La mortalité maternelle et néonatale dans la Région africaine est en baisse, mais les progrès restent lents

La mortalité maternelle et néonatale dans la Région africaine est en baisse, mais les progrès restent lents

Brazzaville – Selon de nouvelles estimations du Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité maternelle, depuis l’an 2000, la Région africaine a réalisé des progrès vers la réduction de la mortalité maternelle, mais le taux de réduction annuel doit être multiplié par 12 pour que l’on puisse atteindre la cible de l’objectif de développement durable (ODD) fixée à moins de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.

Malgré une baisse de 40 % de la mortalité maternelle, qui est passée de 727 à 442 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes entre 2000 et 2023, la Région enregistre encore 70 % des décès maternels dans le monde. Chaque année, on estime à 178 000 le nombre de mères et à un million le nombre de nouveau-nés qui perdent la vie dans la Région africaine, souvent de causes évitables.

Au taux de réduction annuel actuel de 2,2 % entre 2000 et 2023, la Région devrait enregistrer près de 350 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030, soit cinq fois plus que la cible des objectifs de développement durable fixée à moins de 70 décès.

De même, bien que les taux de mortinatalité et de mortalité néonatale aient diminué de 30 % et de 33 % entre 2000 et 2023, respectivement, l’Afrique subsaharienne enregistre toujours 47 % des mortinaissances et 46 % des décès de nouveau-nés dans le monde. La Région devrait enregistrer un taux de mortalité néonatale d’environ deux fois supérieur à la cible fixée pour l’objectif 3 de développement durable, qui est de ramener la mortalité néonatale à 12 décès pour 1000 naissances vivantes au plus d’ici à 2030.

La Journée mondiale de la santé, placée cette année sur le thème « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir », est l’occasion d’appeler les gouvernements, les donateurs et les communautés à redoubler d’efforts pour mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables et de privilégier la santé et le bien-être des femmes et des enfants à plus long terme.

« Dans de trop nombreux endroits, la grossesse et l’accouchement sont encore des événements potentiellement mortels », a déclaré le Dr Chikwe Ihekweazu, Directeur régional par intérim de l’OMS pour l’Afrique. « Pourtant, cela pourrait être évité. Chaque dollar investi dans la santé de la mère et du nouveau-né génère des retombées considérables, notamment des familles en meilleure santé, des sociétés plus fortes et une croissance économique durable. »

Les principaux obstacles au progrès sont le financement insuffisant, la mauvaise gouvernance, la pénurie de personnel de santé et les chocs récurrents, tels que les flambées épidémiques et les conflits, qui perturbent tous les services de santé de la mère et de l’enfant. Dans les situations de fragilité et de crise, les femmes et les enfants sont particulièrement exposés.

Les principales causes de décès maternels dans la Région comprennent les hémorragies, les troubles de l’hypertension, les infections, les avortements à risque et les dystocies. Toutes ces affections peuvent être évitées ou prises en charge grâce à des soins de qualité dispensés à tempas. Chez les nouveau-nés, les principales causes de décès sont les naissances prématurées, les complications pendant l’accouchement, la septicémie et des infections néonatales, ainsi que des anomalies congénitales.

L’OMS soutient les pays de la Région dans la mise en œuvre d’un large éventail d’interventions. Il s’agit notamment d’élaborer et de déployer des plans d’accélération en faveur de la santé de la mère et du nouveau-né et de mettre en œuvre des lignes directrices sur les soins prénatals et postnatals.

Parmi les autres priorités figurent l’élargissement de l’accès au personnel de santé qualifié lors de l’accouchement et aux soins obstétricaux d’urgence, l’élargissement des soins spéciaux aux nouveau-nés malades et de petit poids et la lutte contre les facteurs sociaux et économiques des inégalités en matière de santé.

Plus de 60 % des pays de la Région africaine déclarent désormais que plus de 80 % des accouchements se font en présence d’un personnel de santé qualifié, ce qui représente une amélioration importante par rapport aux 28 % enregistrés en 2010. Cependant, les progrès varient d’une zone à l’autre : les zones rurales et les zones touchées par des crises restent confrontées à de graves pénuries de services.

La Journée mondiale de la santé 2025 marque le lancement d’une campagne d’un an visant à stimuler l’investissement et la dynamique en faveur de la santé de la mère et du nouveau-né. Grâce à des partenariats plus solides, à la responsabilisation et à un leadership audacieux, l’OMS et ses partenaires ont pour but de bâtir un avenir dans lequel aucune femme ne meurt en donnant la vie, et dans lequel chaque enfant a la possibilité de grandir et de s’épanouir.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Collins Boakye-Agyemang

Communications and marketing officer
Tel: + 242 06 520 65 65 (WhatsApp)
Email: boakyeagyemangc [at] who.int (boakyeagyemangc[at]who[dot]int)

Bakano Otto

WHO Regional Office for Africa
Acting Regional Communications Manager
Email: ottob [at] who.int (ottob[at]who[dot]int)