Trois ans après une grande épidémie, Madagascar choisit l’engagement communautaire pour lutter contre la rougeole.

Trois ans après une grande épidémie, Madagascar choisit l’engagement communautaire pour lutter contre la rougeole.
OMS Madagascar
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Trois ans après une grande épidémie, Madagascar choisit l’engagement communautaire pour lutter contre la rougeole.

Sakaraha – Assise sur un banc du centre de santé de base (CSB) de Sakaraha, dans le Sud-Ouest de Madagascar, Nirina Ramiandrisoa patiente avec son fils et deux nièces. Enceinte, la jeune femme ne veut plus « donner la vie et la perdre par ignorance ». Elle est donc venue pour prendre part à la campagne nationale de suivi de la rougeole, organisée du 16 mai au 22 dernier.

En une semaine, 95% des 4,4 millions d’enfant de 9 à 59 mois visés ont été vaccinés dans les 23 régions du pays. À Sakaraha comme dans les autres régions, en plus des affiches publicitaires, des spots radios et télé, une pré-campagne de trois jours a battu son plein avec le passage des AC à travers le ‘’Tam-tam’’ (sortie tapageuse avec mégaphone et sonorisation diffusant des messages et chansons de sensibilisation) dans les quartiers, les marchés et les localités difficiles d’accès.

En 2019, Nirina Ramiandrisoa a perdu sa fille, victime de l’épidémie de rougeole qui avait sévit dans tout le pays et a entrainé 1080 décès. « Aimer son enfant, c’est aussi le protéger de toute maladie », dit-elle pour expliquer pourquoi elle fait vacciner son fils et ses nièces.

En attendant son tour, elle s’était érigée en sensibilisatrice rassurant et encourageant les autres mères qui comme elle, étaient venues faire vacciner leurs enfants. « Samedi dernier, lorsque j’ai entendu les agents communautaires (AC) annoncer qu’il y aurait aujourd’hui cette campagne de vaccination, ma joie fut tellement grande que j’avais hâte d’être à ce jour pour pouvoir enfin faire vacciner mon enfant. Je ne voudrais pas qu’il subisse le même sort que ma défunte fille car la rougeole est une maladie grave qui peut ôter la vie et s’il y a un vaccin qui permet de l’éviter pourquoi ne pas le faire en plus il est gratuit ! », raconte-t-elle.

En octobre 2020, Madagascar a introduit la deuxième dose du vaccin contre la rougeole (VAR2), mais la couverture reste très basse. Soixante-quinze (75) districts ont notifié des cas suspects de rougeole, 27 cas de rougeole IgM positif et 34 cas de rubéole depuis le début de l’année 2022. Le risque d’épidémie est réel au regard des faibles couvertures vaccinales obtenues en 2020 (30 % de la population) et 2021 (42 %). À ce jour, aucune flambée n’a été notifiée et les cas signalés restent éparpillés dans différentes localités.

La pandémie de COVID-19 fait partie des facteurs qui expliquent la diminution des couvertures vaccinales entrainant une augmentation du nombre d’enfants susceptibles de contracter la rougeole. « Cette campagne a été réalisée pendant une période d’accalmie de la COVID-19, ce qui a permis de rassurer la population. Il faut noter que les mesures de précautions (port de masque et lavage des mains par les vaccinateurs et autres acteurs) ont été respectées », explique le Dr Laurent Musango, Représentant de l’OMS à Madagascar.

Pour Rasolofoarimanana Lova Mamitiana, Responsable du Programme Élargi de vaccination (PEV) dans le district de Sakaraha, tous les parents présents dans le CSB II ont été encouragés par les AC qui, au vu de l’épidémie de rougeole à laquelle Madagascar a fait face en 2019, ont décidé de soutenir le gouvernement qui offre à travers le Ministère de la Santé la chance de sauver des vies.

« Cette année, la communauté s'implique davantage dans les questions liées à la lutte contre la rougeole, en vue de contrôler et réduire cette maladie dans la région » indique Rasolofoarimanana Lova Mamitiana. « Plusieurs mères ont fait des heures de marche pour se rendre ici aujourd’hui avec leurs enfants. Si chaque année nous augmentons la participation communautaire comme nous l’avons fait cette année, nous donnerons une grande valeur à notre lutte pour garantir un pays sans épidémie de rougeole. »

L’OMS a activement participé à cette campagne de vaccination à travers son appui technique depuis sa planification jusqu’à sa mise en œuvre. D’où les activités de supervision, le monitorage indépendant qui est d’ailleurs une activité exclusive de l’OMS qui dispose d’un personnel expérimenté dans l’organisation des campagnes de vaccination dans toutes les 23 régions mais aussi au niveau central.

 « Cette équipe a participé à la coordination de la campagne, au suivi journalier des préparatifs, à la supervision sur terrain mais aussi à la réalisation du monitorage indépendant qui permet d’identifier les localités mal couvertes et de proposer des solutions immédiates pour atteindre toutes les cibles. L’OMS participera aussi à l’enquête post-campagne qui sera réalisée le 29 juillet prochain, pour évaluer la qualité de la campagne et mesurer les résultats obtenus », s’est félicité le Dr Laurent Musango, Représentant de l’OMS à Madagascar.

Trois ans après une grande épidémie, Madagascar choisit l’engagement communautaire pour lutter contre la rougeole.
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