Initiative WICS : la femme au centre de la lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus:
Réduire le fardeau des cancers du sein et du col de l'utérus grâce à la promotion de la santé, à la prévention, au dépistage et au diagnostic précoce fournis dans le cadre d'une approche intégrée et holistique. Tel est le but du projet WICS (Women Integrated Cancer Services in Africa) que l’OMS a présenté aux acteurs nationaux du ministère de la Santé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers de la santé, au cours d’un atelier d’information et d’engagement des parties prenantes, organisé à Abidjan le 27 février 2024.
Selon les experts de l’OMS, WICS est un projet qui prône l’intégration des services, notamment en termes de promotion de la santé, de la prévention, de la détection et du diagnostic précoces, du traitement, des soins palliatifs et de la réadaptation. Il est centré sur la femme et intègre l’ensemble des maladies non transmissibles, y compris la santé mentale.
« WICS s’attèlera à améliorer les capacités du personnel de santé au sein des communautés par des formations d’une part et, d’autre part, à fournir le matériel nécessaire pour aider les patients au niveau des soins de santé primaires. Il s’agit d’une étape décisive sur la voie d’une véritable équité en santé en Afrique, avec des perspectives nouvelles de collaboration entre le secteur public et le secteur privé, en vue de susciter un réel changement dans les systèmes de soins de santé », a souligné Dr Fatim TALL, Cheffe de Bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire.
Cette nouvelle initiative a pour porte d’entrée les cancers du sein et du col de l’utérus compte tenu de la lourde et préoccupante charge et pour la santé publique que ces pathologies constituent.
Les chiffres de l’OMS, partagés par ses différents orateurs à cette réunion, sont édifiants en la matière. « En 2022, l’Afrique a enregistré plus de 146 000 nouveaux cas de cancers du sein. Cinquante pour cent (50%) de ces malades sont décédées aujourd’hui », selon Dr Dillé Mahamadou Issimouha, Chargé de programme au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Faisant une comparaison avec les pays à revenu élevé, elle relève que « ceux-ci ont plus de cas de cancers du sein que l’Afrique, mais enregistrent très peu de décès (environ un cinquième). En Afrique de l’Ouest par exemple, la mortalité par cancer du sein se situe à 50%. La Côte d’Ivoire, malheureusement, fait partie de ces pays avec 54% de décès ». Quant au cancer du col de l’utérus, « l’Afrique contribue à la mortalité mondiale à hauteur de 23,1% », souligne Dr Ané Ambroise, chargé de programme de lutte contre les maladies non transmissibles au bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire. Si rien n’est fait, le tableau pourrait s’assombrir davantage. « Les projections montrent que d'ici à 2040, au niveau mondial, l’incidence des nouveaux cas va augmenter de 85% et la mortalité de plus de 89 % », prévient l’OMS. Pour renchérir, Dr Sharon Kapanbwe, chargé de programmes Cancer au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a fait noter qu’il est inadmissible aujourd’hui de voir une femme mourir d’une pathologie cardiovasculaire, des semaines après avoir consulté dans un centre de santé pour la prévention d’un cancer du sein ou du col de l’utérus. La multisectorialité et le partenariat, ainsi que l’innovation et la prise en charge holistique sont donc des maitres-mots de ce projet qui contribuera à la mise en œuvre des initiatives mondiales contre les cancers du sein (Réduire la mortalité due au cancer du sein de 2,5 % par an, afin de sauver 2,5 millions de vies d'ici à 2040) et du col de l’utérus (Stratégie mondiale pour accélérer l'élimination du cancer du col de l'utérus en tant que problème de santé publique, ainsi que ses objectifs et cibles associés pour la période 2020-2030), successivement lancées par l’OMS.
Le Directeur général de la santé, le Professeur Mamadou Samba, a pour sa part exprimé toute sa satisfaction en notant que « la Côte d’Ivoire, unique pays francophone à bénéficier du projet WICS, fera le nécessaire pour relever le défi aux côtés des autres pays que sont le Zimbabwe et le Kenya ». « Ce projet va nous permettre d’avancer dans la lutte contre les cancers du sein et du col de l’utérus en capitalisant les acquis des précédents projets dont SUCCESS», a-t-il affirmé.
Le représentant du ministère de la Santé a fortement insisté sur la volonté politique affichée et exprimée au plus haut niveau de l’État pour gérer le problème des cancers en général, et celui des cancers du sein et du col de l’utérus, en particulier. « Au niveau national, nous avons créé un programme national de lutte contre le cancer ; nous avons également créé un centre de prise en charge qui est le CNRAO (Centre national de radiothérapie Alassane Ouattara) ; nous avons un autre centre de radiothérapie en cours de création à Grand-Bassam ; nous avons enfin introduit la vaccination contre le HPV (papilloma virus) dans le programme élargi de vaccination. Les taux de vaccination sont en constante évolution », a-t-il cité. Le projet WICS se présente donc comme une opportunité « de mutualiser nos efforts pour que le maximum de femmes puisse en bénéficier » a-t-il conclu en demandant aux acteurs présents, « un peu plus d’engagement. Vous devez faire ce qu’il faut, en termes d’actions et d’activités, pour agir sur la réduction des cancers du sein et du col de l’utérus en Côte d’Ivoire. »
Le projet WICS permettra de fournir des services de prévention intégrés des cancers du col de l’utérus, du sein et des autres MNTs à plus de 30 000 femmes au cours des trois prochaines années, dans trois pays d’Afrique subsaharienne. La Côte d’Ivoire vient de tenir la toute première réunion avec les acteurs nationaux et les partenaires sur le projet. Le Kenya et le Zimbabwe devront lui emboiter le pas dès la première semaine de Mars 2024.
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