Le Cameroun vaccine contre le paludisme

Yaoundé – Le Cameroun a introduit le 22 janvier 2024 dans son programme élargi de vaccination (PEV) le vaccin antipaludique RTS,S. Il devient ainsi le premier pays à intégrer le vaccin contre le paludisme dans son calendrier de vaccination de routine, après le programme pilote de vaccination antipaludique mené entre 2019 et 2022 au Ghana, au Kenya et au Malawi.

Á la suite du Cameroun, sept autres pays de la Région africaine, notamment le Burkina Faso, le Bénin, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire, le Soudan du Sud et le Mozambique ont introduit les vaccins contre le paludisme, pour protéger les enfants de cette maladie, qui constitue la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires dans ces pays. Cette introduction, qui est une avancée importante dans la lutte contre le paludisme, intervient alors que les efforts s'accélèrent pour intensifier la vaccination contre la maladie dans les zones à haut risque en Afrique.

Au Cameroun, le vaccin contre le paludisme était très attendu car le pays fait partie des plus affectés par cette maladie, l’une des plus mortelles dans la Région africaine. Pour commencer, 42 districts sanitaires à haut risque ont été choisis pour cette introduction dans les 10 régions.

C’était un grand jour pour la santé publique au Cameroun.
Dans les centres de santé des 42 districts retenus pour l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le PEV, les parents étaient au rendez-vous avec leurs enfants.
Le vaccin contre le paludisme était attendu depuis des décennies en Afrique, qui a enregistré 94 % des cas de paludisme et 95 % des décès dus à cette maladie en 2022.
Au centre de santé Sainte Nathanaëlle dans le district de Soa, à une quinzaine de kilomètre de Yaoundé, Blandine Kengue a amené Maëlle, sa fille de 6 mois, pour se faire vacciner contre le paludisme.
« Le paludisme fait trop de victimes. La dernière fois mon fils était malade et anémié à cause du paludisme. J’ai eu très peur », déclare Blandine.
« Quand j’ai appris qu’on va vacciner les enfants contre le paludisme, je n’ai pas hésité un seul instant. Si mes autres enfants étaient éligibles, j’allais les faire vacciner aussi. »
Comme l’exige le protocole, avant la séance de vaccination proprement dite, il est organisé une causerie-débat pour mieux informer les parents sur le vaccin. Après la phase de sensibilisation, les enfants reçoivent le traitement préventif intermittent, puis suivra l’acte de vaccination.

« C’est un nouveau vaccin et nous devons bien informer les parents. Depuis trois mois, nous les sensibilisons sur l’importance de protéger les enfants contre le paludisme qui est bien connu dans notre milieu », explique Danièle Ekoto, Infirmière principale, à l’hôpital de district de Soa.
« Les femmes attendaient vraiment ce vaccin. Et nous aussi d’ailleurs. »
C’est avec le sourire aux lèvres que les mamans font vacciner leurs enfants tout en ayant l’espoir de les voir protégés du paludisme.

« Avec ce vaccin, nous sommes convaincus que les taux d’hospitalisation et de mortalité vont vraiment chuter. Nos populations souffrent trop du paludisme », a déclaré Dr Paul Onambele, Chef de district de santé de Soa.
Tout en ajoutant que le vaccin vient en complément aux mesures de prévention existantes notamment la moustiquaire imprégnée et l’assainissement du milieu de vie.
Le Cameroun a fait de la lutte contre le paludisme une priorité. Pour cette introduction, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires, dont Gavi, l’Alliance du vaccin et l’UNICEF, ont soutenu les autorités sanitaires pour renforcer les principales mesures d'introduction du vaccin. L’Organisation a déployé du personnel dans les 42 districts concernés pour des appuis multiformes et le monitoring.
« Il est inacceptable qu’un enfant soit victime d'une maladie qui est évitable par un vaccin sûr et efficace », a déclaré Dr Mohamed Kaba, Point focal introduction du vaccin contre le paludisme à la représentation de l’OMS au Cameroun.
« Ce vaccin est une chance que nous devons saisir pour protéger nos enfants du paludisme. »
Pour cette intégration dans la vaccination de routine, le Cameroun avait reçu 331 200 doses de ce vaccin en novembre 2023.
Les vaccins, pour être efficaces doivent être conservés à des températures appropriées.
Des efforts ont été consentis pour maintenir la chaîne du froid afin que les enfants qui vont recevoir le vaccin puissent en tirer les bénéfices escomptés.
Avant l’introduction du vaccin au Cameroun, le programme pilote a permis de vacciner plus de deux millions d'enfants contre le paludisme au Ghana, au Kenya et au Malawi. Ce qui a entraîné une baisse considérable de 13 % de la mortalité infantile, toutes causes confondues, ainsi qu'une réduction importante des formes graves du paludisme et des hospitalisations dans ces trois pays.

Pour être protégée et avoir une vie épanouie loin du paludisme, Maëlle doit recevoir trois doses supplémentaires pour compléter la série des quatre doses qui sont administrées à six mois, sept mois, neuf mois et deux ans.
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