(Cotonou, le 27 Octobre 2017). Le quartier Kpondéhou situé à Akpakpa dans la Commune de Cotonou  a abrité la cérémonie de lancement officiel du processus de destruction des faux médicaments saisis. A cette occasion, Dr SACCA Lafia, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) était entouré de : Dr Lucien TOKO, Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé, Dr Charles Henri AYINADOU, Président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Bénin (CNOPB), du Professeur Fernand GBAGUIDI, Directeur des Pharmacies, du Médicament et de l’Exploration Diagnostique (DPMED), Dr Raoul SAÏZONOU, Représentant du Représentant de l’OMS, du Directeur de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et de plusieurs autres personnalités nationales et internationales.

Devant  ce parterre d’officiels et de cadres, techniciens, experts et invités  venus des Ministères de la Santé, de l’Intérieur et d’autres structures connexes  du Bénin, le Professeur Fernand GBAGUIDI (DPMED) a souligné que le médicament n’est pas un produit ordinaire comme un autre. Selon lui, « le médicament présente  deux facettes. L’une sert à guérir une personne malade grâce à la molécule qu’il contient tandis que l’autre peut nuire à l’organisme humain parce qu’il est un poison ». Le DPMED a indiqué que  « le médicament devient un poison lorsqu’il suit un circuit parallèle à celui qu’il doit emprunter selon les normes fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les plus Hautes Autorités  Sanitaires Nationales. Il a rappelé l’objet du jour à savoir, le lancement officiel du processus de destruction des faux médicaments saisis par les Forces de Sécurité Publique (FSP). Au total, a-t-il précisé, Cent Quatre (104) tonnes de médicaments frelatés ont été saisis par les Unités spécialisées de la Police et de la Gendarmerie Nationales et Cent Seize (116) faussaires arrêtés ont été présentés au Procureur Général pour être jugés.

A son tour, Dr  Charles  Henri AYINADOU, Président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Bénin (CNOPB) a insisté sur le rôle de l’Opération dénommée PANGEA  IX  déclenchée en Février 2017 et qui a permis de faire cette grosse prise de faux médicaments et de faussaires sur toute l’étendue du territoire national. « Le faux médicament a-t-il expliqué, est défini par  l’OMS comme un médicament falsifié, mal étiqueté ne respectant aucune norme et standard rigoureusement établis et qui pourrait nuire gravement à la santé ».

Le Président du CNOPB a félicité le Gouvernement béninois pour sa ferme volonté d’en finir avec la mafia qui ruine le sous-secteur pharmaceutique  à travers la vente illicite de médicaments au Bénin.

« Cette volonté affichée du pouvoir central, a indiqué, Dr Charles Henri AYNADOU, est un moteur puissant dont le carburant est constitué des cadres et experts des différentes structures nationales  chargées de la lutte contre les faux médicaments ainsi que de la Communauté  internationale avec en première ligne, l’OMS, l’USAID et les autres Partenaires Techniques et Financiers (PTF) du secteur de la Santé, décidés à criminaliser le trafic illicite des médicaments et à protéger la santé des populations ».

En lui emboîtant le pas, le Directeur de l’USAID  a mis en exergue, le soutien apporté au Bénin par l’Agence américaine pour le développement international dans la lutte contre le paludisme à travers notamment, la distribution gratuite de Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’action (MIILD). Il s’est inquiété que cet effort soit annulé à cause du trafic de faux médicaments qui entraîne des complications diverses sur les populations notamment au niveau des reins, car, la molécule contenue dans ces faux médicaments est tout aussi fausse.

En effet, les complications liées à la consommation de médicaments frelatés sont si importantes qu’elles peuvent endommager gravement ces nobles organes et hypothéquer la vie du patient. Tout en félicitant le Gouvernement béninois pour les efforts accomplis dans la répression du trafic de faux médicaments, le Directeur de l’USAID a souligné son impatience de voir le Bénin passer aux étapes suivantes liées au renforcement de la lutte contre les médicaments frauduleux. Il s’agit selon lui, de : a) signer le décret d’application de Médicrime qui réprime toute sorte de trafic de médicaments y compris celui lié  aux  réseaux mafieux ; b) signer le décret d’application  relatif à la réglementation de l’approvisionnement des médicaments et de ses dérivés au Bénin ; c) signer le décret de réglementation et de régulation internationale  du circuit d’approvisionnement du médicament ; d) rendre fonctionnel en l’équipant de matériels adéquats, le Laboratoire National de contrôle de la Qualité des médicaments.

Au nom du Ministre de la Santé, son Directeur de Cabinet, Dr Lucien TOKO  a souligné l’objet de l’opération PANGEA IX  qui est de réduire les conséquences  des médicaments  vendus  dans la rue,  sur la santé des populations. Il a indiqué que lesdits médicaments constituent non seulement un danger pour l’organisme humain mais aussi et surtout, une véritable menace pour toutes les couches de la société qui en consomment sans mesure ni contrôle.  C’est pourquoi, il a remercié le Gouvernement et ses partenaires pour avoir initié et mis en œuvre, l’opération PANGEA  IX dont l’une des finalités est la confiscation des 104.511 Kilogrammes de faux médicaments qui seront incinérés pour compter d’aujourd’hui sous la stricte surveillance des Agents assermentés  de Santé, de la Police et des spécialités des médicaments.

Enfin, au nom du Chef de l’Etat, son Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) a exprimé sa satisfaction pour le travail abattu  par les Forces de Sécurité Publique et leurs différentes unités spécialisées. « Maintenant que toutes les conditions juridique, médicale, sécuritaire et politique sont remplies,  a-t-il souligné, les faux médicaments saisis seront détruits pour compter de ce jour  et dès demain, l’opération PANGEA   X  va démarrer comme la précédente avec une plus grande vigueur et une stratégie appropriées sur toute l’étendue du territoire national jusqu’à ce que nous mettions hors d’état de nuire, tous les trafiquants de médicaments frauduleux, véritables fossoyeurs de l’économie et trafiquants de la mort ». A la suite de ce discours de lancement officiel du processus de destruction des faux médicaments, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP), le Directeur de l’USAID, le Directeur des Pharmacies, du Médicament et de l’Exploration Diagnostique (DPMED) et le Représentant  du Représentant Résident de l’OMS entourés des autres officiels ont coupé le ruban symbolique  des deux (2) camions qui ont ensuite pris la direction du site d’incinération.