Comment faire face aux implications des nouvelles recommandations de l’OMS prônant le traitement précoce du VIH dans la Région africaine

Comment faire face aux implications des nouvelles recommandations de l’OMS prônant le traitement précoce du VIH dans la Région africaine

Le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Sambo, a proposé un ensemble de mesures à l’intention des pays de la région, dans le cadre de la mise en œuvre des nouvelles recommandations de l’OMS concernant l’utilisation de la thérapie antirétrovirale (TAR) pour la prévention et le traitement du VIH.

Les recommandations du Dr Sambo sont contenues dans un rapport qui sera présenté jeudi aux Ministres de la Santé de la Région africaine de l’OMS à leur rencontre annuelle – le Comité régional de l’OMS pour l’Afrique – qui a lieu à Brazzaville, Congo.
 
Les nouvelles recommandations de l’OMS, publiées en juin cette année, prônent notamment le traitement précoce des personnes vivant avec le VIH et la promotion du traitement des enfants de moins de cinq ans infectés par le VIH ainsi que des femmes enceintes ou allaitantes. Les recommandations sont susceptibles de renverser la tendance de l’épidémie du VIH si elles sont appliquées intégralement par les Etats membres. Cependant, cela aura des implications.     

Le nombre d’individus nécessitant des TAR dans la région augmenterait de 53%, passant de 12,4  millions à 19 millions. Cela nécessiterait un financement additionnel d’un milliard de dollars EU par an.

Pour boucler ce financement, le Directeur régional propose que les pays affectent davantage de fonds à leurs propres programmes nationaux de lutte contre le VIH tout en mobilisant les fonds provenant des sources nationales et internatio-nales.” 

Pour bénéficier au maximum des avantages liés à l’introduction de ces recommandations, il faudra faire passer le test à davantage de personnes et mettre sous traitement celles qui seront testées positives. Cela constitue un énorme défi à relever dans une région où plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH ignorent leur statut sérologique; et beau-coup de ceux qui font lr test commencent le traitement lorsque leur système immunologique est considérablement affaibli.

Pour y remédier, le Dr Sambo propose que les pays améliorent et renforcent leurs programmes de lutte contre le VIH pour intensifier le traitement. Cela peut être fait, notamment en mettant en place des groupes de travail chargés de donner des conseils sur l’adaptation et la mise en œuvre des recommandations de l’OMS, en veillant à ce que les personnes infectées soient identifiées et placées sous traitement, et en intensifiant le dépistage et l’accompagnement psychologique auprès du grand public.

Pour rapprocher les services du TRA des populations, les pays devraient décentraliser les services de lutte contre le VIH et les installer dans les lieux de soins primaires, afin d’améliorer l’accès et l’équité. Il conviendrait également d’’intégrer dans les services de lutte contre le VIH, des services de santé maternelle et infantile, des services de lutte contre la tuberculose, des centres d’IST et d’autres services généraux de santé. De plus, les pays devraient renforcer les soins et le traitement du VIH en tant que cours dispensé dans les institutions de formation médicale; former tous les travailleurs de la santé, y compris les travailleurs de la santé communautaire, pour gérer le VIH comme une maladie chronique, et mettre à jour leur liste de médicaments essentiels en y intégrant les traitements nouvellement recommandés.

En ce qui concerne le suivi de la réponse au traitement, le Directeur régional a suggéré que les pays utilisent le test de la charge virale comme l’approche préférée pour contrôler le succès du TRA et diagnostiquer l’échec du traitement, en plus du comptage des cellules CD4 – l’outil actuel pour évaluer le système immunitaire d’une personne vivant avec le VIH. Toutefois, il a ajouté que l’absence de tests de laboratoire pour assurer le suivi de la réponse au traitement ne devrait pas empêcher de commencer le traitement contre le VIH. Par ailleurs, l’importance des systèmes nationaux de suivi et évaluation pour suivre l’évolution de la mise en œuvre de nouvelles recommandations a été mise en exergue.

L’application intégrale des nouvelles recommandations de l’OMS prônant le traitement précoce du VIH permettra de sauver davantage de vies et de réduire le nombre de nouvelles infections dans la Région africaine.
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Contact technique: Dr Emil Asamoah-Odei e-mail  asamoahodeie [at] who.int (asamoahodeie[at]who[dot]int) ; tél: + 47 241 39277
Contact pour les médias: cam [at] who.int (cam[at]who[dot]int)  tel: +47 241 39378

Soixante-troisième session du Comité régional de l’OMS

AFR/RC63/12 Lignes directrices consolidées sur l’usage des médicaments antirétroviraux pour le traitement et la prévention des infections à VIH; recommandations pour une approche de santé publique – implications pour la Région africaine (380.17 kB)

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