De la vitalisation à la revitalisation

île Mbamou
OMS/Ouedraogo.M
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De la vitalisation à la revitalisation

C’est en 1992 que notre pays, le Congo a formalisé le district sanitaire par la loi 014/92 du 29 avril 1992 votée par conseil supérieur de la République et promulguée par l’actuel chef de l’Etat, son Excellence Denis SASSOU NGUESSO. Je tiens à souligner qu’après la déclaration d’Alma Ata sur les soins de santé primaires, à laquelle le Congo avait souscrit, les experts Congolais avec les partenaires ont opté à juste titre pour une démarche scientifique parce qu’il fallait bien vérifier cette hypothèse à partir d’une démarche expérimentale. Bien avant 1992, précisément dans les années 1987, 1988 un projet a été développé dans le Niari avec l’appui de la coopération Allemande, je veux parler de GTZ, projet centré sur les soins de santé primaires tels qu’édictés par la déclaration historique et visionnaire sus indiquée dans son espace géographique de mise en œuvre que constitue le district sanitaire.

À la manœuvre, je peux vous citer l’un des éminents pionniers à la personne du Docteur BAKALA Dieudonné qui est actuellement à l’OMS et bien d’autres. L’hypothèse des soins de santé primaires avec ses différents paquets des soins et services qui améliorent la santé au sein des communautés notamment celle du couple mère enfant a été vérifiée. Dès lors, il n’y avait plus de doute, les institutions nationales compétentes ne pouvaient que décider de passer à échelle. La loi instituant le premier plan national de développement sanitaire sus référencée, plusieurs décrets et autres textes d’application furent actés permettant ainsi le développement de l’approche « district sanitaire » dans le pays.

La plupart des Districts sanitaires avaient atteint un degré de fonctionnalité très appréciable à la lumière de l’amélioration des indicateurs traceurs, de la réduction de la morbi-mortalité liée aux maladies infectieuses et parasitaires, de la motivation du personnel. Pendant cette période des décennies 80 et 90 les districts sanitaires étaient vitalisés

S’agissant de la stratégie opérationnelle, je vous rappelle que c’est un programme de coopération entre l’OMS et le Congo (Ministère de la Santé et de la Population), elle a été inspirée par le 13 -ème programme général de l’OMS qui concerne trois grandes interventions , à savoir : la protection de la santé universelle , la sécurité sanitaire et la promotion de la santé, un milliard de personnes supplémentaires pour chaque intervention. L’OMS et le Congo pour mettre en œuvre cette stratégie mondiale qui vise à mesurer l’impact direct sur les personnes, ont élaboré une stratégie opérationnelle avec pour ancrage le district sanitaire. Celui-ci demeure le cadre de mise en œuvre des soins de santé primaires, stratégie qui peut nous permettre de résoudre 95% des problèmes de santé dans cet espace géographique.

Docteur Jean-Claude MOBOUSSE c’est ainsi qu’on m’appelle, je suis Directeur Départemental des Soins et Services de santé du département de Brazzaville, Médecin Spécialiste de Santé Publique et actuellement Assistant au Centre Inter Etats d’Enseignements Supérieurs de Santé Publique (CIESPAC). La vision de la stratégie opérationnelle est très importante parce que le cinéma mental est focalisé sur le district sanitaire qui est l’unité opérationnelle du système de santé.

C’est bien l’approche district sanitaire qui va nous permettre d’atteindre l’ODD3 et la résilience du système de santé.

Dans les décennies 80, 90, je l’ai déjà souligné plusieurs districts sanitaires fonctionnaient normalement dans le pays, c’était une période de développement pour le système de santé congolais. Malheureusement, il y a eu ensuite éclipse faute de pérennisation des acquis et des bonnes pratiques, tensions de trésorerie nationale dues à la chute des prix des matières premières stratégiques, et des effets dévastateurs de la guerre civile de 1997.

Depuis plusieurs années l’ile Mbamou était une zone d’accessibilité difficile d’une aire de santé du district sanitaire de Talangai, ; les équipes s’y rendaient pour réaliser des stratégies avancées, impossible de réaliser les mobiles à cause des habitats très précaires.

C’est seulement récemment en 2019 à la faveur de la remise sur la table du débat déjà réengagé dans le pays sur les soins de santé primaires, la santé de base, le district sanitaire et la revitalisation des districts sanitaires que cette zone d’accessibilité difficile, aquatique, géostratégique et qui héberge au moins 13 000 âmes a été hissé au rang de districts sanitaires aux côtés des 51 autres répondants aux critères. Tout ceci découle de l’initiative de madame la ministre Jacqueline Lydia Mikolo avec l’accompagnement du Représentant Résident de l’OMS Dr Lucien Alexis MANGA.

Avec la naissance du concept de la revitalisation, il va sans dire que l’ile Mbamou n’est nullement concerné, la revitalisation concerne les anciens districts qui ont vécu, connu l’éclipse et qui doivent revivrent. En revanche le District sanitaire de l’ile Mbamou vient de naitre, n’a jamais vécu, doit maintenant vivre ; c’est la vitalisation de l’ile Mbamou.

Aujourd’hui ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’avec l’appui de l’OMS 11 districts sanitaires sont en train d’être revitalisés ; l’ile Mbamou est en pleine vitalisation, il n’y aucune comparaison possible, quoique certains districts trop vastes ont été redécoupés.

L’appui de l’OMS a permis de mettre en place l’équipe cadre et la formation du district sanitaire de l’ile Mbamou, la dotation en médicaments, la mise en place des comités de santé, sur 5 aires de santé dont 3 sont fonctionnelles. Le recouvrement des coûts a contribué à stabiliser le personnel par une motivation concurrentielle et cela a permis de renouveler le stock et générer les fonds.

Les femmes enceintes quant à elles viennent pour le suivi prénatal et les enfants sont vaccinés en stratégies fixes, mobiles et avancées ; la surveillance épidémiologique se réalise ; la prise en charge des malades, etc.

En somme, nous partons d’une morbi- mortalité élevée à une morbi-mortalité en pleine diminution ; les malades qui devraient être référés outre mesure ne le sont plus. Aujourd’hui, l’île Mbamou est capable de prendre en charge les cas de fièvre, de paludisme. Les résultats sont probants. Il y a un changement réel qui est en train de s’opérer.

En définitive, ce qui reste à faire, c’est le siège du district, sa logistique, l’organisation de la pharmacie du district, la modernisation des infrastructures, le développement des autres aires de santé.

Je vous confirme que le district sanitaire de l’ile Mbamou est en train d’être vitalisé grâce à l’appui de l’OMS dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie opérationnelle.

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Mariam Ouedraogo

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