Le dépistage et les soins combinés de la tuberculose et du VIH réduisent l'infection et la mortalité au Niger

Le dépistage et les soins combinés de la tuberculose et du VIH réduisent l'infection et la mortalité au Niger

Niamey – « Il y a 6 mois, j’étais venu au CSI [Centre des soins intégrés] de Talladjé pour me faire consulter, car je ne me sentais pas bien. Pour moi, cela devrait être une simple grippe, mais mon mal était beaucoup plus profond », relate Ali, 47 ans, résidant dans le quartier Talladjé à Niamey, au Niger. « J’ai été diagnostiqué positif à la tuberculose et au VIH. »

La tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde et elle est responsable d’environ 1,5 million de décès par an. Elle est également la principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Au Niger, la prévalence de la tuberculose chez les PVVIH était estimée à près de 4 % en 2019, alors que le taux de décès était de 21 %, selon les statistiques du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT).

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que le risque d’apparition d’une tuberculose est 20 à 35 fois plus élevé chez les PVVIH que chez les personnes séronégatives. Pour répondre à cette co-infection TB/VIH, l’OMS recommande entre autres la mise en place de guichets uniques. Un guichet unique est un service dans une structure de santé au niveau duquel les malades coinfectés de la tuberculose et du VIH peuvent bénéficier des soins intégrés pour les deux pathologies. 

Cette approche permet de réduire le retard de la mise en route du traitement antirétroviral, d’augmenter le pronostic vital, de limiter la fréquentation de plusieurs structures et de réduire les taux d’abandon des traitements.

En 2020 avec l’appui de l’OMS, le Niger a lancé une opération pilote qui a conduit à la mise en place de 65 premiers guichets uniques. L’Organisation a aussi contribué à la mobilisation de partenaires tels que le Fonds mondial pour le financement de l’expansion de cette approche.

Avec le financement du Fonds mondial, environ 197 Centres de dépistage et de traitement (CDT) de la tuberculose ont été transformés en guichets uniques pour la prise en charge de la co-infection TB/VIH. A la fin de l’année 2023, le Niger disposait de 262 guichets uniques sur les 291 CDT que compte le pays. 

« Ceci a vraiment contribué à améliorer la performance des résultats. Nous avons enregistré une augmentation de 50 % de proportion des malades coinfectés de tuberculose et VIH qui ont été dépistés et traités. Nous avons réduit considérablement le retard dans le démarrage du traitement aux antirétroviraux (ARV) chez les patients », a souligné le Dr Oumarou Safi, Point focal tuberculose/VIH au PNLT.

En trois ans de mise en œuvre de la stratégie de guichet unique, près de 90 % des CDT ont été transformés en guichets uniques et sont fonctionnels. La prise en charge de la co-infection tuberculose/VIH est passée de 3 % à 89 % et le taux de mortalité a été réduit de 21 % en 2019 à 14 % en 2022.

Ensemble, l’OMS et le Fonds mondial ont soutenu la formation de plus de 400 travailleurs de la santé en techniques de counseling en matière de VIH, dans le domaine du dépistage et également de la prescription des médicaments ARV. Mariama Issoufou, Responsable du CSI de Talladjé, a bénéficié de cette formation en février 2023.  « Avant, nous ne prenions pas en charge les cas de VIH, par manque de compétences et de moyens. Actuellement, nous prenons en charge la co-infection TB/VIH », explique-t-elle. 

En 7 mois de mise en œuvre de l’approche guichet unique, le CSI de Talladjé a enregistré 82 patients tuberculeux, dont trois dépistés séropositifs et mis sous traitement ARV. 

« Avec cette nouvelle approche, nous pouvons prendre en charge les malades infectés par le VIH. Avant, nous les référions aux centres prescripteurs d’ARV. Maintenant, ils sont directement pris en charge à notre niveau, ils n’ont aucun coût à payer. Il y a aussi la confidentialité et la facilité de s’en procurer », indique Mariama Issoufou.

Le Niger ne compte pas rester en si bon chemin. « Nous espérons réduire davantage le taux de mortalité et l’amener à un taux normal qui est de 5 % », a déclaré la Dre Mariama Baissa, Chargée de programme TB/VIH à l’OMS-Niger. 

Le pays compte mobiliser des ressources supplémentaires afin de continuer à riposter à cette double menace sanitaire. La sensibilisation, l'accès aux soins de qualité et le suivi régulier des patients restent des piliers essentiels pour prévenir la propagation de la co-infection tuberculose/VIH et améliorer la santé des populations nigériennes.

« Après avoir été dépisté positif à la tuberculose et au VIH, je suis pris en charge ici même au CSI Taladjé. Je suis suivi par la major du centre qui m’a bien accueilli. Elle me donne tous les médicaments gratuitement », confie Ali. « Depuis le début de mon traitement, il y a six mois, mon état de santé s’est beaucoup amélioré. Je n’ai plus aucun signe, je mange normalement et je me sens bien. »

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Kayi Lawson

Chargée de communication 
Bureau régional pour l'Afrique
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VOLOLONARIVO Harilala Myriam

Communication Officer
WHO Niger
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