Le Niger multiplie les efforts en vue de la promotion de l’allaitement maternel

Une jeune maman qui allaite son bébé dans la région de Maradi
Myriam H. Vololonarivo
Credits

Le Niger multiplie les efforts en vue de la promotion de l’allaitement maternel

A l’instar des pays du monde, le Niger a célébré la semaine mondiale de l’allaitement maternel. Avec un taux de fécondité de 6,2% selon l’enquête ENAFEME 2021, le pays fournit des efforts concernant la santé des enfants et en particulier leur alimentation.

D’après les résultats de la dernière enquête SMART 2022, le Niger affiche un taux de 21,8% d’allaitement maternel exclusif.  Dr Ibrahim Attimou Assalama, cheffe de Service ANJE (Alimentation du Nouveau-né et du Jeune Enfant) à la Direction de la Nutrition du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales explique que les défis que les mères rencontrent dans l’adoption de l’allaitement maternel exclusif sont principalement liés aux facteurs socio-culturels. Les doyennes qui exigent qu’à la naissance, le bébé soit abreuvé de l’eau de Zam - Zam (une sorte d’eau bénite), de dattes sont mâchées par le père ou un proche parent et le jus qui en est issu est donné en guise de premier repas.

Aussi, selon les groupes ethniques il y a des décoctions à base de plantes qui sont ajoutées au menu du nouveau-né destinées à rendre le bébé plus fort et costaud. Ensuite de par certaines pratiques, il est interdit d’allaiter le bébé dès la naissance car dans les perceptions et les représentations locales « le premier lait est impur surtout chez les primipares, provoque des constipations et diarrhées qui peuvent causer la mort du nourrisson ». Ce qui empêche la mise au sein immédiate de l’enfant et le prive des avantages du colostrum.

« Il y a également une large pensée selon laquelle le Niger est un pays chaud où l’enfant risque de se déshydrater s’il n’est nourri qu’au sein pendant les six premiers mois de sa vie. Par conséquent, les jeunes mères sont convaincues de la nécessité d’ajouter l’eau à l’allaitement de leur bébé. D’ailleurs, il est fréquent de constater certaines femmes travailleuses qui ignorent que le lait maternel peut se conserver à l’air ambiant, font recours à d’autres aliments pour nourrir leur bébé pendant leur absence », ajoute-t-elle.  

Afin de promouvoir l’allaitement exclusif, le Niger appuyé par ses partenaires dont l’OMS a élaboré une stratégie nationale pour l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant. Dans cette stratégie, des outils comme les carte-conseils ont été développées et mis à la disposition des centres de santé pour présenter aux femmes lors des séances de sensibilisation et d’éducations nutritionnelles. Ces supports sont disponibles même au niveau communautaire tel qu’auprès des relais et groupes de soutien pour les pratiques optimales de l’ANJE animés par les maman-lumières. Celles-ci sont des femmes ayant pratiqué et réussi l’allaitement exclusif et qui servent de modèles aux jeunes mamans.

Il y a également la mise en place des Foyers d’Apprentissage et de Réhabilitation Nutritionnelle (FARN) dont l’objectif est d’induire un changement social de comportement durable en matière de soins, d’alimentation, de nutrition et de recours aux services de santé dans la communauté en faveur des enfants de moins de 5 ans. Dans le cadre de la lutte contre la malnutrition, ces foyers organisent des sessions de sensibilisation pour promouvoir l’allaitement exclusif.  D’autres initiatives comme « l’école des maris » servent également à sensibiliser les hommes afin qu’ils soutiennent leurs femmes pour l’utilisation des services de santé et adopter des bonnes pratiques telles que l’allaitement exclusif et des messages sont diffusés sur les médias nationaux et locaux afin de toucher les populations en zones rurales.

Au plan législatif, le Niger a été l’un des premiers pays de l’Afrique de l’Ouest à rendre le congé de maternité obligatoire par la loi, les femmes recevant une compensation complète pour les 98 jours civils auxquels elles ont droit dans le secteur formel.

Au niveau politique, le pays célèbre chaque année la SMAM (semaine mondiale de l’allaitement maternel exclusif) par le discours de lancement par le ministre de la Santé, les débats télévisés par les experts en la matière sur les bienfaits de l’allaitement exclusif et l’intensification de la sensibilisation à travers les radios et les relais communautaires. Avec l’affectation des nutritionnistes à tous les niveaux du système de santé pour l’implémentation des activités de nutrition de qualité, des initiatives dénommées « structures de santé amies de bébé » sont mises en place.

« Il s’agit de la promotion des pratiques optimales d’allaitement dans les formations sanitaires conduisant à la labélisation de celles qui déclarent un taux de mise au sein immédiate et de continuité de l’allaitement maternel satisfaisant. Les conseils et sensibilisations sont fournis depuis les soins prénataux afin de préparer les mères à l’application de ce processus qui renforce la protection immunitaire de l’enfant. Toutes ces approches visent à favoriser l’implémentation de l’initiative ‘’Plus Fort avec le Lait Maternel Uniquement’’, conclut-elle.

Une jeune maman qui allaite son bébé dans la région de Maradi
Myriam H. Vololonarivo
Credits
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Fati AMADOU OUMAROU

Communications Officer

WHO Niger

Email:fatia [at] who.intstyle="color:#467886; text-decoration:underline"