Au Congo, une protection renforcée contre la polio au moyen d’un outil innovant

WHO/Marta Villa Monge
Brazzaville - La République du Congo fait partie des 21 pays africains à avoir déployé le nouveau vaccin contre la polio (nOPV2) pour arrêter durablement les épidémies du variant de la polio de type 2. En octobre 2022, plus de 475 millions de doses ont été administrées dans les 21 pays africains, et plus de 80% des pays ayant utilisé le vaccin n'ont plus connu des cas de polio de type 2 après deux cycles de vaccination. Ce poliovirus non sauvage est la forme la plus répandue de la polio, et les pays africains sont les premiers à déployer ce nouvel outil pour protéger les enfants.
« Nous sommes ici pour vacciner le plus grand nombre d'enfants. Tous nos efforts doivent être orientés vers notre objectif d'éradiquer la polio dans notre pays », déclare John Didace Nkakoutou, point focal du ministre de la Santé du Congo pour la surveillance épidémiologique dans le quartier de Poto-Poto à Brazzaville, la capitale.
Trente mobilisateurs communautaires et volontaires se préparent à effectuer la vaccination dans le respect des mesures de prévention de la COVID-19. Mouassango Debora, l'un des agents vaccinateurs, se prépare à se rendre dans une communauté pour vacciner les enfants.
Le défi pour atteindre un maximum d'enfants est lancé non seulement dans les quartiers de Brazzaville, mais aussi en périphérie et sur l'île de M'Bamou, située à une heure et demie en bateau de la capitale congolaise
Charlemagne Yameogo, Responsable de la surveillance de la polio au Bureau de l'OMS au Congo, note que « l'un des défis actuels est de maintenir la chaîne du froid sur l’île, en raison des multiples coupures d'électricité au cours de la journée », dit-il.

« Malheureusement, la seule option pour l'instant est d'apporter chaque jour les vaccins depuis Brazzaville, ce qui compromet l’efficacité de la campagne à cause du temps passé à faire l'aller-retour entre Brazzaville et l'île pour récupérer les vaccins dans la chambre froide », souligne Charlemagne Yameogo.
Une fois sur l'île, deux volontaires, Mbany Guinard et Nkele Bubouanga, visitent différentes zones de l'île et font du porte-à-porte pour identifier les enfants de moins de cinq ans non vaccinés.

En raison de la faible couverture du réseau téléphonique, la communication est difficile entre eux et le reste des équipes couvrant l'île d'environ 12 000 habitants, dont beaucoup viennent de la République démocratique du Congo voisine. Au premier jour de la campagne, les deux équipes ont réussi à vacciner 224 enfants.
Ils expriment leur satisfaction de contribuer à la campagne nationale, en notant que toutes les maisons de l’île sont couvertes pour s'assurer que chaque enfant est vacciné.

Le premier cas pour cette épidémie du variant de polio de type 2 au Congo a été signalé en 2020, d'où la nécessité d'une campagne réussie.

Il est également important que la population fasse confiance aux mobilisateurs communautaires. Batessa Theresia a amené son fils d'un mois pour qu'il soit vacciné. Elle montre fièrement l'encre sur le doigt de son petit garçon signifiant qu'il a déjà pris le vaccin.
Stéphanie, 4 ans, a également reçu sa dose. L'équipe de l'OMS s'est jointe à d'autres équipes de vaccination pour suivre le déroulement de la campagne et vérifier combien d'enfants avaient été vaccinés et combien restaient encore.
Les marquages sur les murs indiquent le nombre d'enfants vaccinés dans un ménage. La fraction indique que 1 enfant sur 1 a été vacciné. « Je suis heureuse. Dès que les volontaires sont passés, mon mari et moi avons compris l'importance de ce vaccin et nous n'avons pas hésité une seconde à donner notre accord pour que notre fille Cécile soit vaccinée », a déclaré Arianne.
La couverture nationale de vaccination contre la polio au Congo est de 53 %. Une couverture nationale de 80 % est recommandée pour assurer une protection adéquate des communautés contre la transmission de la polio.