La pandémie de COVID19 semble reléguer au second plan les préoccupations et les problématiques majeures de santé publique comme le paludisme qui est le premier motif de consultation dans les centres de santé au Tchad.

Conscient du risque de régression des indicateurs sanitaires, l’Organisation mondiale de la Santé appuie le Tchad dans ses efforts à maintenir les acquis des différents programmes sanitaires tout en continuant à riposter contre la Covid19. C’est ainsi que ce 4 mars 2021, le Bureau de la Représentation de l’OMS a fait un don au Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale composé des produits médicaux ci-après :

• Des médicaments antipaludiques notamment des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine, équivalents à 62 400 traitements ;
• 125 000 Tests rapides pour le diagnostic du paludisme ;
• 25375 solutés injectables pour perfusion ;
• 37.200 perfuseurs ;
• 69 concentrateurs d’oxygène et les accessoires pour la prise en charge des cas sévères de COVID19 ;
• 55 moniteurs de paramètres cliniques des patients en réanimation avec accessoires ;
• 174 oxymètres de pouls pour la surveillance clinique des patients COVID19.

 Le Représentant de l’OMS au Tchad Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo  dans son allocution a appelé les partenaires à intensifier leurs appuis au Tchad dans ses efforts inlassables à combattre le paludisme,« En effet, avec plus de 1.200.000     personnes qui ont souffert de paludisme en 2019 dont plus de 3000 en sont mortes, soit un taux de décès de 34%, le paludisme    demeure le problème de santé numéro 1 au Tchad et en dépit des succès relatifs à la mise en œuvre de la chimio prévention du paludisme saisonnier chez l’enfant (plus de 1.600.000 en ont bénéficié en 2019 par exemple) dans tous les 62 districts éligibles  du pays, de nombreux défis restent à relever pour arriver à casser les tendances de ce fléau toujours en hausse : (i) la prévention avec une insuffisance dans la mise en œuvre du traitement préventif intermittent chez la femme enceinte (ii) le    diagnostic avec une faible utilisation des tests rapides et (iii) le suivi du protocole national de prise en charge du paludisme  (iiii) la faible utilisation des moustiquaires imprégnés d’insecticides à longue durée d’action ou MILDA par les ménages »  souligne-t-il.  

Le présent don vise aussi d’une part, à booster les activités du programme national de lutte contre le paludisme dans le contexte de la COVID19 et d’autre part à renforcer le plateau technique de la prise en charge des cas sévères dus à cette pandémie.

 « Depuis le début de l’épidémie en mars 2020 jusqu’au 23 juin 2020, un seul laboratoire à N’Djamena était capable de réaliser le diagnostic de la COVID-19 pour une capacité maximale de 100 tests par jour. Actuellement, 17 laboratoires le font (5 à N’Djamena et 12 en provinces) avec une capacité moyenne globale de 4000 tests par semaine. Cela démontre la grande résilience du pays face à l’épidémie et je félicite les autorités nationales dans leur persévérance dans cette lutte contre la Covid 19 qu’il faut maintenir dans le pays et en Afrique » s’est réjoui le Représentant de l’OMS au Tchad.

 Le Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo a terminé ses propos en réitérant l’engagement de l’OMS à poursuivre les appuis aux différents secteurs et programmes de la santé au Tchad, particulièrement le soutien au gouvernement et à la population tchadienne dans leurs efforts à réduire les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la COVID-19.

 Le secrétaire d’Etat à la Santé et la Solidarité nationale Dr Djiddi Ali Sougoudi. Tout en reconnaissant la pertinence du don, a pour sa part insisté sur la problématique de la prise en charge du paludisme au Tchad «  je m’engage personnellement à assurer un suivi rigoureux de la distribution et l’usage rationnel des produits médicaux remis, en particulier les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine et les tests de diagnostic rapide du paludisme »●