République du Congo : des accouchements en toute sécurité à la maternité de l’hôpital général de Dolisie dans le contexte COVID-19
« Quand les femmes arrivent à l’hôpital et sont suspectées d’être un cas COVID-19, nous nous assurons d’être bien protégées par les équipements de protection individuelle, puis nous les rassurons parce que l’état mental est un élément très important avant tout accouchement », raconte Bertheline Loundou Malonbe, responsable des sages-femmes à l’hôpital général de Dolisie, une ville dans l’est de la République du Congo. « Une fois que nous sommes convaincues que notre patiente est tranquille, nous la conduisons dans la salle dédiée aux accouchements des cas suspects de COVID-19. »
En République du Congo, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière certaines difficultés et lacunes dans la prise en charge des femmes enceintes par les structures hospitalières. Le personnel était insuffisamment protégé et les patientes refusaient de se rendre dans les services de maternité par crainte d’être infectées. À l’hôpital général de Dolisie, le nombre d’accouchements du service de maternité est passé de 3917 en 2019-2020 et 7 décès à 3104 accouchements et 21 décès pendant la pandémie de COVID-19, notamment en 2021.
Dans la seule ville de Dolisie, près de 16 professionnels de la santé ont été infectés par le COVID-19 depuis la détection du premier cas de Covid-19 dans le pays, le 14 mars 2020. Non formés à la prise en charge des patients atteints par la maladie, beaucoup craignaient ainsi de s’en occuper. Dans le département du Niari, la situation a interpelé la coordination départementale pour le COVID-19, qui a jugé nécessaire, en juin 2020, de revoir l’organisation des services de maternité et la formation des médecins, sages-femmes, infirmiers et infirmières du département. La maternité de l’hôpital général de Dolisie a ainsi été retenue pour y aménager une unité d’accouchement dédiée à la prise en charge des cas suspects de COVID-19.
Une meilleure prise en charge des cas suspects
Les efforts ont tout d’abord porté sur la réfection de l’espace de prise en charge des cas suspects ou confirmés de COVID-19. Des lits dédiés aux accouchements ont été installés, ce qui n’existait pas auparavant. Les médecins, les sages-femmes et les infirmières ont été formés aux normes de prévention et de contrôle des infections, dont le port des équipements de protection individuelle, la gestion des accouchements dans le contexte de la COVID-19, l’évacuation des déchets biomédicaux et les définitions opérationnelles d’identification des cas suspects.
« La salle d’accouchement des femmes suspectées d’être infectées par la COVID-19 et le matériel utilisé pour la prise en charge des accouchements ont été améliorés par l’aménagement des locaux, et les conditions de prise en charge ont beaucoup changés parce que les sages-femmes et les infirmiers ont été formés à cela », explique le Dr Bernard N’Dala, chef du service de gynécologie et obstétrique à l’hôpital général de Dolisie.
Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des équipements de protection individuelle, des thermo flashs, des visières et des blouses à usage unique ont été mis à la disposition du personnel, ainsi que des tables d’accouchements et des bombonnes d’oxygène. Le circuit des patientes a été revu afin de limiter les interactions des cas suspects avec les autres patients. Le personnel a été formé aux normes de prévention et de contrôle des infections.
Un risque d’infection limité
Quand une femme se présente, chacun sait quoi faire. Il s’agit alors de les rassurer et de les protéger. « Ces nouvelles dispositions ont permis de limiter les risques d’infections entre patients et personnel et de rassurer les femmes avant leur accouchement », explique Dr Maurice Mpompolo Directeur Général de l’hôpital de Dolisie. « Le nombre d’infections du personnel a ainsi chuté de 16 infections à 0 infection à la date du 22 novembre 2021 et les consultations du service de maternité ont augmenté de 2 %. »
« Désormais, nous disons aux femmes enceintes de ne pas s’inquiéter car, même en étant testée positive à la COVID-19, elles peuvent guérir et avoir un bébé en bonne santé », a conclu le Dr Mpompolo.