Nouakchott, Mauritanie, 01 février 2016 - La 63ème journée internationale des lépreux a été célébrée ce lundi 01 février 2016 au siège de l’Association Mauritanienne des handicapés de la Lèpre  (AMPHL), sous la présidence effective du Secrétaire  Général du Ministère des affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) entouré du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, du Représentant de l’OMS, du Représentant de la Fondation Raoul Follereau, des autorités administratives et municipales et des représentants des associations nationales des personnes handicapées. La célébration s’est déroulée sous le thème « à l’aide du traitement et de l’action nous défions la lèpre ».

Dans son discours de bienvenue, M Ahmedou Ahmed Abdel Kader, président l’AMPHL, a,  au nom de son association,  remercié les pouvoirs publics pour l'appui et l'aide généreuse que l'Etat accorde aux handicapés de manière générale et aux lépreux en particulier. " Si hier, nous étions source de doute, de suspicion et de mépris, pour seulement avoir été lépreux ou handicapés de la lèpre, et si, à un moment donné, nous avons perdu l'espoir, nous sommes aujourd'hui fiers, sous l'autorité de l'Etat de droit et de l'espoir, du fait que nous sommes devenus acteurs de développement social que l'on consulte à chaque fois sur les questions qui les concernent. Un acteur jouissant du respect de tous ceux qui s'intéressent au développement social du pays", a-t-il dit. Il a ensuite remercié les partenaires pour leur appui constant avant de donner lecture du message de  M. Michel Robson, Président de la Fondation Raoul Follereau, fait à l'occasion de la célébration du 63e anniversaire de la journée internationale des lépreux.

Prenant la parole à son tour, le Dr. Baptiste Jean Pierre, Représentant de l’OMS en Mauritanie, a exprimé son admiration pour l’AMPHL pour son engagement et les efforts entrepris en faveur des malades de la lèpre. « La lèpre, a-t-il dit, est une maladie infectieuse favorisée par la promiscuité et la pauvreté. La lèpre déforme, mutile et invalide la plupart des personnes atteintes. Elle sévit parmi les populations pauvres qu’elle appauvrit davantage. De nos jours, plus de 5 millions de personnes (malades et familles) dans la Région africaine sont victimes des conséquences sociales et économiques de la lèpre. La mise au point d’un traitement efficace basé sur la combinaison de trois médicaments (polychimiothérapie) et la gratuité de ce traitement ont conduit à une guérison rapide de la lèpre. Cela a justifié la décision de l’Assemblée mondiale de la Santé en 1991, dans sa Résolution WHA44.9, d’éliminer la lèpre en tant que problème de santé publique en la ramenant à un taux de prévalence inférieur à un cas pour 10 000 habitants. Ainsi, 11 millions de personnes ont été guéries  dans le monde avec la PCT dont plus de 800 000  dans la Région Africaine durant cette dernière décennie et mènent une vie tout à fait normale ».

« En Mauritanie, a-t-il précisé,  les données du programme national de lutte contre la tuberculose et la lèpre montre que la lèpre a été éliminée comme un problème de santé publique dans le pays  et que l’engagement de l’état dans cette lutte a été déterminant avec la mise à disposition de moyens ».  Le Dr. Baptiste a relevé les défis qu’affronte la lutte contre la lèpre en Mauritanie en citant « l’insuffisance du dépistage et de prise en charge précoce des malades, le nombre très faible de personnel formé, le manque d’expertise nationale, l’insuffisance d’intégration dans les soins de santé primaires, des malades vus au stade de séquelles, l’absence de structures médicochirurgicales appropriées pour le traitement des  lépreux, le manque d’information et de sensibilisation sur la maladie ». Il a souligné que pour relever ces défis il faut un travail collectif multisectoriel avec la participation des partenaires, de la société civile nationale et internationale  avec le développement des activités dans le domaine de  la santé, dans le domaine social, celui de la sensibilisation, celui du renforcement des capacités des personnes handicapées.

Le Représentant de l’OMS a rappelé les priorités de l’OMS pour les années 2015-2018  à savoir : stopper la transmission  de la lèpre; prévenir les invalidités ; poursuivre la lutte contre l’exclusion, en favorisant la réinsertion sociale. Il a enfin réitéré  l’engagement de l’OMS aux cotés des Etats membres dans leur lutte contre cette maladie.

Mme. Nabil Hajjar a, au nom des fondations Raoul Follereau et de l'Ordre de Malte en France, passé en revue les efforts déployés par ces deux organisations pour assurer les soins contre la lèpre et pour le dépistage précoce de la maladie ainsi que pour des opérations chirurgicales qu'elles organisent pour les cas nécessitant une intervention. Mme Hajjar a salué  la coopération existant entre les organisations qu’elle représente, les pouvoirs publics et l'AMPHL pour atteindre les objectifs visant à permettre aux malades de la lèpre de retrouver leur place dans la société et à éradiquer définitivement cette maladie.

M. Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Ould Sidi Yahya,   Secrétaire Général du Ministère des Affaires Sociales, de l'Enfance et de la Famille, a insisté dans son discours de lancement des activités, sur la grande attention accordée par les plus hautes autorités du pays aux handicapés en général et ceux de la lèpre en particulier. Il a cité entre autres les appuis matériels et humains apportés par  le gouvernement à ces personnes. Il a rappelé la décision du gouvernement d’imposer un quota de personnes handicapées dans les institutions étatiques qui emploient plus de vingt personnes. Cet intérêt s'est traduit, a-t-il dit, dans les programmes exécutés par le gouvernement, par la réalisation de plusieurs stratégies et projets visant à améliorer le niveau de vie des handicapés. Le Secrétaire général du MASEF a souligné également les efforts déployés par le département des affaires sociales pour soutenir et accompagner les associations des handicapés.  Il a enfin remercié les partenaires qui appuient son pays dans ses efforts pour stopper la progression de la lèpre et assurer l’insertion sociale des handicapés de cette maladie.

La commémoration de cette journée a comporté en outre, la distribution de produits alimentaires et de couvertures au profit des familles des lépreux les plus vulnérables et les plus démunies dans les wilayas de Nouakchott.

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