Le ministre de la Santé du Niger sur le maintien des cas de COVID-19 à un faible niveau

Le ministre de la Santé du Niger sur le maintien des cas de COVID-19 à un faible niveau

Niamey - Le Niger a connu une baisse des cas de COVID-19 au cours des dernières semaines après une importante hausse. Le ministre de la Santé publique, Mr. Botto Ahmet, explique ce qu'il a fallu faire pour réduire le nombre d'infections et les efforts déployés pour freiner la propagation du virus.

De nombreux pays sont actuellement confrontés à une deuxième vague de cas de Covid-19, mais le Niger connaît une diminution. Quelles stratégies ont contribué à cette baisse ?

Au Niger, la seconde vague a commencé en novembre 2020. Elle a été plus importante en termes de notification des nouveaux cas de COVID-19. Du 1er novembre 2020 au 08 février 2021, un total de 3405 nouveaux cas positifs a été notifié sur un cumul global de 4.621 soit 74 % de l’ensemble des cas. A cette date, on note effectivement une diminution importante du nombre de nouveaux cas. L’incidence cumulée hebdomadaire est passée de 1,8 pour 100.000 habitants à la semaine 1 du mois de janvier à 0,43 pour 100.000 habitants à la semaine 1 du mois de février 2021 (soit 4 fois moins). Les stratégies suivantes ont été développées, contribuant à cette réduction :

1. Le renforcement du traçage des contacts autour des voyageurs testés positifs. Initialement au cours de cette seconde vague, une grande partie des cas étaient des voyageurs demandeurs de test PCR qui sont positifs et asymptomatiques. Ce ratissage a permis de tester large autour de ces derniers dans leurs familles et leur milieu professionnel. Cette mesure a été soutenue intensément avec la prévention et contrôle de l’infection (PCI) autour de tous les cas positifs.

2. La fourniture d’un paquet de prestations intégrées sur un seul site à tous les cas positifs asymptomatiques. Ceci est fait systématiquement lors du rendu des résultats (à savoir la mise sous traitement systématique, l’investigation, la recherche des contacts, la PCI et le counseling). Ceci a permis de réduire le refus de prise en charge, voire les perdus de vue.

3. Le dépistage systématique au niveau de certains groupes à risque et l’isolement des cas positifs, en vue de la prise en charge. Il s’agit notamment des migrants venant des pays voisins ou vivant dans les sites sur l’étendue du pays. Ceci a contribué à l’interruption de la propagation de l’infection dans les communautés.

4. Le déploiement d’équipes multidisciplinaires expérimentées dans certaines régions pour appuyer la gestion de la pandémie devant l’afflux massif de cas venant des pays voisins, à travers les points d’entrée terrestre.

5. Le renforcement de la collaboration transfrontalière avec le Mali où un foyer a été identifié ainsi que la création de sites de prise en charge des cas de part et d’autre de la frontière.

6. L’amélioration de l’accès au diagnostic pour les alertes communautaires et les cas hospitalisés et du suivi des cas positifs en offrant un paquet intégré au niveau des hôpitaux (tri, prélèvement, test sur place et hospitalisation pour traitement).

7. D’importantes mesures prises par le gouvernement telles que la fermeture des établissements, des bars et boîtes de nuit, etc…, sanctionnées par un décret portant sur les infractions et les sanctions y afférentes.

Quelles mesures doivent être renforcées pour maintenir le nombre de cas à un faible niveau ?

Le Niger, à l’instar de plusieurs pays de la sous-région est confronté au défi lié au déni de la maladie. Ceci se traduit par un relâchement dans l’application des mesures barrières recommandées pour la prévention de la COVID-19. Ainsi, la première mesure pour maintenir ce niveau faible est le renforcement de la sensibilisation des populations sur ces mesures de prévention. Aussi, les stratégies en cours doivent être maintenues voire renforcées, à savoir le test des voyageurs au départ du Niger qui permet de détecter les cas asymptomatiques auxquels nous fournissons un paquet de prestations intégrées, le traçage régulier et efficace des contacts des cas positifs et leur isolement, l’amélioration de l’accès aux tests pour les cas suspects dans tout le pays et l’intégration de la prise en charge dans toutes les structures de santé. Tout ceci doit être soutenu par une surveillance active renforcée et une proactivité dans la prise de décisions, spécialement en ce qui concerne les alertes, le listage et le suivi des contacts.

Quels enseignements ont été tirés de la réponse à la COVID-19 et comment peuvent-ils être appliqués pour garantir le succès d'une campagne de vaccination ?

Le pays a conduit en septembre 2020, la revue intra action (RIA) de la réponse à la pandémie de COVID-19 afin d'identifier les bonnes pratiques, les leçons tirées, les domaines d'amélioration dans le but de renforcer davantage la réponse en cours. A l’issue de cet exercice, chaque commission a identifié des actions prioritaires à mener à court terme pour améliorer la réponse.

L’un des principaux enseignements tirés de la réponse à la COVID-19 est le fort engagement du gouvernement et des partenaires techniques et financiers à accompagner la lutte contre la pandémie. Aussi, l’implication des différents secteurs, des experts et des couches de la société civile a contribué à améliorer la prise de décision et l’engagement communautaire. L’intensification de la communication a permis de faire face à plusieurs défis liés à la gestion de la pandémie. Ces enseignements tirés doivent être capitalisés et renforcés afin de garantir le succès de la campagne de vaccination.

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