La République centrafricaine se prépare pour barrer la route à Ebola
12 juin 2018 – Bangui – « La République centrafricaine a bien commencé le travail pour faire face à une éventuelle flambée de la maladie à virus Ebola, » a dit Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à la fin d’une visite éclair dans le pays mardi. « Mais il faut rester très vigilant, et consolider le travail commencé. »
Des préparatifs bien commencés
Pendant sa visite, qui a eu lieu un mois après l’annonce de la neuvième épidémie d’Ebola dans la République démocratique du Congo (RDC), le Directeur général a pu voir le niveau de préparation en Centrafrique. Il a visité le Centre de Traitement des Epidémies qui pourrait prendre en charge d’éventuelles personnes malades d’Ebola ; les activités de surveillance mises en place au port fluvial d’Ouango Sao, un important point d’arrivée pour des bateaux en provenance de la RDC ; et la capacité de l’Institut Pasteur de Bangui de faire l’investigation et les analyses de laboratoire en cas de suspicion d’Ebola.
Plusieurs activités sont planifiées pour les jours qui viennent : des formations pour les agents de santé pour la prise en charge des patients malades d’Ebola ; l’installation de tentes d’isolement ; et la mise en place de dispositifs de prévention d’infection (par exemple des lave-mains) dans les zones prioritaires dans le sud-ouest du pays. La sensibilisation du grand public aux mesures de prévention, déjà commencée, sera aussi renforcée.
Les plus grandes urgences de santé public abordées
La visite, la première par un Directeur général de l’OMS depuis 23 ans, était aussi l’occasion pour constater la capacité du pays à faire face aux urgences de santé publiques. Ceci a été évoqué lors de rencontres avec le Président de la République, Professeur Faustin-Archange Touadéra, le Ministre de la Santé et de la Population, Dr Pierre Somse, les partenaires humanitaires et la société civile.
Dans la République centrafricaine, l’espérance de vie est seulement de 53 ans ; moins de 50% d’enfants sont vaccinés contre la polio, la diphtérie et le tétanos ; et 1 personne sur 25 parmi les 15-49 ans est séropositif pour le VIH. Le paludisme et les maladies diarrhéiques sont de très grandes causes de maladie enfantines et le taux de mortalité maternelle est le deuxième le plus élevé du monde.
1 personne sur 2 a besoin de soutien humanitaire
La situation sécuritaire est très préoccupante. On estime que 1 personne sur 4 est déplacée de chez lui et 1 personne sur 2 a besoin de soutien humanitaire. Les agressions contre le personnel de santé et les acteurs humanitaires sont récurrentes. Le Dr Tedros a décrit la situation dans la Centrafrique comme «une crise négligée » et a souligné l’importance d’une meilleure prise de conscience par la communauté internationale.
Les questions d’accès aux soins, les ressources humaines et le renforcement du système de santé ont été aussi au centre des échanges entre les autorités gouvernementales et le Directeur général. L’OMS va renforcer sa collaboration avec le Ministère de la Santé pour mettre en œuvre le Plan Intérimaire de Santé élaboré par le Gouvernement.
«Pendant cette visite historique, on a vu l’engagement sans précédent du Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. Nous avons discuté d’actions très concrètes dans les domaines de la santé où les besoins sont les plus grands» a confié le Ministre de la Santé à la fin de la visite.
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