Elimination du Trachome au Bénin : Une seconde "CHANCE" pour recouvrer la vue

L’élimination du trachome en tant que problème de santé publique est une réalité au Bénin. Depuis le 13 avril 2023, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a validé la documentation technique à elle soumise par le Ministère de la Santé du Bénin sur le processus du traitement ayant abouti à l’élimination de cette maladie. Le Bénin par ce résultat aura contribué aux progrès significatifs réalisés dans la lutte contre le trachome au cours des dernières années. Aussi le Bénin vient-il se hisser au rang des pays ayant éliminé trois maladies tropicales négligées et parmi les six pays à avoir éliminé le trachome dans la région africaine de l’OMS : le Ghana (juin 2018), la Gambie (avril 2021), le Togo (mai 2022), le Malawi (septembre 2022) et le Mali (mai 2023). En effet, le Bénin a été certifié exempt de la transmission de la dracunculose en 2009 et validé pour l'élimination de la forme gambiense de la trypanosomiase humaine africaine en 2021. L’OMS félicite ainsi les autorités sanitaires du Bénin et la communauté des partenaires globaux et locaux pour avoir réussi à éliminer la troisième maladie tropicale négligée du pays en un peu plus d'une décennie. Grâce à la stratégie ‘’CHANCE’’ de l’OMS, comprenant les interventions de Chirurgie, Traitement aux Antibiotiques, Nettoyage de visage pour prévenir la transmission des maladies et le changement de l’Environnement à travers l’assainissement et l’hygiène, et grâce aux efforts conjoints des acteurs de la santé, des partenaires techniques et financiers engagés dans cette lutte, plusieurs centaines de personnes ont pu être efficacement prises en charge et traitées. 

Après l’opération toutes les douleurs sont parties comme par miracle !
© Sightsavers/ Pelagie Boko-Collins
Je suis veuve Tounkoun NANYAKO, âgé de 75 ans.
Je ne me rappelle plus il y a longtemps quand j’ai bénéficié de la chirurgie de la maladie des yeux mais je vais mieux (elle fait partie de la toute la première vague de chirurgie environ 3ans). J’ai deux enfants et dix petits-enfants. Je prépare et vend le tabac mais avant la chirurgie des yeux je ne pouvais pas le faire. Avant la chirurgie, les yeux me piquaient et je n’arrivais pas à piller le tabac. Je grattais les yeux en permanence et l’œil gauche souffrait plus que l’œil droit.
J’ai accepté de me faire soigner par ce que j’avais très mal. C’est par l’intermédiaire de monsieur. SALIFOU (relais communautaire) que j’ai appris cette opportunité. C’est lui qui est passé dans notre maison et nous a informé ma maladie des yeux peut être soigné et que je peux guérir
Après l’opération toutes les douleurs sont parties comme par miracle. Avec mes yeux en bon état je gère moi-même mon commerce et mes bénéfices. Depuis l’année passe je n’ai plus assez de de force pour piller le tabac je me fais aider par mes petites filles. Je suis très contente. Vous-même voyez comment je suis assise, je danse je suis très contente. Je demande à tous d’aller à l’hôpital de Papanin pour tout problème de santé car c’est là-bas qu’on m’a sauvé les yeux. Imaginer que la prochaine génération ne va pas souffrir de cette maladie me réjouit énormément.
Je ne souhaite pas que mes petit-enfants vivent ce que j’ai vécue par rapport à cette maladie. Pour moi l’élimination du trachome veut dire «être libre».
© Sightsavers/ Pelagie Boko-Collins
Avant le développement de la maladie je fabriquais du savon local. Une fois que la maladie des yeux (trichiasis) a évolué, a un moment donné je ne pouvais plus faire le savon car les yeux me faisaient très mal. Je me grattais les yeux avec les doigts. Les yeux me piquaient et coulaient beaucoup. Ma vision devenait floue
Les agents de santé allaient de maison en maison et étaient venus chez moi et m’ont identifié comme ceux qui ont besoin de venir à l’hôpital pour une chirurgie sur les yeux. D’abord le jour où ils sont venus ils m’ont donné un médicament (pommade tétracycline) pour les yeux avant de me demander de venir à l’hôpital et cela m’a encouragé.
Quelques semaines après la chirurgie, j’ai repris mes activités. Je suis très contente car je peux avoir de l’argent sans attendre l’aide de qui que ce soit. Beaucoup de gens achètent mon savon.
Je ne souhaite pas que mes petit-enfants vivent ce que j’ai vécue par rapport à cette maladie. Je dirai à tout le monde d’aller à l’hôpital pour tout problème d’yeux et de de sante en général.
Je remercie beaucoup le bailleur qui a pensé a venir nous sauver la vue.
Pour moi l’élimination du trachome veut dire «être libre, être autonome».
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Bissouma-Ledjou, Dr Tania Renée

Représentante Résidente p.i de l'OMS au Bénin

Email: bissoumaledjout [at] who.int

AKOMATSRI Ayaovi Djifa

Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int