N’Djamena, 04 Décembre 2018 (OMS) : Sous la présidence du Ministère de la Santé Publique, le Groupe Technique consultatif (GTC), communément appelé TAG, son acronyme en langue anglaise pour l’éradication de la poliomyélite dans le bassin du lac Tchad tient, du 04 au 06 décembre 2018, sa 3ème réunion au Tchad. Cette rencontre se tient à un moment où le contexte  épidémiologique reste préoccupante dans le Bassin du Lac Tchad car deux pays riverains de cette sous-région ont connu encore en 2018 des flambées épidémiques dues au virus dérivés circulant de type 2 respectivement au Niger avec  8 cas et au Nigéria avec 27 cas.

La réunion a regroupé les représentants des pays du bassin du Lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria , RCA et le Tchad) et des partenaires nationaux et internationaux dont les représentants de l’IMEP.

La cérémonie officielle de cette importante activité a été placée sous la présidence de Mme Madjidian Padja Ruth, Ministre de la Formation Professionnelle et des Petits Métiers, assurant l’intérim de son collègue de la Santé publique empêché, en présence du Président du GTC, du Représentant de l’OMS, de la Représentante adjointe de l’UNICEF, des autres représentants des partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) et de nombreux invités de marque.

Au nom du Ministre de la santé publique, Mme Madjidian a, dans son allocution, rappelé le caractère important de cette rencontre car selon elle, « le Tchad est plus que déterminé à lutter contre toutes les maladies en général et contre la poliomyélite en particulier afin de maintenir le statut de pays libéré de polio, lequel statut acquis après une lutte acharnée sous la clairvoyance de SEM Idriss Deby ITNO, Président de la République, Chef du Gouvernement qui a déclaré la guerre à la poliomyélite en 2011 lorsque le pays comptait 132 cas de poliovirus ». C’est pourquoi, devra-t-elle insister que « la situation épidémiologique actuelle dans le Bassin du Lac Tchad constitue un défi supplémentaire qui interpelle de nouveau tous les pays à renforcer les efforts de lutte et la nécessité d’assurer plus de vigilance pour interrompre la circulation du poliovirus sauvage ».

Au nom des partenaires, le Représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean-Bosco NDIHOKUBWAYO, a rappelé que « depuis la précédente réunion du GTC qui s’est tenue en juin dernier et conformément aux recommandations issues de cette rencontre, d’intenses activités de riposte y compris des mesures visant à combler les principales lacunes de la qualité de la surveillance et de la vaccination, ont été organisées au Nigéria, ainsi que dans trois autres pays riverains du lac Tchad (Niger, Tchad, Cameroun) et en République centrafricaine ».

En dépit des efforts déployés dans le cadre de cette riposte, l’épidémie due au virus dérivés ou cVDPV a connu une extension avec la confirmation récente de nouveaux cas au Nigéria et dans la Région de Zinder au Niger. Ceci vient confirmer la précarité des acquis de nos pays en termes de performances dans la mise en œuvre des activités d’éradication de la poliomyélite.

Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la Santé et les autres partenaires de l’éradication de la polio (BMGF, CDC, UNICEF, Rotary…) ont poursuivi et renforcé leurs appuis aux pays pour  l’organisation et la mise en œuvre d’intenses activités, dans le but de renforcer l’immunité des enfants et améliorer la qualité de la surveillance épidémiologique.

Ainsi, la troisième réunion du GTC qui s’ouvre ce jour a pour buts de (i) faire le point de l’état de mise en œuvre des recommandations de la 2e réunion ; (ii) examiner l'état de mise en œuvre des activités de riposte à cette épidémie dans les pays du Bassin du Lac Tchad, identifier les points forts, les domaines de préoccupation et les lacunes ; (iii) élaborer des recommandations techniques sur les stratégies appropriées pour améliorer la surveillance de la paralysie flasque aiguë, le renforcement de de l’immunité de la population afin d’arriver à l'interruption de la transmission des poliovirus ; et (iv) examiner et formuler des recommandations techniques sur les activités à développer dans les zones difficiles d'accès, et de conflit et chez les enfants des populations Nomades.

Enfin, un appel a été lancé à tous les acteurs de l’IMEP de rester mobilisés et d’œuvrer davantage pour assurer un succès franc au GTC en vue de l’éradication effective de la poliomyélite en général et dans la sous-région en particulier.