Q&R avec la Direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO)

Q&R avec la Direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO)

Brazzaville - Le déploiement de la vaccination contre la COVID-19 à travers le continent représente un véritable défi. Que se passe-t-il alors lorsqu'un pays est également confronté à une crise humanitaire ? Ian Van Engelgem, assistant technique au bureau du service d'aide humanitaire et de protection civile (ECHO) de la Commission européenne à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, revient sur le soutien de l'UE aux efforts de l'OMS et de ses partenaires pour faire vacciner les populations de 15 pays africains confrontés à des crises humanitaires.

Pourquoi l’appui fourni à l’OMS par la Direction générale de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européennes (ECHO) est-il focalisé sur la vaccination contre la COVID-19 des populations vulnérables de 15 pays africains ?

Au début de l’année 2021, l’Union européenne (UE) a lancé une initiative humanitaire d’une valeur de 100 millions d’euros pour soutenir la mise en œuvre de campagnes de vaccination en Afrique et veiller à ce que les vaccins contre la COVID-19 atteignent les populations les plus vulnérables, y compris les personnes vivant dans des zones touchées par des crises humanitaires et difficiles d’accès.

L’initiative est scindée en deux parties. Dans le premier cas, les agences des Nations Unies ont perçu 35 millions d’euros, dont 16 millions ont été versés à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour soutenir la coordination et le renforcement des capacités des systèmes de santé nationaux, mettre en œuvre des activités liées à la gestion de l’information sur la vaccination et remédier aux lacunes logistiques majeures. Le deuxième volet du programme est, quant à lui, doté de 65 millions d’euros et soutient un large éventail d’activités supplémentaires, notamment la fabrication sur demande et la livraison à destination finale de vaccins dans les contextes humanitaires. Ces activités sont mises en œuvre dans 34 pays par 26 partenaires humanitaires de l’Union européenne.

 Les 15 pays d’Afrique qui bénéficient de l’appui de l’OMS sont confrontés à des crises humanitaires qui posent des défis spécifiques à la mise en œuvre des mesures de santé publique à l’échelle nationale, en particulier dans les zones touchées par des conflits. L’ECHO est à l’œuvre dans ces pays et participe aussi bien à des actions humanitaires qu’à des partenariats, principalement avec des institutions du système des Nations Unies, qui contribuent aux campagnes nationales de vaccination en mettant l’accent sur les populations les plus vulnérables.

L’amélioration de la gestion des données sur la vaccination contre la COVID-19 est l’un des domaines cibles de l’appui fourni. Quelle importance revêt cet aspect pour la vaccination contre la COVID-19 comme moyen de riposte en Afrique ? 

Tout comme les téléphones portables et les transferts d’argent mobile qui ont connu des avancées spectaculaires d’un point de vue technologique, les systèmes d'information numériques sur la santé devraient faire de même. Nous devons continuer à améliorer le rendement et le fonctionnement de ces systèmes tout en veillant à ce qu’ils restent inclusifs et ne laissent personne de côté. Les données relatives au nombre total de personnes vaccinées au fil du temps, tout comme les tendances démographiques, doivent être analysées en permanence et en temps réel.

La numérisation des campagnes de vaccination à l’échelle nationale s’est avérée être un processus complexe, en partie en raison de la portée mondiale de la pandémie et des questions connexes relatives aux achats, ce qui a provoqué des retards de mise en œuvre à certains moments. Si l’accès à des données centralisées et en temps réel par le biais de systèmes de santé numérisés est essentiel à l’atteinte des résultats escomptés, le financement apporté à l’OMS et à d’autres partenaires par l’ECHO y contribue.

Comment envisagez-vous la progression du programme de vaccination contre la COVID-19 en Afrique pour 2022 ?

Beaucoup de pays affectés par des crises humanitaires se sont heurtés à une série de difficultés au moment de déployer la vaccination contre la COVID-19. Mais au cours des dernières semaines, certains de ces pays ont signalé une augmentation considérable des niveaux de vaccination. Il ne reste plus qu’à voir si ces évolutions positives se poursuivront, surtout à un moment où l’intérêt mondial pour la pandémie commence à s’amenuiser. 

Compte tenu des ressources actuellement disponibles et de celles à venir, les gouvernements et les communautés, de même que les partenaires, devraient songer à comment maintenir les capacités supplémentaires acquises, tout en continuant à renforcer les systèmes sanitaires et humanitaires. Le but est de faire face aux situations d’urgence sanitaire à venir de manière plus efficace et plus collaborative.

La COVID-19 est susceptible de perdurer. Le cas échéant, la vaccination devra être intégrée aux prestations nationales de services de santé essentiels parallèlement à la vaccination de routine contre d’autres antigènes. L’objectif devrait être de s’assurer que toute personne souhaitant se faire vacciner contre le virus ait accès à ces vaccins, plus particulièrement les travailleurs de la santé, les personnes âgées et les personnes souffrant de comorbidités et ce, quel que soit leur lieu de résidence.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Kadijah Diallo

Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique 
Email: dialloka [at] who.int (dialloka[at]who[dot]int)