSA m'ont fait changer d'avis. Il y avait des témoignages de parents qui avaient vacciné leurs enfants, et cela m'a touchée. Aujourd’hui, je suis fière car mon dernier enfant est à jour de ses vaccins. »

Dans les 12 districts concernés, 120 CSI ont également bénéficié d'un renforcement de capacités en gestion des médicaments et des finances, ce qui a permis de créer un environnement favorable à des soins de santé de qualité tout en réduisant les coûts.

« La mise en place des COSA dans le processus de revitalisation des districts sanitaires montre clairement l'efficacité de la cogestion des centres de santé intégrés dans l’amélioration des performances du pays vers la couverture sanitaire universelle », déclare le Dr Vincent Dossou Sodjinou, Représentant par intérim de l’OMS au Congo. « Fort de la valeur ajoutée des comités de santé, l’OMS travaille avec le gouvernement pour passer à l’échelle la participation communautaire en République du Congo. » 

Avec la mise en œuvre du programme de revitalisation dans le district sanitaire de Ouesso, le CSI de Nzalangoye est devenu le centre de santé privilégié pour Christine. « Maintenant je n'hésite plus une seconde à aller me faire soigner au CSI et j'encourage tout le monde autour de moi », conclut Christine qui ajoute : « grâce au comité de santé, nous sommes en meilleure santé ».

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Mohamed Diawara
Chargé de communication
OMS Congo
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