Ebola : Comment le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires entend renforcer l'engagement des communautés pour maîtriser rapidement l'épidémie à Tchomia (Nord-Est)

Ebola : Comment le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires entend renforcer l'engagement des communautés pour maîtriser rapidement l'épidémie à Tchomia (Nord-Est)

TCHOMIA (ITURI, Nord-Est de la République Démocratique du Congo), 5 OCTOBRE 2018. Le ministre de la santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga, le vice- Gouverneur de l’Ituri, M. Pacifique Keta Upar, le gestionnaire de l’Incident de l’OMS pour Ebola dans le Nord Kivu, le Dr Michel Yao et plusieurs autres partenaires ont effectué une visite de quelques heures à Tchomia le jeudi 04 octobre afin de faire le point sur l’évolution de la maladie à virus Ebola dans cette zone de santé rurale de l’Ituri, située au bord du lac Albert. Le dernier rapport de situation épidémiologique conjoint du Ministère de la Santé et de l’OMS concernant particulièrement Tchomia daté du 03 octobre 2018, indique 2 cas confirmés de la maladie à virus Ebola dont un décès, avec 119 contacts à suivre.  

Le point sur les activités de la réponse a été faite par le Dr Henri Okoko, coordonnateur de la riposte du Ministère de la Santé, qui a été complété dans les discussions par le Dr Freddy Banza Mutoka, coordinateur de terrain de l’équipe OMS à Tchomia.

Lors de la visite à l’un des points d’entrée situé au port de Tchomia, le Dr Ilunga a rappelé l’une des priorités de la riposte aux jeunes qui lui posaient une série de questions sur Ebola. ‘‘La collaboration étroite avec toutes les communautés est une priorité. Nous devons renforcer et créer la confiance dans les communautés locales pour suivre correctement les contacts,’’ a-t-il indiqué.

Les jeunes s’interrogeaient notamment sur la survenue de cette épidémie chez eux et sur les moyens de lutte déployés par le gouvernement et ses partenaires. Le Ministre de la Santé leur a rassuré que toutes les composantes de la riposte à Tchomia étaient ‘‘fonctionnelles et efficaces sous la coordination du Ministère de la Santé.’’

Au cours des échanges, il a insisté sur leur propre engagement dans les activités de sensibilisation et d’information, avec un accompagnement des experts venus les appuyer pour une prise de décision appropriée face à cette maladie à virus Ebola.

La zone de Tchomia, également située à quelques encablures de l’Ouganda (65 kilomètres de navigation sur le lac Albert), était jusque-là épargnée de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, quand un contact à risque s’est échappé de Beni (Nord Kivu), refusant de se faire vacciner, est arrivé à la mi-septembre 2018 dans cette zone lacustre du Nord-Est de la RDC.

Ce contact était une dame qui, après sa fuite, a développé la maladie quelques jours plus tard et en était morte, laissant  sur son passage d’autres nouveaux contacts. La confirmation biologique du virus mortel d’Ebola à Tchomia par le laboratoire national (INRB) a eu lieu au cours de la deuxième quinzaine de septembre 2018, suivie des activités de vaccination desdits contacts pour prévenir la progression de la maladie vers d’autres zones indemnes.

Tchomia était alors devenue l’une de trois zones touchées par l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Ituri, incluant Komanda et Mandina. Tandis qu’au Nord Kivu, province congolaise de l'Est touchée depuis début août 2018, les zones de Beni, Butembo, Mabalako, Musienene, Oïcha étaient les plus concernées par l’épidémie.

C’est dans ce contexte que la population de Tchomia a été invitée à ‘‘s’approprier les activités de riposte et à respecter scrupuleusement toutes les mesures de prévention pour éviter la contamination par cette maladie dangereuse, notamment le lavage des mains plusieurs fois par jour, en contribuant à respecter les consignes d’enterrements sécurisés, y compris le fait d’éviter le lavage de corps de patients morts d’Ebola etc.’’ a insisté de son côté le vice-Gouverneur de l’Ituri. Il s’adressait à la population en Kiswahili lors de la visite du point d’entrée au port lacustre.

A Tchomia, ‘‘il est satisfaisant de trouver qu’une structure de réponse est mise en place et est fonctionnelle.  Cela fait avancer la réponse sur le terrain. L’essentiel maintenant, c’est de faire en sorte que les activités d’engagement communautaire soient intensifiées pour que lesdites communautés puissent s’approprier la lutte en toute confiance, contribuer à la surveillance et à l’adhésion aux mesures de prévention,’’ a indiqué pour sa part le Dr Yao de l’OMS.

L’OMS a déployé une trentaine de personnels multidisciplinaires, avec d’importants moyens logistiques – comprenant une dizaine de voitures tout terrain pour faciliter le mouvement et le déploiement en urgence des équipes du Ministère de la Santé et des autres partenaires, un VSAT pour la couverture des besoins en Internet et la transmission des données épidémiologiques, la construction et la prise en charge d’une base de vie fournissant les bureaux de travail et les abris d'urgence avec l’appui du Programme Alimentaire mondial (PAM) –.  

La mise à jour de la situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola fournie à l’OMS par le Ministère de la Santé à la date du 5 octobre 2018 indique un total cumulé de 172 cas dans la région (Nord Kivu et Ituri), dont 140 confirmés au laboratoire et 32 probables. Sur les 140 cas confirmés, 76 sont décédés et 49 sont guéris.

 

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