Côte d’Ivoire | Lutte contre la coïnfection tuberculose/VIH : les indicateurs de dépistage et de prise en charge en nette progression
« Autant les tests systématiques de VIH devraient être accordés à tous les patients présumés ou diagnostiqués de tuberculose, autant la thérapie antirétrovirale (ART) et la thérapie préventive au co-trimoxazole (CPT) devrait être accordée à tous les patients tuberculeux vivant avec le VIH », c’est en substance le message qu’a délivré le Représentant par intérim de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Seydou Coulibaly, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la réunion trimestrielle du Comité élargi TBVIH qui s’est tenu le 30 juin 2016, à la salle de conférence du Bureau de l’OMS à Abidjan.
En Côte d’Ivoire, l’incidence de la tuberculose est de 103 cas pour 100.000 habitants, toutes formes. En 2015, 22 879 cas de tuberculose, toutes formes, ont été dépistés, parmi lesquels 5165 (24%) étaient des cas de coïnfection tuberculose/VIH. Les données ont montré que de 2010 à 2015, il y a eu une évolution constante des taux de conseil-dépistage du VIH chez les malades tuberculeux. De 73% en 2010, ce taux est régulièrement passé à 80% en 2011, 85% en 2012, 89% en 2013, 93% en 2014 et 95% en 2015.
Le pourcentage de malades coïnfectés Tuberculose/VIH qui ont été mis sous traitement antirétroviraux (ARV) et co-trimoxazole a également été en constante évolution entre 2011 et 2014. Passant de 75% à 83% pour le co-trimoxazole, et de 44% à 79% pour les ARV. Le gros défi chez les malades tuberculeux, demeure les cas de tuberculose multi résistante (TB MR), dont 405 malades sur 480 sont sous traitement.
Quant à la recherche active des cas de tuberculose chez les malades de VIH, en 2015 et jusqu’au premier trimestre de 2016, sur les 233238 malades qui reçoivent des soins, 80094 parmi eux ont fait l’objet de recherche active de coïnfection tuberculeuse. Parmi ceux-ci, 3964 ont été déclarés positifs au diagnostic de la tuberculose. Ces chiffres montrent qu’il y a une progression du pourcentage de réalisation de la recherche active de la tuberculose chez les patients infectés par le VIH. Ce chiffre passé de 34,34% en 2015 à 47% au 1er trimestre 2016.
Les activités intégrés menées par les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose (PNLT) et le Sida (PNLS) concernent la recherche active de la tuberculose chez les patients infectés par le VIH sur 806 sites de prise en charge, la délégation des tâches aux Infirmiers et sages-femmes pour les soins et traitement du VIH, le coaching des prestataires et suivi des activités de recherche active de la tuberculose par les équipes de régions (ECR) et de Districts sanitaires (ECD) avec l’appui des partenaires, l’accompagnement et/ou la référence des cas suspects de tuberculose chez les malades du sida vers les centres de diagnostic et de traitement (CDT) et les Centres antituberculeux (CAT) pour le diagnostic et la prise en charge, avec l’appui des partenaires.
Ces activités portent également sur l’intégration du dépistage du VIH dans les 160 structures de prise en charge de la tuberculose (143 CDT et 17 CAT), la proposition systématique du dépistage du VIH chez les cas présumés et les patients tuberculeux, la délégation des tâches aux Infirmiers des centres de diagnostic et de traitement pour les soins et traitement du VIH chez les patients coinfectés, la mise en place du Traitement préventif au Cotrimoxazole chez les patients coinfectés TB/VIH, la mise sous traitement ARV systématique des patients coinfectés TB/VIH selon les Directives nationales de prise en charge et l’intégration de la recherche active de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans 34 Cliniques privées à Abidjan et à l’intérieur du pays avec l’appui des partenaires.
Une innovation de taille concerne l’implication officielle des praticiens de la médecine traditionnelle dans la lutte contre ces deux maladies. Les participants à la réunion ont admis à l’unanimité qu’il faut impliquer les tradipraticiens « afin d’améliorer les indicateurs ». Selon le programme national de promotion de la médecine traditionnelle, « il faut les former et les encadrer. Un décret a été pris en conseil des ministres, lequel décret trace le cadre de l’exercice de la médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire. Nous avons élaboré un manuel de formation en sept modules sur la prise en charge des IST/VIH et la tuberculose à l’endroit des tradipraticiens. Il s’agit maintenant de leur proposer un paquet minimum d’activités dans ce domaine. Tout ce qu’ils auront à faire, c’est la référence des cas suspects de tuberculose ou VIH, dans les structures de santé conventionnelles ». La première tranche concerne 150 tradipraticiens qui seront recrutés dans les différents districts de santé sur l’ensemble du pays. Ils feront la référence des malades suspectés de tuberculose, de la sensibilisation sur l’observance du traitement médical antituberculeux et la mobilisation de leurs pairs.
La réunion du comité élargi TB/VIH a été ouverte par la Directrice générale adjointe de la santé, Dr Edith Kouassi Clarisse, au nom de Madame la Ministre de la santé et de l’hygiène publique. En plus des deux programmes nationaux (Tuberculose et Sida), les participants sont également venus de plusieurs structures partenaires (OMS, UNICEF, les PMO du CDC, CCM, DSCMP, COLTMR, ALLIANCE CI, PNPMT).
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M. KONE Souleymane
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E-mail : koneso [at] who.int (koneso[at]who[dot]int)
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Dr Kouassi Edith Clarisse, représentant la Ministre ivoirienne de la santé, et le Dr Seydou Coulibaly, Représentant par intérim de l'OMS en Côte d'Ivoire
Le comité élargi TB-VIH satisfait de l'évolution des indicateurs partagés