L’OMS appuie le Tchad à disposer bientôt d'un registre du cancer
Au Tchad, les données épidémiologiques sur le cancer sont parcellaires et limitées à cause notamment du faible accès au diagnostic de toutes les personnes atteintes par ce fléau. En 2020, l’Unité d’anatomie et cytologie pathologiques du Centre hospitalier universitaire de référence nationale a montré que, sur 367 cas de diagnostics histopathologiques, 108 étaient des cancers, tout organe et tout âge confondus, soit une proportion de 29,42%. Le cancer du sein vient en tête avec 10,18%. Ce n’est que la partie visible de l’iceberg, car les capacités de diagnostic sont très faibles sur l’ensemble du territoire tchadien en l’absence d’un plateau technique destiné à la prise en charge des malades du cancer.
Pour une meilleure surveillance du cancer, il est impératif de disposer des données fiables d’où l’importance de former des experts en matière de collecte, d’analyse et de gestion de données à travers cet atelier qui permettra essentiellement de donner un aperçu sur le processus de mise de place du registre du cancer, d’une part et de contribuer à l’amélioration des données du cancer au Tchad, d’autre part.
Dans son mot de circonstance, le Dr Djimrassengar Daoudongar Honoré, Point focal de la lutte contre les maladies non transmissibles et qui parlait au nom du Représentant l’Organisation mondiale de la Santé au Tchad, Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo a précisé que le registre du cancer n’est pas un simple cahier tenu pour l'enregistrement des malades, mais un registre de population informatisé et qui permet de répertorier tous les cas de cancer sur le territoire national. Il a félicité le Ministère de la Santé publique et de la solidarité nationale pour la tenue de cet atelier qui montre sa volonté et sa détermination à lutter contre le cancer. Il a offert la disponibilité permanente de l’OMS aux côtés du Ministère pour apporter ses appuis techniques multiformes afin d’aider le Tchad dans ses efforts à lutter contre le cancer. Il a souhaité que la prochaine étape après cet atelier soit la formation pratique sur logiciel Can-Reg 5, l’enregistrement des données par les cas incidents partant de l’année 2022, leur analyse et la production des rapports. Il a conclu en exprimant le souhait de l’OMS de voir le Tchad se doter d’un registre de cancer qui soit opérationnel d’ici 2022.
Ouvrant les assises, le Directeur général du Ministère de la santé Publique et de la Solidarité nationale, Dr Ismaël Barh Bachar, a relevé que pour réduire l’incidence du cancer, il faut mettre en place un système de prévention précoce efficace sur l’ensemble du territoire national. Cette formation a-t -il rappelé, est une véritable avancée pour le Tchad en matière de lutte contre le cancer et surtout une plus-value incontestable pour mettre en place, pour la toute première fois, au Tchad un registre du cancer. Le registre est indispensable à la veille sanitaire et à la planification du système de soins, a-t-il ajouté. Le Tchad aura ainsi un système d'enregistrement de données nominatives et cliniques sur les personnes atteintes de cancer. II s'agit de répondre aux besoins de la population et du système de santé en matière de lutte contre le cancer, et contribuer ainsi à l'amélioration de l'état de santé de la population du Tchad, a conclu le Directeur général qui a promis de veiller à ce que le Tchad ait un registre du cancer opérationnel en 2022.
Représentant de l’OMS au Tchad
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