Aminata, guérie d’Ebola, est devenue « garde malade »

Aminata, guérie d’Ebola, est devenue « garde malade »
WHO/Ibrahima Kaba
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Aminata, guérie d’Ebola, est devenue « garde malade »

N’Zérékoré, Guinée – Quand on lui a annoncé sa contamination par Ebola, Aminata Milimono s’est crue condamnée. Puis, prise en charge au centre de traitement (CT- épi) de N’Zérékoré, elle a guéri.

« Quand on m’a dit que j’avais Ebola, je me suis dit que ma vie est finie », raconte aujourd’hui la sexagénaire, à la tête d’un foyer de huit enfants. « Mais quand j’ai été admis au centre de traitement, le premier comprimé que j’ai pris a soulagé la diarrhée. Et, cela m’a donné un peu d’espoir. La prise en charge était efficace et on m’auscultait à chaque moment, les infirmières et les médecins sont très attentionnés. Les conditions dans lesquelles on traite les malades remonte beaucoup le moral et donne de l’espoir. »

Aminata Milimono est l’une des premières personnes guéries depuis la réapparition du virus Ebola en Guinée, le 14 février dernier. Dès la notification du premier cas dans la préfecture de N’Zérékoré, les autorités guinéennes ont pris des dispositions, en collaboration avec l’OMS, pour contrecarrer une épidémie qui a fait plus de 11 000 morts entre 2014 et 2016 dans trois pays de la sous- région (Guinée, Liberia et Sierra Leone). A ce jour, la nouvelle épidémie a déjà entraîné le décès de six personnes et nécessité le suivi de plus de 360 contacts repartis entre la sous-préfecture de Gouécké et la commune urbaine de N’Zérékoré.

Infectée après un enterrement

Aminata Milimono, qui faisait les travaux champêtres pour subvenir aux besoins de son foyer, a été infecté par le virus au contact de sa nièce. Celle-ci avait assisté à l’enterrement d’une infirmière qui travaillait dans un centre de santé à Gouecké, près de la ville de Nzérékoré, au sud-est du pays, début février. Les autres personnes ayant assisté à l’enterrement, dont la nièce d’Aminata Milimono, ont été atteintes de diarrhée, de vomissements et de saignements dans les jours qui ont suivi.

« Je me suis rendu au chevet de ma nièce pour la soutenir », raconte la sexagénaire. « Mais sa maladie persistait, elle vomissait, elle était fatiguée et faisait une forte fièvre. Finalement elle a fini par succomber. Je me suis rendue à la morgue pour toucher une dernière fois à son corps avant son enterrement. Après l’enterrement, le mercredi 10 février 2021, j’ai eu une forte fièvre et la diarrhée, le dimanche suivant, pendant toute la nuit. » Le lendemain, Aminata reçoit un appel de sa sœur, mère de la défunte et gynécologue à Conakry, qui voulait s’enquérir de son état de santé. A l’époque, le décès de l’infirmière de Gouécké défrayait la chronique. « Je lui ai expliqué mon état et elle m’a immédiatement conseillé de contacter les services de santé car j’étais un cas suspect. Nous avons passé un appel à la Direction préfectorale de la Santé et un certain Dr Enogo, épidémiologiste à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, a dépêché une ambulance pour me chercher à la maison et me conduire au centre de traitement ».

Guérie en deux semaines

Au centre de traitement, Aminata Milimono reçoit des médicaments trois anticorps monoclonaux, fournis aux autorités sanitaires locales par l’OMS dans le cadre de la riposte contre la maladie à virus Ebola. Deux semaines plus tard, Aminata était guérie et libre de rejoindre son domicile. « Quand je suis sortie du centre de traitement, j’ai rendu visite à mon amie, qui était ravie de me voir. Je n’ai pas du tout connu de stigmatisation quand je suis rentrée à la maison après mon traitement. Et mes enfants et mes proches se sont tous fait vacciner dès le lancement de la campagne de vaccination, puisqu’ils étaient cas contact. » Avec un ratio de 200 vaccinés en moyenne par jour, les activités de vaccination se poursuivent dans les localités ciblées, tout en suivant les contacts et leurs contacts.

Aminata Milimono s’est très vite engagée à aider les autres malades, à sa manière. « J’étais motivée et les médecins m’ont proposé de venir aider au CT-épi comme garde malade. Au début, je m’occupais d’une nourrice qui était admise au centre de traitement. Je m’occupais de son bébé et faisais en sorte qu’ils aient tout ce dont ils ont besoin. Depuis le départ de la nourrice, je continue d’aider le personnel et les malades dans la mesure du possible ».

Volontaire au centre de santé

Joviale, « Amy », comme tout le monde l’appelle, est devenue la « maman » des infirmières et médecins du centre de traitement. Dans le quartier, elle sensibilise les habitants à la nécessité d’être vacciné pour se prémunir de la maladie à virus Ebola et les exhorte à se présenter aux services compétents dès qu’ils en perçoivent les symptômes. « Une équipe de l’OMS est venue me rendre visite pour me réconforter et apporter son soutien en termes de kits sanitaires. Au centre, je les voyais tous les jours quand j’étais malade. Et c’est très important pour un malade que quelqu’un se préoccupe de lui. »

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