Comment l’OMS innove dans le recrutement des potentiels experts en vaccination grâce à la plateforme e-Skill en République démocratique du Congo

Une vue partielle du Batiment A, abritant le bureau de la représentation de l'OMS à Kinshasa, en République démocratique du Congo
OMS/Eugene Kabambi
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Comment l’OMS innove dans le recrutement des potentiels experts en vaccination grâce à la plateforme e-Skill en République démocratique du Congo

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment complété une importante liste d'experts en vaccination à l'échelle nationale pour soutenir la République démocratique du Congo (RDC) dans ses efforts de lutte contre les maladies évitables par la vaccination. Un avis d’appel à candidature avait été publié début janvier 2024 et avait recueilli plus de 1 728 curriculum vitae (CV) des candidats nationaux, essentiellement des médecins, pharmaciens et infirmiers qualifiés et ayant diverses expériences en santé publique pour des besoins en ressources humaines de 400 personnes. «Le but de cet exercice était de permettre à l’OMS de constituer un roster auquel le bureau de pays pouvait faire recours à tout moment et être en mesure de déployer rapidement ces personnels opérationnels à travers les 26 provinces de la RDC en cas de besoin », explique Cyrille Benon de l’équipe des ressources humaines du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

Ce processus de sélection a utilisé une approche innovante, à savoir : la plateforme d’évaluation des talents ‘eSkill’ pour conduire le test en présentiel, à Kinshasa et dans divers centres d’examen à travers le pays. Les personnels des bureaux provinciaux de l’OMS ou des agences des Nations-Unies ainsi que des ONGs partenaires ont été mis à contribution pour surveiller les épreuves écrites sur une durée de temps bien déterminée. 

Photo du Bureau de Pays de l'Organisation mondiale de la Santé en République démocratique du Congo, à Kinshasa - Crédit : OMS/Eugene Kabambi

Photo du Bureau de Pays de l'Organisation mondiale de la Santé en République démocratique du Congo, à Kinshasa - Crédit : OMS/Eugene Kabambi

L’administration de l’OMS a, à l’avance contacté des partenaires, notamment dans les provinces où l’OMS n’a pas de représentation en vue d’identifier des centres disponibles pour les tests et faciliter l’accès des candidats aux salles le 13 février dernier. Pour ce faire,  « chaque candidat devait avoir son propre ordinateur portable et une connexion Internet pour le test en ligne afin d’être en mesure de répondre aux questions techniques dès que la plateforme est activée », ajoute Benon. Pour les candidats qui étaient en dehors de la RDC, ils ont été orientés vers les autres bureaux de l’OMS en Afrique. Aussi, « dès la fin du test, les résultats étaient immédiatement disponibles dans notre système ».

« Donner la priorité aux experts en vaccination hautement qualifiés et expérimentés a toujours été une partie importante du travail que nous faisons méticuleusement en toute transparence. Un test aussi rigoureux, sans interférence mais tenant compte de l’inclusion et du respect de la diversité est un moyen majeur d’y parvenir, en particulier pour donner aux communautés locales les moyens de s’approprier leurs soins de santé et de garantir que chaque enfant ait accès à des vaccins vitaux dont il a besoin pour être protégé des maladies telles que la polio, la rougeole, la fièvre jaune etc.», a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, Représentant de l’OMS en RDC.

« Cette réussite est un brillant exemple des bonnes pratiques d’utilisation des solutions numériques en santé et de l’étroite collaboration avec nos partenaires. De l’élaboration de la microplanification à la mise en œuvre des campagnes de vaccination de qualité, ces experts joueront un rôle central pour assurer la gestion et la supervision technique des vaccinateurs et des professionnels de santé à divers niveaux, afin de contribuer à la vaccination de tous les enfants et accroitre les performances du programme élargi de vaccination (PEV), y compris dans les zones de santé difficiles d'accès», ajoute le Dr Sambo.

En quatre semaines, le recrutement a abouti à 357 candidat(es) retenus dans cette courte liste de réserve, essentiellement celles et ceux qui ont un score de plus de 50 %. Reste aussi le temps de faire toutes les vérifications nécessaires sur chaque postulant, entre autres les diplômes et les aspects liés à l’intégrité.  

« Je n’avais jamais été appelée auparavant par l’OMS pour faire un test de recrutement, en dépit de plusieurs tentatives faites pour postuler. Aujourd’hui, j’ai été agréablement surprise et contactée pour la toute première fois à concourir. Cela est déjà un grand pas dans la bonne direction », note Eloïse*, une des candidates s’exprimant au sortir de la salle d’examen. 

L'initiative, dirigée par l'OMS, vise à renforcer la qualité de l’assistance technique qu’elle apporte au ministère de la Santé et au programme de vaccination en particulier, afin d’améliorer l'accès aux soins de santé essentiels et aux vaccins à tous les enfants. 

Au cours des deux dernières années (2022-2023), la RDC a enregistré plus de 819 cas de poliovirus variants de type 1 et de type 2. Des vastes campagnes nationales de vaccination soutenues par le gouvernement de la RDC, les partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la polio (IMEP), la Fondation Bill et Melinda Gates, CDC des États-Unis, ont été organisées à l’échelle nationale pour réduire le nombre d’enfants zéro dose et de ceux qui sont sous-vaccinés, y compris dans les communautés les plus isolées. 

Dans le même temps, 2023 a vu encore la RDC franchir la barre de 311 500 cas présumés de rougeole, causant plus de 5 799 décès, presque autant que durant la grande épidémie de 2019. Ces épidémies interpellent sur l’urgence de mettre en œuvre l’ambitieux plan national de rattrapage des enfants qui n’ont pu recevoir tous leurs vaccins notamment pendant la pandémie de COVID-19. 

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* nom d'emprunt 

Une vue partielle du Batiment A, abritant le bureau de la représentation de l'OMS à Kinshasa, en République démocratique du Congo
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